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Habitat d'une faune multiple, terreau d'une flore unique, refuge privilégié de centaines d'oiseaux aquatiques, les îles Mingan sont un des endroits les plus exotiques de la Moyenne Côte-Nord du fleuve Saint-Laurent au Québec. Aujourd'hui, l'archipel n'est plus isolé et ses trésors envoûtants, jadis cachés, se laissent aujourd'hui découvrir un à un. Étant donné l’intérêt exceptionnel que représente l’archipel pour sa géologie, sa géomorphologie, sa faune, sa flore ainsi que pour son archéologie préhistorique et historique, le Gouvernement du Québec désigna en 1978 l’archipel comme arrondissement naturel protégé. Plus poétiquement, le naturaliste québécois Marie-Victorin nomma cet ensemble d'îles : la Minganie et la décriva ainsi : "la Minganie est fille de l'eau, la Côte-Nord est fille de feu". Formées par l'érosion du vent et des marées, des sculptures naturelles de calcaire sont très présentes dans l'archipel de Mingan. Les plus beaux monolitTélécharger gratuit Les iles Mingan, perles du St-Laurent pdf
Les Tles Mingan
Perles du Saint-Laurent
Claude Paquet
cpqt@hotmail.com
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Habitat d'une faune multiple, terreau d'une flore unique, refuge privilegie de centaines d'oiseaux
aquatiques, les Tles Mingan sont un des endroits les plus exotiques de la Moyenne Cote-Nord du
fleuve Saint-Laurent au Quebec. Aujourd'hui, l'archipel n'est plus isole et ses tresors envoutants,
jadis caches, se laissent aujourd'hui decouvrir un a un. Etant donne l'interet exceptionnel que
represente l'archipel pour sa geologie, sa geomorphologie, sa faune, sa flore ainsi que pour son
archeologie prehistorique et historique, le Gouvernement du Quebec designa en 1978 l'archipel
comme arrondissement naturel protege. Propriete de la compagnie Sieben's Oil and Gas de
Calgary qui voulait transformer a l'epoque les Tles en mines de calcaire, elle fut donc contrainte
d'arreter son projet d'exploitation miniere et ceda les Tles au Gouvernement canadien qui, a son
tour, en ceda la gestion a Parc-Canada. (www.toponymie.gouv.qc.ca, Levesque, p. 19)
GLACIATION
La derniere glaciation, celle de Wisconsin, date de quelque 30 000 ans et comprend une calotte
epaisse de 10 000 pieds en moyenne qui a couvert la majeure partie du Canada et des Etats-Unis.
La deglaciation est un phenomene assez recent, du au rechauffement du globe et remonte a
environ 11 000 ans. La fonte de ces immenses glaciers a permis une remontee progressive du
continent favorisant l'emergence des Tles a une epoque relativement recente. La disparition des
glaces s'est faite de la peripherie vers le centre, ce qui explique, par exemple, que les Tles de la
Madeleine, d'Anticosti et de Mingan auraient pu connaTtre une deglaciation plus hative. La terre
ferme de la Minganie et les Tles de l'archipel Mingan sont parcourues de stries accompagnees de
cannelures glaciaires formees par la pression des glaciers. On les remarque surtout aux pointes
des Tles. (Levesque, p. 24)
CLIMATOLOGIE
Toute la Minganie se situe dans un climat subpolaire. La cote elle-meme, incluant l'TIe d'Anticosti,
est dans une zone intermediaire entre un climat franchement maritime et un climat franchement
Continental. La saison sans gel ne depasse pas 120 jours sur la cote. Les precipitations annuelles
sont abondantes et bien reparties sur toute l'annee. De 30 a 40 % des precipitations tombent en
neige. De fagon generale, la vitesse moyenne des vents decroTt de l'est vers l'ouest avec 24 km/h
vers Blanc-Sablon et 20 km/h a Anticosti. Les vents de tempete (+ de 74 km/h) se manifestent le
long de la cote avec une frequence de 46 % en hiver, 30 % en automne, 20 % au printemps et 4
% en ete. Le brouillard, periode pendant laquelle la visibilite est moindre de 1 km est de 2 a 4 %
toute l'annee. (Frenette, p.48-50)
Les eaux de l'estuaire et du golfe sont tres salees et froides a cause du courant du Labrador qui
se fait sentir jusqu'a Pointe des Monts. L'englacement de la cote s'effectue vers la mi-decembre
et son deglacement vers la mi-mai. De petits icebergs peuvent atteindre Harrington Harbour. Les
marees sont semi-diurnes, c'est a dire une haute et basse maree par jour. Leur amplitude passe
de 0,9 m a Blanc-Sablon a 3,7 m a Tadoussac. La hauteur des vagues est d'environ 0,8 m en ete
et de 1 ,3 m en hiver et peuvent atteindre 6 m lors de tempete. (Frenette, p. 50-53)
GEOLOGIE
Quatre grandes regions decrivent le cadre physique du territoire. Ce sont
: le Plateau et le Piedmont laurentien, les Basses-terres du Saint-Laurent
et la Plate-forme maritime. Le Plateau, le Peidmont renferment
d'importants gisements mineraux dans le roc et les Basses-terres, des
gisements ferriferes alluviaux (sables noirs) dont les plus riches se
retrouvent dans les deltas des rivieres Moisie, Manitou, au Tonnerre,
Saint-Jean et Natashquan.
Les ruptures de pentes sont nombreuses lorsque Ton passe d'une region
a l'autre; les plus remarquables sont la chute Vaureal (76m) d'Anticosti,
les rapides des Murailles (75m) sur la Romaine. La riviere Manitou (72m),
la riviere Mingan (62m) et la riviere Sheldrake (49m) possedent aussi des ruptures de pentes
interessantes.
Les Basses-terres du Saint-Laurent varient de 2 a 40 km en largeur et son altitude ne depasse
pas les 150m. Surfaces rocheuses sur le littoral, parsemee de sables dans les deltas des rivieres,
la plaine cotiere est bien drainee et la multitude d'TIes et de recifs sur le littoral temoignent d'un
relief ennoye. Avec un taux d'erosion de 1 m par annee en moyenne, la cote subit ainsi les
contrecoups des tempetes et des pluies diluviennes qui provoquent ravinements et glissement de
terrain. Plusieurs villages ont commence a se proteger par un enrochement de la cote.
