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Les causes du bonheur
Œuvre écrite par Cheikh : 'Abdulazîz As-Sadhân.
Traduit par : Habîb Rahmânî.
Revue et corrigée par : L'équipe Islamhouse.
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Les causes du bonheur
CEuvre écrite par cheikh
c Abdulaziz As-Sadhån
Traduit par
Habib RahmånI
Revu et corrigé par
L'équipe Islamhouse
Publié par
Le bureau de préche
DE RABWAH (RlYADH)
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l ére édition, 2015/1436
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INTRODUCTION
Les louanges reviennent de droit å Allah, et que la
priére et le salut soient sur le Dernier des prophétes S.
Durant l'été 1427 de l'année hégirienne, nous avons
lu dans la ville d'At-Ta'if, l'épitre du cheykh c Abdu-
laziz Ibn Muhammad As-Sadhån - qu'Allah le pré-
serve - intitulé: Les canses du bonhenr. Nous l'avons
trouvée bénéfique et d'une grande importance.
En effet, le cheykh y a brillamment énuméré les
moyens permettant de trouver le bonheur, en y ajou-
tant de magnifiques enseignements qui méritent
d'étre médités. Il a débuté la rédaction de son
ouvrage en montrant que le bonheur est le désir de
tout un chacun. Puis il a mentionné les différentes
conceptions que les gens se font du bonheur ainsi
que les divers moyens par lesquels ils essayent d'y
parvenir. Il a réfuté progressivement l'ensemble de
leurs arguments pour guider le lecteur vers le véri-
table chemin du bonheur.
3
Ensuite, il a cité un ensemble de causes facilitant
l'accés au bonheur, qu'il a accompagnées de preuves
extraites du Coran et de la Sunnah. De méme, il a
illustré ses propos avec des exemples concrets tirés
de la vie quotidienne, afin que eet écrit soit profi¬
table - par la gråce d'Allah - pour l'ensemble de nos
coreligionnaires, en dépit de sa petite taille et de sa
simplicité.
Qu'Allah récompense cheykh c Abdulaziz
As-Sadhån de la meilleure des maniéres pour les
efforts qu'il a fournis dans l'appel å Allah J§> et l'orien-
tation des Musulmans vers ce qui leur est profitable
ici-bas et dans l'au-delå. Qu'Allah bénisse sa vie et
ses æuvres. Qu'Allah lui augmente de Sa gråce. Il est
certes Celui qui entend et répond aux invocations.
Qu'Allah couvre d'éloges, salue et bénisse notre
prophéte Muhammad S ainsi que sa famille et 1'en¬
semble de ses Compagnons.
c AbdulAziz ibn c Abdillåh Ål Ach-Cheikh
Mufti Général du Royaume d'Arabie Saoudite
S«
4
INTRODUCTION DE L'AUTEUR
« Louange å Allah, Seigneur de l'Univers. Le
Tout- Miséricordieux, le Trés-Miséricordieux,
Maitre du Jour de la Rétribution 1 . »
« Louange å Allah qui a fait descendre le Livre sur
Son serviteur et n'y a point introduit d'ambiguité! 2 »
« Louange å Allah, Créateur des cieux et de la
Terre, Celui qui a fait des Anges des messagers
dotés de deux, trois, ou quatre ailes. Il ajoute å la
création ce qu'Il veut, car Allah est Omnipotent 3 . »
Nous Lui adressons des louanges bénies, confor-
mément å ce qu'Il aime et agréé. Que la priére et le
salut soient sur l'envoyé d'Allah S, qui a transmis
le Message, accompli sa mission, s'est montré loyal
envers la communauté et a véritablement combattu
sur le sentier d'Allah jusqu'å sa mort 4 . Qu'Allah le
1. S. 1, v. 2-4.
2. S. 18, v. 1.
3. S. 35, v. 1.
4. Cette épitre est å l'origine une conférence audio retrans-
crite dans son intégralité, puis imprimée par le professeur
5
récompense de la meilleure des maniéres pour le
bien qu'il a fait å sa communauté.