La Plate-forme maritime est une region marine qui se situe a des profondeurs de moins de 200m
et la largeur varie de 25 km sur la Moyenne Cote-Nord jusqu'a 100 km sur la Basse Cote-Nord.
Parsemee de hauts fonds, la Plate-forme recele de bancs de peche dont le plus vaste est le banc
Beauge. Plusieurs archipels percent la Plate-forme separes de la cote par des chenaux sous-
marins qui sont d'anciennes vallees fluviales. (Frenette, p. 29-72)
Les Tles Mingan sont formees de roches calcaires inclinees du
nord au sud. Ainsi tandis que la mer fagonne falaises et corniches
sur la rive nord, le rivage sud, plus protege, se developpe en
platiers, immenses surfaces planes caracteristiques des cuestas.
Tandis que l'action des marees formait le littoral et les erosions,
l'action des forts courants du golfe serait a l'origine des
alignements des Tles qui a la lecture des cartes s'etablissent comme suit : 1) alignement des Tles
du Havre de Mingan, du Havre et de la Chasse, 2) alignement des Tles aux Bouleaux, 3) l'Tle
d'Anticosti serait en elle-meme le troisieme alignement.
MONOLITHES, POTS DE FLEURS
Formees par l'erosion du vent et des marees, ces sculptures naturelles de calcaire sont tres
presentes dans l'archipel de Mingan. Les plus beaux monolithes d'erosions (pots de fleurs) se
dressent au sud-est de l'Tle Quarry, a l'est de l'Tle Niapiskau, au sud de la Grosse Tle au Marteau
et sur l'Tle Nue. La naissance des pots de fleurs resulte d'une abrasion rapide de couches tendres
et fissures, laissant en place les noyaux les plus resistants et mieux consolides. Parmi les
principaux : la bonne femme de Niapiskau, la Montagnaise de l'Tle Nue, le pain de sucre de l'Tle a
Bouleaux de Terre, le petit Perce, l'anse aux erosions, la pile de l'Tle Quarry. Ces monolythes
d'erosion nous rappellent les grands bouleversement geomorphologiques qu'a du subir la Cote-
Nord au cours des siecles.
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TOPONYMIE
GOLFE du Saint-Laurent 48*15' 62*00'
Ce tres vaste rentrant du littoral, prolongement du fleuve du meme nom, couvre une superficie de
150 000 km2. En 1535, Jacques Cartier explore la Cote-Nord et baptise le 10 aout un rentrant de
cote «baye sainct Laurens», jour de la fete du diacre Laurent, martyr a Rome en 258. Cette
appellation est a l'origine du nom actuel de cette entite geographique.
SAINT-LAURENT (fleuve)
Anciennement Riviere de Canada, Riviere de Hochelaga. Jacques Cartier employa le premier le
specifique Saint-Laurent qui fut officialise en 1604 par Samuel de Champlain qui utilisera
dorenavant Fleuve Saint-Laurent sur ses cartes maritimes. D'une longueur de 1 200 kilometres
entre le Lac Ontario et l'Tle d'Anticosti, il se jette dans le golfe du meme nom. En montagnais,
Saint-Laurent se dit Wepistukujaw Sipo. www.toponymie.gouv.qc.ca
MINGANIE
Toponyme cree par le naturaliste Marie-Victorin en 1928 pour designer l'ensemble de la region
couverte par l'archipel de Mingan. Aujourd'hui, elle designe une region beaucoup plus vaste de
128 473 km2 qui s'etend du Labrador jusqu'au milieu du detroit d'Honguedo y compris l'Tle
d'Anticosti et comprend la Moyenne Cote-Nord et l'arriere-pays de la Basse Cote-Nord.
MARIE-VICTORIN Frere
Ne Conrad Kirouac, le 3 avril 1885 a Kingsey Falls. En 1890, la famille demenage dans le quartier
Saint-Sauveur a la basse-ville de Quebec. Apres ses etudes, il choisit d'etre professeur dans la
communaute des Freres des Ecoles chretiennes ou il regoit le
nom de Marie-Victorin. Son ignorance de la botanique changea
radicalement sa vie. Incapable d'identifier l'ail des bois, il se mit a
l'etude des plantes. Ce fut le debut d'une passion qui fit de lui une
sommite mondiale. En 1924, pendant cinq etes consecutifs, a
bord du Virginia, une ancienne goelette de peche, il explore
l'archipel de Mingan et creera le neologisme de la Minganie pour
les designer. Ses recherches lui apporteront la celebrite en
identifiant des plantes endemiques, uniques au sol minganien
comme le pissenlit du Saint-Laurent, le chardon de Mingan, un
scirpe ( scirpus Rollandii) considere comme la plus typique des
Tles Mingan avec l'orchidee Cypripedium passerinum var minganense. En 1935, il publie la Flore
laurentienne, une oeuvre colossale sur la flore du Quebec. On lui doit aussi la fondation du Cercle
des jeunes naturalistes et du Jardin botanique de Montreal. Couture, p. 65-72
Etablie en 1982, la MRC de la Minganie comprend huit municipalites entre Sheldrake et
Natashquan, cependant 89% de sa superficie represente un territoire sauvage forme par les
Laurentides boreales et le plateau du Petit Mecatina. Havre-Saint-Pierre en est le chef-lieu avec
50% de la population totale.
NITASSINAN
Nom innu designant le territoire ancestral habite par les communautes montagnaises et naskapis.
Cet immense territoire couvre tout le Labrador, la Haute Cote-Nord, le Saguenay et tout le littoral
du fleuve entre la communaute de Essipit (Les Escoumins) et celle de Pakuashipi (Saint-
Augustin). La majeure partie du territoire de Nitassinan correspond a la Minganie actuelle.
ARCHIPEL-DE-MINGAN 50* 13' 63* 35'
L'archipel de Mingan s'echelonne des Tles aux Perroquets jusqu'a l'TIe Sainte-Genevieve (26 Tles
et plusieurs Tlots) sur une distance de 80 km. L'archipel et Nle d'Anticosti divisent l'immense
embouchure du Saint-Laurent en deux larges detroits, Honguedo au sud et Jacques-Cartier au
nord.
Avec Anticosti, les Tles Mingan sont les temoins ultimes des fondations calcaires des basses-
terres du Saint-Laurent et sont constituees de roches calcaires de l'ordovicien inferieur et moyen
( 400 a 500 millions d'annees) et s'appuient sur le socle granitique de la terre ferme. Plus
poetiquement, Marie-Victorin nommera cet ensemble d'TIes : la Minganie et la decrira ainsi :
"la Minganie est fille de l'eau, la Cote-Nord est fille de feu"
Les Tles Mingan sont de veritables cuestas ou cotes offrant du cote nord des aplombs nommes
corniches et du cote sud des revers ou baies bordees de plages de galets. Deux formations
geologiques composent la Minganie soit celle de la Romaine, a l'est de Nle Innu, epaisse de 85
km, elle est la plus ancienne et la moins riche en fossiles et celle de Mingan, a l'ouest de Nle Innu,
epaisse de 45 km, la plus jeune et la plus riche en fossiles. (Gauthier Larouche, p. 1)
BOUCHARD (Tle a) 50* 12' 63* 21'
Prolongement de Nle Saint-Charles. Nommee ainsi en l'honneur du capitaine Theodore Bouchard
de Nle aux Coudres naufrage avec l'equipage de la goelette «Marie-Herzelie en 1890. (Gauthier
Larouche, p. 20)
BOULEAUX DE TERRE (Tle a) 50* 14' 60* 00'
Toponyme employe par la population de Havre-Saint-Pierre et traduit en montagnais « Uaskuai
ministuk ». (Gauthier Larouche, p. 23-24)
BOULEAUX DU LARGE (Tle a ) 50* 13' 64* 00'
Ce toponyme est employe par les gens de Longue-Pointe et se repand dans les autres
communautes. Appelee aussi Petite Tle aux Bouleaux. (Gauthier Larouche, p. 25)
CALCULOT (Tle a ) 50* 12' 63* 37'
Ce mot est un terme populaire employe par les gens de la Minganie pour designer le macareux
moine communement appele «perroquet de mer ». (Gauthier Larouche, p. 28)
CALCULOT (le)
Macareux moine - perroquet de mer. Appele ainsi par les nord-cotiers parce qu'il hoche la tete
constamment comme s'il etait en train de calculer.
CALCULOT DES BETCHOUANES (Tle a ) 50* 12' 63* 13'
Appelee aussi l'TIe aux Perroquets de Betchewun, le Sanctuaire et Gunn Island. Cette Tle est a
proprement parle un veritable sanctuaire d'oiseaux aquatiques qui abrite entre autres une colonie
de macareux moines (calculot), bec triangulaire colore et de godes (petit pingouin), dos noir,
ventre blanc, bec noir comprime lateralement marque de stries blanches. On peut parfois y
observer le guillemot noir (pigeon de mer), plumage entierement noir a l'exception d'une tache
alaire blanche et des pattes rouges. (Gauthier Larouche, p. 30)
CHASSE (Tle a la ) 50* 13' 63* 09'
Francisation de Hunting Island. Cette Tle fait partie des Tles Betchouanes, ecrit aussi Betchewun,
deformation du mot montagnais Ouebitchiouen (Uepetshuan) qui signifie « detroit ou le courant
est fort dans les deux directions ». (Gauthier Larouche, p. 32-33)
FANTOME (Tle du ) 50* 14' 63* 41'
iLe nom de cette Tle prend sa source dans un evenement local. En 1862, la
Igoelette Phantom appartenant a Cyrille Fortier y fit naufrage sur la pointe
Inord. CoTncidence extraordinaire, l'TIe abritait un cap au profil etonnant
Id'une figure fixant l'horizon, d'ou son nom Cap du Fantome qui tomba a la
|mer au debut des annees soixante. (Gauthier Larouche, p. 46-47)
FAUSSE PASSE (Tle de la ) 50* 12' 63* 23'
Cette entite geographique « fut nommee Tle de la fausse passe pour la raison que, a maree basse
il n'y avait pas assez d'eau pour passer en petite barge et meme avec un canot tant soit peu
charge». (Vigneau, p. 118)
FIRMIN (Tle a) 50* 13' 63* 41'
Ainsi nommee en 1861 par Placide Vigneau parce que le pere Firmin Boudreau, un des
fondateurs de la colonie y fauchait du foin. (Gauthier Larouche, p. 50)
GAZON (Tle a ) 50* 15' 63* 42'
Un tout petit Tlot situe pres de l'TIe de la Pointe aux Morts.
GOELANDS (Tle aux) 50* 12' 63* 35'
Ce toponyme ne specifie pas l'espece de goelands parmi les goelands a manteau noir, a bec
cercle et argentes qui survolent l'archipel. Cependant, le goeland argente est plus repandu et
abondant que les autres especes. (Gauthier Larouche, p. 53)
GRANDE ILE (la) 50* 13' 63* 39'
Appelee aussi l'TIe du defunt Frangais. Parti a la chasse aux loups marins, un Frangais denomme
De la Ruelle fut retrouve mort en 1867. C'est la plus grande Tle de l'archipel. (Vigneau, p.38)
GROSSE ROMAINE (la) 50* 16' 63* 49'
Anciennement Tle Moutange. Elle est situee a l'embouchure de la riviere Romaine.