Dans cette vie ici-bas, la nature humaine différe
d'une personne å une autre. Quiconque observe
attentivement l'histoire de l'humanité dans son
ensemble, constatera d'énormes différences entre les
individus qui la composent. On trouve ici et lå, des
foyers emplis de tristesse, rongés par la maladie, ou
encore criblés de dettes...
Comme l'a déclamé le poéte: Chaque personne
queje rencontre se plaint de son sort. Mais dites-moi
pour quoi la vie d’ici-bas est-ellefaite?
Ceux qui s'observent lorsqu'ils sont touchés par
un malheur, penseront peut-étre que d'au tres sont
plus heureux qu'eux, du moins en apparence. Il
est possible que leur peine soit en réalité bien plus
grande que la leur. Mais, comme on dit: « Les mai-
sons ont leurs secrets ».
Si on réfléchit davantage, on trouvera en fait que
chaque individu, musulman ou non, homme ou
femme, riche ou pauvre, aspire au bonheur.
Aussi, si tu interrogeais toute personne sensée et
raisonnable dans ce bas-monde, en lui demandant si
elle désire vivre heureuse, elle n'hésiterait pas une
seule seconde å répondre positivement - qu'elle soit
Muhammad Az-Zåhim - Qu'Allah le récompense.
6
musulmane, mécréante, riche ou pauvre. En effet,
chaque étre humain est å la quéte du bonheur, en
raison de ce qu'il renferme comme paix et repos.
Mais, voyez-vous, ou se trouve done le bonheur
que cherchent ces gens-lå ?
Réside-t-il dans l'abondance de nourriture, de bois-
sons, de beaux vétements ? Dans la profusion de biens ?
Certes cette perception du bonheur est répandue
chez un grand nombre de personnes. Les mécréants,
eux, s'accordent å penser qu'il réside uniquement
dans l'abondance de nourritures, boissons, biens et
véhicules... rien de plus que cela!
De la méme maniére, beaueoup de Musulmans
pensent qu'obtenir ces biens leur garantira une vie
heureuse! Néanmoins, cette vision est non seulement
incompléte mais également erronée.
En fait, le véritable bonheur, celui qui réjouit
les yeux, dégage la poitrine et apaise le cæur, ne
se trouve pas seulement dans le fait de manger et
de boire. Tu trouveras probablement une personne
riche possédant tellement de biens qui, si sa for-
tune pouvait étre partagée, suffirait å des milliers
de personnes. Pourtant, celle-ci compte sans doute
parmi les personnes les plus angoissées, agitées et
insomniaques et les moins apaisées. En aucun cas,
sa richesse ne lui aura permis de trouver le bonheur.
7
Å 1'inverse, tu verras peut-étre un au tre homme
endetté, s'efforcant tant bien que mal de rembourser
sa dette étre plus heureux que la personne dont nous
venons de parler.
Un autre exemple comparable, est celui å qui
Allah H a accordé la santé et le bien-étre physique,
dont le corps est en bon état, il se leve, marche, entend,
parle, et voit normalement. Allah H lui a permis de
jouir pleinement de ses membres... mais est-ce que
le bonheur se situe dans le seul usage de son corps ?
Pas vraiment! Tu peux tomber sur une personne
physiquement saine, mais qui est constamment attris-
tée et angoissée. Å l'opposé, tu rencontres d'au tres
personnes clouées au lit par la maladie qui, lorsque
tu discutes avec elles, sont les plus épanouies, satis-
faites et apaisées.
Citons un autre exemple: il est possible de croiser
une personne qui occupe les plus hautes fonetions,
émet des ordres sans méme en recevoir. Lorsqu'il
intercéde, on tranche en sa faveur, et lorsqu'il désire
quelque chose, un de ses subordonnés s'empresse
d'exécuter ses consignes. Cependant, son poste, l'au-
torité qu'il exerce et le respect qui lui est voué ne lui
procurent pas le moindre bonheur. Pire, tu le verras
continuellement affligé et dépressif.
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En revanche, tu croiseras un homme qui ne cesse
de recevoir des ordres et de s'y soumettre, qui se fait
réprimander sans se rebeller mais qui fait partie des
hommes les plus bons et des plus épanouis.
Il se peut que celui qui posséde une haute lignée,
un rang digne ou un pouvoir étendu, ne connaisse
pas le bonheur. Et inversement, il arrive qu'un
homme méprisé par bon nombre de personnes ne
cesse d'expérimenter diverses sortes de bonheur. Il
existe done une énorme différence entre ces deux
types de cas. En réalité, il est clair que ces éléments
ne sont en aucun cas des critéres essentiels et des
signes de bonheur.
En résumé, l'argent, le rang social, le pouvoir, la
lignée et le grand nombre d'enfants, ne suffisent pas
å faire le bonheur des personnes qui en jouissent.
Ensuite, sache qu'il existe deux types de bonheur:
1) Un bonheur matérielqui se manifeste par l'abon-
dance de boisson, de nourriture, de vétements, de
montures et autres parmi les nécessités et délices de
la vie. Ce type de bonheur est commun au croyant
et au mécréant.
2) Un bonheur spirituel qui se traduit par la joie du
cæur, l'épanouissement de la poitrine, la réjouis-
sance des yeux et la quiétude. Si ce bonheur pou-
vait s'aeheter, les puissants de ce bas-monde se
9
seraient concurrencés pour l'obtenir, et les pauvres
se seraient endettés avec des sommes colossales afin
de l'acquérir.
Et s'il se trouvait dans les rues, beaucoup s'em-
presseraient de le rechercher. S'il s'héritait, les riches
héritiers auraient été les plus heureuses des per-
sonnes.
Mais le bonheur n'est pas ainsi! C'est plutot un
don et un cadeau du Seigneur, qu'Allah ft accorde
å qui II veut parmi Ses serviteurs.
Mes tres chers fréres et sæurs! Quiconque goute
au bonheur verra s'amoindrir l'ensemble de ses
difficultés, par le fait qu'il espére obtenir la récom-
pense divine. Aussi, Allah ft lui allégera sa poitrine,
apaisera son cæur, et lui fera connaitre le plaisir de
la vie. Il savourera la douceur de l'adoration et de
la récitation du Coran. En outre, il saura mener et
faire fructifier son existence en jouissant des jours
qu'Allah ft lui a accordés.
Une fois de plus, ce type de bonheur du cæur
est spécifique aux Musulmans: ceux qui agréent
Allah comme Seigneur, l'Islam comme religion et
Muhammad S comme Messager et Envoyé.
Toutefois, les Musulmans se différencient par
l'intensité avec laquelle ils ressentent ce bonheur:
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certains sont extrémement heureux et d'autres le
sont moins.
Imaginez qu'un groupe de personnes å bord
d'un bateau fasse naufrage au bord d'une ile déserte
en plein milieu de la mer, et qu'ils s'y dispersent.
Certains décident de ramasser du bois, d'autres réu-
nissent de l'or, et d'autres des pierres. Å la fin, cha-
cun obtient ce qu'il a ramassé, certains sont gagnants
et d'autres perdants. Il en est done de méme pour
les Musulmans, qui s'empressent chacun d'obtenir
le bonheur.
J'évoquerai ici certaines causes qui permettront de
l'obtenir et de le concrétiser. Quiconque les met en
æuvre, sera å coup sur - par la permission d'AllahH
- parmi les plus heureuses des personnes.
Les causes du bonheur
1) La force de la foi en l'unicité d'Allah é
Elle est la plus grande et la plus importante cause
d'obtention du bonheur. En effet, lorsque la foi du
serviteur est forte, qu'il vénére Allah H et respecte
Ses limites, s'en remet totalement å Lui, espére Sa
récompense suite au malheur qui l'a touché, sait que
ce qui l'a atteint ne pouvait le manquer et inverse-
ment, que toute chose est prédestinée, qu'Allah H est
Celui qui administre les affaires et que le fils d'Adam
å l'inverse n'est qu'une créature qui ne peut ni nuire
ni profiter å lui-méme ou å autrui, il sait alors qu'Al¬
lah est le Seul å mériter l'adoration et ressent pleine-
ment Sa présence et Sa surveillance.