HAVRE (Tle du) 50* 13' 63* 37'
Anciennement l'Tle-aux-Esquimaux et situee en face de Pointe-aux-Esquimaux sur la terre ferme
de la cote. En 1860, le gardien de phare Placide Vigneau commence a employer regulierement
l'TIe du Havre dans son journal. Par la suite Pointe-aux-Esquimaux devint Havre-Saint-Pierre en
1927. Dans la grande anse, cote ouest de l'TIe, nous retrouvons un cimetiere a chaloupes. (Gauthier
Larouche, p. 61)
HAVRE DE MINGAN (Tle du) 50* 17' 64* 01'
Elle tire son nom de la riviere et du village montagnais qui lui font face et s'ecrit ainsi pour ne pas
etre confondu avec l'autre Tle du Havre vis-a-vis Havre-Saint-Pierre. Gauthier Larouche, p. 63. La
maison de Louis Joliet y fut batie vers 1680 et devint un important poste de traite. L'archeologue
Rene Levesque y decouvrit aussi des fours basques ainsi deux sepultures amerindiennes du cote
nord de l'TIe en face du quai de Mingan; un adulte et un enfant entoures de coquillages, du
traditionnel wampum, de dents d'ours et de castors. (Levesque, p.91)
HERBEE (Tle) 50* 12' 63* 25'
Placide Vigneau la nommait l'TIe du Pere Xavier d'apres le nom de Xavier Cormier qui y fauchait
du foin. Plus tard, le botaniste Marie-Victorin releva le toponyme Tle Herbee en usage dans le
milieu local. (Gauthier Larouche, p. 64)
INNU (Tle) 50* 12' 63* 12'
Voisine de l'TIe a Calculot des Betchouanes, elle fut appelee soit le Sanctuaire, soit l'TIe aux
Sauvages. Pour eliminer ce flottement, la Commission de toponymie du Quebec la nomma Innu
qui signifie etre humain, indien en montagnais. (Gauthier Larouche, p. 66)
JAUNE(Tle) 50* 14' 63* 06'
Son nom fut attribue a cause de la couleur du foin qui y pousse et confirme par le toponyme
montagnais Uishuaunakau qui signifie « Tle aux foins jaunatres ». (Gauthier Larouche, p. 67)
JOSON(Tlea) 50* 16' 63* 42'
Seion Placide Vigneau, elle tire son nom de Joseph Boudreau (Joson) qui y fauchait du foin. Cette
Tle appelee Atshen par les Montagnais signifie «Geant». Seion le geographe Henri Dorion, ce mot
peut aussi designer un «genie» bon ou mauvais, mais de toute fagon, qui inspire la crainte. La
tradition veut que sur cette petite Tle habitait autrefois un mauvais esprit qui, dit-on, venait d'au-
dela des mers. (Gauthier Larouche, p. 67)
MAISON (Tle de la ) 50* 13' 63* 12'
Seion Placide Vigneau, «c'est la plus pres de l'TIe aux Perroquets au sud. Les habitants de
Longue-Pointe la nomment ainsi parce qu'ils y ont trouve des ruines de plusieurs cabanes qui
avaient ete baties par quelques-uns uns des premiers colons de la Pointe-aux-Esquimaux qui y
ont fait la peche en 1858-59». (Gauthier Larouche, p. 72)
MARTEAU ( Grosse Tle au ) 50* 13' 63* 33'
Anciennement l'Tle de la Vache Marine (sea cow). C'est Placide Vigneau qui la nomme ainsi, terme
reprit ensuite par la population locale. Certains pretendent qu'autrefois les loups-marins, les
morses et autres especes d'oiseaux etaient si abondants qu'on pouvait les tuer a coup de baton
ou de marteau. (Gauthier-Larouche, p. 72 )
MARTEAU ( Petite Tle au) 50* 13' 63* 34'
Anciennement l'Tle de l'Entree a cause de sa position strategique vis-a-vis Havre-Saint-Pierre. Un
phare y fut construit en 1916. (Gauthier Larouche, p.74)
MOUTON (Tle a ) 50* 14' 63* 10'
On ignore l'origine de cette appellation. Anciennement, elle a peut-etre servi de paturages ou bien
son nom rappelle les «moutons blancs» de la mer, l'ecume des vagues. (Gauthier Larouche, p. 84)
NIAPISKAU (Tle) 50* 13' 63* 45'
Un derive du montagnais, pointe de rochers - l'Tle de l'attente aux canards. Fut nommee un certain
temps Tle a Samuel puisque Samuel Doyle y fauchait du foin. Remarquable pour ses superbes
monolithes calcaires a l'anse des Bonnes Femmes et sa grande pointe etalee au nord. (Gauthier
Larouche, p. 86)
NUE DE MINGAN (Tle ) 50* 13' 63* 07'
Nommee ainsi en 1874 par Placide Vigneau qui la decrit comme etant la plus remarquable des
Tles depourvues de bois en face de Longue-Pointe. Plusieurs loups-marins la frequentaient. Au
sud-est, on remarquera a la pointe des fourneaux, les fours basques decouverts par les
archeologues. Le monolithe La Montagnaise s'y trouve. (Gauthier Larouche, p.90)
i
OISEAUX (Tle aux) 50* 13' 63* 16'
Cette Tle sert de refuge aux oiseaux marins depuis fort longtemps.
PERROQUETS (Tle aux) 50* 13' 64* 13'
Nom local du macareux moine. Tle ou habita le premier gardien du phare, le comte
Henri de Puyjalon qui fut, par la suite, remplace par Eustache Forgues. Apres la noyade de ce
dernier, Placide Vigneau prit la releve. Les Montagnais la decrivent ainsi : « ce qui pousse des cris
(sirene de brume) - ce qui eclaire en tournant». Le poete Roland Jomphe emploie «lumiere du
Perroquet» pour designer le phare. (Gauthier Larouche, p.96)
PUYJALON Henry, comte de (1840-1905)
Ne en France au sein d'une noble famille de Limousin en 1840, il arrive a Montreal en 1873.
Chasseur et naturaliste, il devient le premier gardien de phare de l'Tle-aux-Perroquets en 1888
puis se retire en solitaire a l'Tle a la Chasse ou il meurt en 1905. II est l'un des fondateurs de la
Societe d'histoire naturelle du Labrador. Autrefois, la Cote-Nord etait appelee Labrador. Voici un
extrait de ses Recits du Labrador ou il raconte tres bien sa situation d'ermite vis-a-vis de la
population locale.
" J'appartiens a la categorie des gens que persecute le guignon (malchance) et, sans doute a
cause de cela, la voix publique me tue tous les ans, a des dates a peu pres fixes. Lorsqu'elle me
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fait grace du trepas et me laisse le benefice du doute, elle n'en repand pas moins le bruit que je
suis, tout au moins, en danger de mort. En general, on me tue pendant l'ete, epoque de la
navigation ou je suis emporte par le premier coup de vent qui passe. Cette annee-la, apres m'avoir
noye par le travers de la Pointe-aux-Anglais - un peu au-dessus de Natashquan,- la Renommee
mecontente, sans doute, de son insucces des jours chauds, publiait en hiver que, blesse au pied
et sans provisions, j'allais mourir en plein bois sans revoir la mer. Mon cure l'avait appris et, seul
- tout le monde ayant refuse de l'accompagner a cause de la tempete - sans autre outil que sa
hache de chasse, sans comestibles de route, il s'etait mis en chemin par ces jours de temps
epouvantable, jouant sa vie pour me venir a mon aide. II m'avait trouve revant et etait reparti sans
rien me dire du devouement qui l'avait amene jusqu'a moi. Quelques fois, je pense a lui, quand la
neige tombe et que le vent plie la tige des arbres, et mes yeux deviennent humides ! Et vous,
chers lecteurs, que dites-vous de mon cure du Labrador ? (Henry de Puyjalon in Belanger, p. 87)
VIGNEAU Placide (1842-1926)
Ne aux Tles-de-la-Madeleine en 1842, il passa presque toute sa vie a Havre-Saint-
Pierre et comme gardien de phare de l'Tle-aux-Perroquets ou il remplace le comte
de Puyjalon et Eustache Forgues en 1892. Dote d'une memoire etonnante et
precise, il redige un journal (1857-1926) intitule un Pied d'Ancre, sorte de carnet de
bord de la vie maritime. II decede en 1926. Une longue et profonde baie pres de
Havre-Saint-Pierre porte aujourd'hui son nom. (Belanger, p. 212)
GARDIEN DE PHARE
La vie de gardien de phare etait parfois tres difficile a supporter surtout au XIXe siecle. Ceux, qui
habitaient les tours circulaires, devaient affronter le froid intense et l'humidite constante de leur
residence. Seuls les gardiens des stations insulaires pouvaient s'absenter de leur lieu de travail.
lis sont autorises a traverser sur la terre-ferme pour voir a l'approvisionnement de leur famille, ou
encore pour la bonne marche du phare. Bien qu'essentielles a leur survie, cesj
traversees les exposent souvent a de grands risques. De fait, les noyades, lorsj
de ces traversees, figurent au premier rang des accidents mortels chez lesj
gardiens de phare. Eustache Forgues, gardien de phare a l'TIe aux Perroquets,[
perit de cette maniere en 1892. La corvee quotidienne du gardien de phare estl
aussi tres exigeante. Immediatement apres l'extinction des lampes, lesi
centaines de prismes de verre de meme que les lentilles doivent etre nettoyesl
tous les jours. Vient ensuite l'assommante corvee de nettoyage et de polissagej
des lampes qui ont fume toute la nuit, sans parler de la remontee manuelle dul
poids qui actionne le mecanisme de rotation du feu. Par temps de brume, lesi
gardiens de phare ont peu de chance de trouver le sommeil puisque le canon de'
brume entre en action pour permettre aux navires de determiner plus ou moins"
leur position, et ce, pour une periode indeterminee. Comme c'est souvent le cas dans le golfe,
certains gardiens vivent plusieurs jours consecutifs, voire meme des semaines entieres dans le
brouillard, experience des plus extenuante qui soit. (Franck, p.138-152)
PERROQUETS (Tles aux) 50* 13' 64* 12'
Groupe de quatre Tlots comprenant l'Tle aux Perroquets, l'Tle de la Maison, la caye noire et l'Tle du
Wreck. Par le passe, une immense colonie de macareux moines et de fous de Bassan se
retrouvaient sur les Tles Perroquets. Malheureusement, ces colonies ont ete decimees par le
pillage des oeufs par les nord-cotiers. (Gauthier Larouche, p. 96)
PETITE ROMAINE (la) 50* 16' 63* 46'
Situee a l'embouchure de la riviere Romaine appelee par les Montagnais Missipinukus qui signifie
«petite Tle au gibier d'eau». (Gauthier Larouche, p. 99)
POINTE AUX MORTS (Tle de la )50* 15 63* 42'
Nemetetouchka en montagnais, de sens inconnu. Pointe-aux-morts est une bande de terre basse
et humide a 4 km a l'ouest de Havre Saint-Pierre qui s'avance dans le Saint-Laurent. Sur cette
pointe, une importante bataille entre Inuit et Indiens se deroula dont l'enjeu etait la suprematie du
territoire. Ce fut une bataille extremement meurtriere pour les belligerants. Les Inuit ont ete
repousses ainsi plus au nord jusqu'a Riviere Saint-Paul (Tle-des-Esquimaux) ou ils furent de
nouveau chasses en 1640. (Santerre, p. 70 - www.toponymie.gouv.qc.ca)
QUARRY (Tle)
50* 13' 63* 49'
En montagnais Pmiskinaw qui signifie «on yvaa l'aviron». Quarry est le seul toponyme anglais
des Tles Mingan qui ait reussi a s'implanter parmi la population francophone de Havre-Saint-
Pierre. Quarry a deux sens : 1) carriere ou mine, 2) proie ou gibier poursuivi. Les fameux
monolithes se retrouvent a l'anse aux erosions. A l'est de l'TIe, on apergoit la Pile, un rocher
ressemblant a un empilement de morue. (Gauthier Larouche, p. 10)
SAINT-CHARLES (Tle) 50* 12' 63* 20'
II est possible que l'TIe porte le nom de Charles, fils de Louis Jolliet, premier concessionnaire de
la seigneurie des Tles Mingan ou de son petit-fils ne a Mingan en 1715. (Gauthier Larouche, p. 110)
TRILOBITES (Baie des)
Anciennement baye Saint-Charles a cause de sa proximite avec l'TIe du meme nom dans l'archipel
de Mingan. C'est l'hydrographe Bayfield qui lui donna ce nom a cause de la presence de fossiles
en cet endroit. (Gauthier Larouche, p. 119)
FOSSILE
Formes en milieu marin il y a plus de 425 millions d'annees, les roches sedimentaires de la
Minganie sont riches en fossiles et facilement visibles sur les affleurements. Au debut du siecle,
le geologue americain W.H. Twenhofel en a fait un inventaire tres complet en recoltant 111
especes faisant partie des groupes suivants: algues, coraux, bryozoaires, brachiopodes,
pelecypodes, echinodermes, ostracodes, trilobites, gasteropodes et cephalopodes.