La foi en l'unicité d'Allah H est l'une des plus
grandes causes du bonheur. Et les gens différent en
intensité dans leur maniére de le ressentir et l'appli-
quer. Certains, lorsqu'ils sont touchés par un malheur,
deviennent inquiets, abattus et contestent méme par-
13
fois ce qu'Allah jl leur a prédestiné. On les voit se
plaindre constamment et s'agacer de tout, alors que
s'ils acceptaient le mal qui les atteignait en sachant
que cela leur a déjå été décrété avant leur naissance, et
avant méme qu'Allah H n'ait créé l'ensemble des deux
et de la Terre, cela leur serait plus facile å supporter.
D'ailleurs, quelle belle parole que celle que pro-
nonca Al-Qådhi Shurayh å ce sujet:
« Pas une épreuve ne m'a atteint sans que je loue
Allah pour quatre raisons:
1) Qu'Il m'ait permis de patienter,
2) Qu'Il m'ait permis de dire:« C'est å Allah que nous
appartenons et c'est vers Lui que nous retoumerons 1 »,
3) Qu'Il ne m'ait pas touché d'une plus grande souf-
france,
4) Qu'Il ne m'ait pas éprouvé dans ma religion. ».
Par conséquent, lorsqu'un mal te frappe, garde
constamment å l'esprit les versets suivants: « Ceux
qui disent, quand un malheur les atteint: "Certes,
nous appartenons å Allah, et c'est å Lui que nous
retoumerons 2 ." »
1. En phonétique: Innå li-Llåhi wa innå ilai/hi råii c un.
2. S. 2, v. 156.
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« Tout malheur qui vous atteint est du å ce que
vos mains ont acquis. Et II pardonne beaucoup 1 . »
Ici, j'attire l'attention sur une chose que certains
ignorent probablement: ils pensent que le mal qui
les touche ne peut étre que le résultat d'une punition
divine, or ce n'est pas toujours vrai. Il se peut que
derriére cette affliction se cache un bienfait qu'Allah
H t'a accordé. Å ma connaissance, la descente d'un
malheur est liée å trois cas de figure:
1) Cela peut étre un chåtiment anticipé. Or la puni¬
tion infligée ici-bas est plus facile å supporter que
celle prévue dans l'au-delå. Allah H dit å ce propos:
« Tout malheur qui vous atteint est du å ce que vos
mains ont acquis. Et II pardonne beaucoup 2 . »
2) Il peut constituer une expiation des péchés précé-
dents: « Rien n'atteint le musulman commefatigue,
maladie, angoisse, souci ou difficulté, et méme
l'épine qui le pique, sans qu'Allah ne lui expie pour
cela un partie de ses péchés 3 . »
3) Il peut également permettre au serviteur d'étre
élevé en degrés auprés d'Allah J§>: « La grandeur de
la récompense est proportionnelle å la difficulté de
l'épreuve. Lorsqu'Allah aime des gens, Il les éprouve.
1. S. 42, v. 30.
2. S. 42, v. 30.
3. Rapporté par Al-Bukhåri.
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Quiconque se satisfait obtiendra la satisfaction
(d'Allah), et quiconque s'irrite obtiendra le courroux
(d'Allah) 1 . »
Ainsi, cette épreuve qu'Allah % te fait endurer
par le biais de ce malheur t'a été décrétée par amour
pour toi.
De méme, le Prophéte & dit: « L'homme dispose
parf ois d'un rang qu'Allah lui prédestine auquel il ne
peut parvenir gråce å ses actes. C'estparce qu'Allah
l'éprouve dans son corps, ses biens ou ses enfants [et
lui fait patienter dans cela 2 ] qu'il parvient au rang
qu'Allah J§ lui avait prédestiné. »
De plus, le Prophéte ® s'exclama: « Que l'affaire
du croyant est réjouissante! Tout ce qui lui arrive est
un bien pour lui, et ceci n'est valable pour personne
d'autre que le croyant. Si un bienfait l'atteint, il est
reconnaissant et c'est alors un bien pour lui. Et si un
malheur l'atteint, il patiente et c'est alors un bien
pour lui 3 . »
Autrement dit, lorsque le serviteur confie ses
affaires å Allah renforce sa foi par ce biais, sait
que ce qui l'a atteint ne pouvait le manquer et que ce
1. Rapporté par At-Tirmidhi.
2. La mention entre crochets est un ajout que l'on
retrouve dans certaines versions du hadith.