SAINTE-GENEVIEVE (Tle) '[ m
50* 13' 63* 03' ** Jfc^ *l«
Genevieve Bissot, femme en secondes noces, de Jacques de Lalande, le concessionnaire
associe de Jolliet, serait a l'origine du nom de l'TIe. (Gauthier Larouche, p. 112)
10
SAINTE-GENEVIEVE (petite Tle)
50*.15'63*05'^
Anciennement Tle a l'Ancre pour les Blancs et Tle aux Cormorans pour les Montagnais. (Gauthier-
Larouche, p. 114)
WRECK (Tle du) 50* 13' 64* 11'
Le «Clyde» (1857) et le «North Briten (1861) s' y echouerent. On l'appelle aussi bien Tle du
Naufrage que l'Tle du Wreck, ce mot est pratiquement francise et prononce «Rak» pour parler
generalement des epaves et des naufrages. (Gauthier Larouche, p. 123)
ANTICOSTI (Tle d') 49* 30 63* 00'
Notiskuan (montagnais) : ou l'on chasse l'ours
Natigosteg (micmac) : terre avancee
Anticosti (Basque) : avant-cote
Anciennement nomme Tle de l'Assomption par Jacques Cartier.
"Cette fleur aux petales d'epaves " (Pierre Perrault)
L'Tle, d'une longueur de 222 km, de 56 km de largeur km et d'une superficie de 7 953 km2, est
pourvue de longues battures rocheuses formant un littoral de 520 km. Elle represente 17 fois la
superficie de l'Tle de Montreal. Bien que cette Tle ne fasse pas partie de l'archipel de Mingan, elle
est, par contre, integree a la Minganie par sa geologie seion Marie-Victorin.
Tant au niveau geologique que geomorphologique, Anticosti appartient a la Minganie. II en est
ainsi de la flore et de la faune endogenes. Une foret mixte de coniferes et de feuillus couvre l'Tle
parsemee de tourbieres, de marecages, de plantes arctiques-alpines et de fruits sauvages. A
l'origine, l'Tle comptait une importante colonie d'ours noirs, de renards, de martres et de loutres.
L'introduction de nouvelles especes animales par Henri Menier, au debut du siecle, a radicalement
change la composition faunique de l'Tle. Les especes introduites avec succes sont les suivantes :
le cerf de Virginie, le castor, l'orignal, le lievre, le renard argente d'elevage, la gelinotte huppee et
la grenouille-leopard pour combattre les moustiques. Moins chanceux, le wapiti, le bison, le pekan
et le renne n'ont pas survecu. La faune ailee (217 especes), la faune marine, les mammiferes
marins y abondent.
Le detroit de Jacques-Cartier, grand chenal maritime de quarante kilometres de largeur, separe
l'Tle d'Anticosti de l'archipel de Mingan, anciennement appele le canal du Labrador. II fut nomme
ainsi en 1934 pour souligner le quatrieme centenaire du premier voyage du navigateur malouin
Jacques Cartier. (Gauthier Larouche, p. 66)
L'Tle repose sur la plus ancienne formation geologique au monde : le bouclier canadien. Les
formations rocheuses, vieilles de 400 a 500 millions d'annees, renferment une grande quantite de
fossiles. Le sol calcaire de l'Tle est responsable de l'erosion rapide du relief parseme de grottes,
canyons et de chutes.
RIVIERE VAUREAL
Cette riviere de l'Tle d'Anticosti tire son nom d'un lieu de l'Oise en France en souvenir d'une
ancienne possession royale dont Henri Menier etait jadis proprietaire. A partir de la chute, haute
de 76 metres, se dresse un impressionnant canyon de 3 kilometres, dont les parois peuvent
atteindre plus 90 metres de hauteur. La partie ouest du canyon renferme plusieurs petites grottes.
11
RIVIERE OBSERVATION
Sur l'TIe d'Anticosti, cette riviere se faufile dans un magnifique canyon de 5 hm compose de deux
branches, est et ouest, qui debutent toutes deux par une chute de 15 a 25 metres. La gelifraction
(action du gel et du degel) et la dissolution du calcaire sont les deux principaux phenomenes
d'erosion de ce canyon apparu apres le depart des grands glaciers du Wisconsin, il y a environ
12 000 ans. (www.toponymie.gouv.qc.ca)
I //
RIVIERE JUPITER
Le plus important cours d'eau de l'TIe d'Anticosti (75 km). Cette riviere, renommee pour ses fosses
a saumons, s'engouffre dans un canyon qui atteint parfois 100 metres de profondeur. On croit
qu'elle tire son nom d'un navire qui aurait fait naufrage dans une anse a proximite de son
embouchure situee a 80 hm a l'est de Port-Menier.
VEGETATION
La vegetation est influencee par un climat maritime tempere avec des ecarts marques de
temperature entre l'hiver et l'ete et une pluviometrie importante.
La flore de l'archipel est constituee de plus de 500 plantes vasculaires, dont plusieurs sont
typiques des Tles, d'une centaine de mousses et de lichens ainsi que nombreux champignons et
fruits sauvages. Ce qui frappe le botaniste en Minganie, c'est la persistance d'especes de haute
montagne, cordileriennes, les memes qui poussent dans les Rocheuses. Seule l'histoire de la
geologie peut expliquer ce phenomene. II faut imaginer que, a l'epoque de la derniere glaciation,
ces regions ont ete epargnees et ont donc conserve leur vegetation d'origine. Avec la disparition
des glaciers, les plantes du sud, plus envahissantes, ont investi de plus en plus le territoire. Si bien
que les Tles Mingan representent le dernier refuge d'une flore ancienne
et unique. Les recherches de Marie-Victorin confirmeront ce fait. II
decouvrira au moins quatre plantes tres rares apparentees a des
especes de l'ouest americain. Ce sont : Cirsium foliosum var.
minganense, Listeria borealis et Botrychium minganense et le fameux
Cypripedium passerinum var. minganense, orchidee unique a la
Minganie. (Couture, p. 70)
CHICOUTAI ou CHICOUTE
Shikuteu « qui murit avec la chaleur», nom montagnais de la plaquebiere du vieux frangais «plat-
de-bievre», nourriture a castor. Ce fruit de la Cote-Nord est une mure, rouge d'abord et ambre-
jaune par la suite, poussant dans les grandes tourbieres humides - rubus chamoemorus. Sa
valeur en vitamine C depasse de cinq fois celle de l'orange. En general, un seul plant sur onze
est porteur de fruit, ce qui rend la cueillette ardue. A la fin de 1950, la Compagnie de la Baie
d'Hudson commence a commercialiser la chicoute. On en tire egalement une liqueur alcoolisee.
Dionne, p.25, - Pomerleau, p.345-346
THE DU LABRADOR jk
Comme son nom l'indique, le the du Labrador se retrouve dans les parties septentrionales de la
foret boreale circumpolaire, la toundra subarctique et arctique; principalement dans les tourbieres
et forets de coniferes. L'infusion des feuilles en tisane est largement connue comme breuvage
tonifiant.
-f
12
CADRE PHYSIQUE
Le paysage des Tles Mingan est constitue de la foret, de la tourbiere, de la lande, de la falaise, du
littoral et du marais sale.
La foret coniferienne occupe 80 % de la superficie de l'archipel et est constituee principalement
de sapin baumier et d'epinette. La foret de la Minganie est essentiellement composee d'une
sapiniere et d'une pessiere. La sapiniere est une foret mixte qui suit la cote sur quelques 10
kilometres de largeur jusqu'a La Tabatiere et couvre aussi l'TIe d'Anticosti. Les essences
recensees sont le sapin baumier, le bouleau a papier, l'epinette blanche, le pin gris et blanc, le
peuplier faux-tremble tandis que le sorbier, l'erable rouge, l'erable a epis, le peuplier baumier et
le frene noir abondent a l'TIe d'Anticosti. Tout l'interieur des terres (arriere-pays) est couvert par la
pessiere a epinette noire relativement dense au sud du 51 e parallele; plus au nord, elle prend
alors le nom de taiga et devient plus clairsemee avec un large couvert de mousses, de lichens et
de tourbieres.
La tourbiere couvre environ 10 % de l'ensemble des Tles. Elles sont principalement
localisees sur les Tles a la Chasse, du Havre, Saint-Charles, Niapiskau, Quarry et la
Grande Tle et renferment une grande variete de plantes et de mousses dont la
sarracenie pourpre, plante carnivore. C'est un milieu mal drainee ou se developpe une
vegetation qui croTt en milieu humide et dont les parties mortes s'accumulent d'annee
apres annee pour former la tourbe.
La lande confere aux Tles un aspect nordique et couvre environ 5 % du territoire. Elle se rencontre
aux endroits fortement exposes aux vents, la ou la foret n'a pas reussi a s'installer et est
composee de plantes ligneuses (consistance du bois) et de lichens. Ces especes sont tres colores
surtout par les fleurs des differentes groupes d'orchidee.
La falaise constitue un milieu ouvert en perpetuel changement du aux
eboulements et a l'erosion due a l'eau de ruissellement. Sur les corniches,
les plate-formes et au travers des eboulis, 15 % des plantes vasculaires des
Tles s'y sont installees ainsi que du lichen dont le Xanthoria elegans, d'une
belle couleur orange qui couvre abondamment les rochers.
Le littoral correspond a la zone situee entre le niveau des hautes marees et le debut de la foret.
Caracterisees par un sol sablo-graveleux, les baies abritent une vegetation halophile (7%) qui se
plaTt dans les milieux sales tandis qu'une bande de terre pres de la foret abrite des fruits sauvages
comme la groseille et les fraises. Un chardon rare y a etabli domicile, le circium foliosum var
minganense.
ZOSTERE (la)
Une herbe maritime fort repandue sur les rivages de la Minganie. En 1895, La Marine Hay
Compagny en commence l'exploitation pour l'industrie du rembourrage. (Frenette, p. 363)
Le marais sale est rare, peu d'TIes en possedent; le principal etant sur l'TIe Niapiskau et la flore y
est plutot pauvre mais renferme neanmoins quelques varietes interessantes. On reconnaTt ces
endroits par la presence de longues fleches de sable qui ferment peu a peu la baie pour en faire
un marais. (Grondin, Melangon, p.1 et ss)
13
La vegetation marine est constituee par les grandes algues, qui peuvent etre vertes, brunes
ou rouges. Les algues vertes, fines (celles qui rendent les roches glissantes) se trouvent sur
le littoral et compte 13 especes. Les algues brunes (31 especes) sont abondantes dans les
zones de marees. Les fucales sont caracterisees par leurs receptacles gonfles (celles qui
eclatent en marchant dessus) et les grandes laminaires (appele aussi lasagne) peuvent
atteindre plusieurs metres de longueur. Les algues brunes forment le fameux goemon echoue
sur les plages et qui sert d'engrais. Les 24 especes d'algues rouges sont, quant a elles,
constamment submergees. (Frenette, 1996 p.53-54)
FAUNE AILEE
Les platiers, les falaises, le nombre important de lacs, de baies, de marais avec leur
vegetation particuliere et la presence de la mer reunissent les conditions naturelles
essentielles en nourriture et lieux de nidification necessaires a la survie d'une riche faune
ailee. Les especes indigenes de l'archipel de Mingan sont nombreuses et bien adaptees a
leur environnement.
La sauvagine se compose des especes suivantes : la gelinotte huppee, le huart, le canard
noir, le garrot commun, le bec-scie commun, la sarcelle a ailes vertes, la macreuse a bec
jaune, le canard kakawi, l'oie blanche, l'outarde, la bernache, le lagopede, le tetras.
Les rapaces : l'autour, le balbuzard, la chouette, le hibou, le grand Duc, le harfang des neiges,
l'aigle, le faucon, l'epervier, la buse, le pygargue a tete blanche.
BALBUZARD (le)
Oiseau en voie de disparition. On peut l'observer a l'embouchure de la Riviere-Saint-Jean. Le
balbuzard pecheur, tete blanche, dos et queue noirs, plane au-dessus de l'eau avant de
plonger vers sa proie (poisson) qu'il capture dans ses serres.
PYGARGUE (le)
Le pygargue a tete blanche se retrouve essentiellement sur l'TIe d'Anticosti. Ce grand rapace
fonce avec tete et queue blanches, ressemble beaucoup a l'aigle royal. II se nourrit de
poissons, d'oiseaux et de mammiferes. L'abondance de carcasses de chevreuils a Anticosti
l'aide a passer l'hiver sur l'TIe. II fait partie des especes rares et menacees de la Minganie.
HARFANG (le)
Oiseau de proie arctique, l'harfand descend vers le sud, dans la vallee du Saint-Laurent ou il
a etabli son aire d'hivernage. Durand cette migration, ce rapace a la robe d'un blanc eclatant
frequente la terre ferme et les Tles Mingan.
P*
14
La faune ailee maritime se divise en trois familles principales : les Larides, les Alcides et les
Anatides.
LARIDES
L'espece la plus commune est le goeland argente et se reconnaTt par sa tete
blanche, son manteau gris perle et le bout des ailes noires. Le plus gros des
Larides est le goeland a manteau noir. De nature solitaire, on le rencontre
souvent en couple sur les Tles herbeuses. Le goeland a bec cercle est plus
rare et niche principalement sur l'TIe du Sanctuaire, refuge protege gere par
le Service canadien de la faune, Tle appele aussi calculots des Betchouanes
ou Tle aux perroquets. Le goeland argente et le goeland a manteau noir sont
les plus frequents en Minganie. Voici ce qu'en pense le naturaliste Henry de
Puyjalon en 1894 :
4u^
"Tous les goelands sont des bandits de la pire espece. Le goeland est d'une rare gloutonnerie.
Putrefaction ou chair fraTche, il avale tout, il digere tout. II detruit une quantite enorme de crabes,
d'oursins, de homards et meme de poissons, surtout d'anguilles, qu'il attrape fort adroitement au
milieu des algues, car il ne plonge jamais. II detruit en outre une quantite considerable de jeune
gibier comme les toutes petites moniacs (canard eider). II remonte aussi les rivieres et se rend
souvent jusqu'au lacs les plus eloignes. II est un des principaux agents de la dispersion des
poissons dans les eaux douces. II transporte, colles a ses pattes par des mucosites particulieres
ou emmagasines dans son estomac, des oeufs de poissons qu'il depose ou degorge. C'est ainsi
qu'une multitude de reservoirs separes de toutes les sources poissonneuses se sont peuples
d'especes variees. C'est ainsi egalement, seion toute vraisemblance, que certaines especes
exclusivement marines, comme le hareng et fluviales, comme l'eperlan, se sont acclimatees dans
des lacs d'eau douce. Certaines Tles comme Nle Nue de Mingan et quelques pointes comme
celles d'Anticosti, en sont completement couvertes a la saison de la ponte. Les coniferes de
l'Archipel-de-Mingan sont tellement couverts de ces oiseaux, que Ton est tente de prendre pour
de gros flocons de neige, lorsqu'on les apergoit du large. Malgre tout, se sont des oiseaux
superbes, surtout les manteaux noirs, dont l'envergure atteint quelquefois cinq pieds et demi.
N'avoir restreint en rien la destruction du goeland et de ses oeufs delicieux en omelette est l'une
des gloires de l'ancienne loi de la chasse, qui helas ! en compte bien peu ". (Belanger, p. 76-87)
La famille des Larides comprend aussi des oiseaux reconnus pour leur beaute et la majeste de
leur vol gracieux. La mouette tridactyle, plus petite que le goeland, avec un manteau gris et le bout
des ailes d'un noir contrastant niche de fagon spectaculaire dans les falaises des Tles.
XRessemblant a de grosses hirondelles, les sternes communes
surnommees «estarlette» par les habitants de la Minganie, se distinguent
aisement des goelands et des mouettes par leur profil. La sterne, avec
son bec rouge et sa longue queue fourchue, capture des poissons a la
surface de l'eau et plonge que tres rarement sous l'eau. La sterne
arctique retient l'attention par les migrations annuelles extraordinaires
qu'elle effectue du nord du Canada pour atteindre son aire d'hivernage en
Antarctique en passant par l'Europe et l'Afrique, soit un voyage aller-retour de plus de 35 000 km.
ALCIDES
Le premier de la serie des Alcides est le gode, du vieux frangais godez,
appele localement «le petit pingouin». II est facilement reconnaissable a son
gros bec comprime noir traverse a la pointe par une barre blanche. II capture
15
surtout des poissons qu'il poursuit en plongeant a partir de la surface. Cet oiseau fait partie des
especes rares et menacees de la Minganie. Comme le macareux moine, il niche en colonie sur
quelques Tlots rocheux de l'archipel de Mingan.
Le guillemot noir, que les habitants denomment «pigeon de mer» se reconnaTt par son plumage
entierement noir a l'exception d'une grande tache blanche et des pattes rouges.
Avec son gros bec colore triangulaire, sa face blanche et ventre
blanc, son dos et son collier du cou noir, le macareux moine est
certainement l'embleme de la Minganie. Le veritable nom de cet
oiseau n'a jamais servi a designer quelque entite que ce soit en
Minganie. Ce furent plutot les termes locaux comme perroquet de
mer ou calculot qui furent employes. - Tles aux Perroquets - Tle a
Calculot. Certains l'appellent aussi le macareux arctique. II en
reste aujourd'hui que deux colonies, une sur l'TIe du Sanctuaire et
l'autre sur l'TIe de la Maison.(Gauthier Larouche, p. 96)
ANATIDES
Le principal representant de cette
famille est le canard Eider a duvet
appele Moiac - Moniac - Moyac -
Moyacque, surtoute la Cote-Nord,
la Minganie et le Labrador. La
femelle est brune, le male est
blanc et noir. Ce canard fait partie
de la vie des chasseurs de la
Minganie puisque present toute
l'annee dans les parages de l'archipel. Le duvet d'eider sert a isoler certains vetements d'hiver et
sacs de couchage. Un permis special est necessaire pour ramasser le duvet. Malheureusement,
la cueillette irrationnelle des oeufs et le braconnage des oiseaux durant la periode de nidification
ont grandement decime la colonie. Les eggers, anglicisme designant les pecheurs
neo-ecossais et plusieurs nord-cotiers acadiens pratiquaient la cueillette des oeufs
d'oiseaux aquatiques sur les Tles de la Minganie, pratique devenue illicite vers
1910. Le pillage des nids des oiseaux aquatiques et le braconnage ont presquei
decime completement les colonies de moiac, de macareux moines et provoque la
complete disparition des Fous de Bassan dans l'archipel Mingan. (Frenette, p. 236)
FAUNE AQUATIQUE
L'archipel abrite egalement diverses especes de mammiferes marins, de
poissons et de coquillages.
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