3. Rapporté par Muslim.
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qui l'a manqué ne pouvait l'atteindre, et se montre
satisfait du décret et de la prédestination d'Allah, sa
vie ici-bas devient un havre de paix, contrairement
å autrui.
D'ailleurs, Ibråhim An-Nakha c i åfe disait å ce pro¬
pos : « Quiconque ne croit pas au décret et å la pré¬
destination d'Allah ne pourra vivre une vie sereine ».
Par conséquent, si tu t'en remets totalement å
Allah en ayant conscience qu'Il te surveille constam-
ment malgré le fait que tu ne Le vois pas; que rien ne
Lui est caché, et qu'Il entend méme le pas de la fourmi
noire sur le rocher en pleine obscurité, un moyen
évident d'obtenir le bonheur t'aura été accordé.
2) Invoquer Allah ft et persister å L'implorer
Cher musulman! Tu dois invoquer Allah ft
sincérement. En effet, notre Seigneur est plus
Miséricordieux envers nous que ne le sont nos péres
et méres. Un jour, le Prophéte S vit une femme ser-
rer un nourrisson contre sa poitrine et dit alors å ses
Compagnons:
- « Croyez-vons un seul instant que cette femme
jetterait son enfant aufeu ? »
- Ils répondirent: « Qu'Allah la protege! Jamais, å
moins qu'elle n'en soit forcée! »
17
- Le Prophéte S dit alors: « Allah est certainement
plus Miséricordieux envers Ses serviteurs que cette
mere ne l'est envers son enfant 1 . »
Par exemple, si tu voyais un enfant en bas-åge
souffrir de la chaleur du soleil, alors que tu es conflit
avec son pére, la miséricorde innée te forcerait å
éprouver de la compassion pour cette personne inno-
cente malgré l'inimitié existante avec son pére. Cette
miséricorde a été placée par Allah S dans le cæur
de Ses serviteurs.
Qu'en serait-il si c'était l'enfant de l'un de tes proches ?
Et si eet enfant était le tien ?
Ainsi, si tu fais preuve d'une telle indulgence
envers les enfants, sache que leur mére est plus com-
patissante que toi vis-å-vis de son enfant, et qu'Allah
S est, quant å Lui, plus Miséricordieux que tous.
Tout cela n'est autre qu'une expression de la
douceur et la miséricorde avec lesquelles II s'est
déerit: « Allah est Doux envers Ses serviteurs. Il
attribue Ses biens å qui II veut. Et c'est Lui Le Fort,
Le Puissant 2 . »
Alors, implore Allah en toute sincérité, car II
répond å celui qui L'invoque: « Et lorsque Mes ser-
1. Rapporté par Al-Bukhåri et Muslim.
2. S. 42, v. 19.
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viteurs t'interrogent å Mon sujet... alors Je suis tout
proche: Je réponds å l'appel de celui qui M'invoque
lorsqu'il M'invoque 1 . »
« N'est-ce pas Lui qui répond å l'angoissé quand
il L'invoque et qui enléve le mal 2 . »
Toutefois, il convient de connaitre certains détails
relatifs å l'invocation. Une personne pourrait se dire
qu'aprés avoir invoqué son Seigneur ft, Il ne lui a
pas répondu favorablement, oubliant sans doute que
l'exaucement de l'invocation nécessite la présence
de facteurs qui conditionnent son exaucement et
l'absence d'autres susceptibles de l'empécher. En
effet, les savants ont affirmé que si les conditions
sont réunies sans facteur bloquant, alors trois issues
sont possibles:
1) Allah exauce l'invocation ici-bas,
2) Allah ft repousse de lui un mal équivalent ici-bas
dont il n'a pas connaissance,
3) Allah conserve la récompense de son invocation
pour l'au-delå.
En résumé, quiconque prétend qu'il a invoqué son
Seigneur avec insistance sans qu'il ne lui réponde,
on lui dit:
1. S. 2, v. 186.
2. S. 27, v. 62.
19
Tout d'abord, accomplis-tu ce qu'Allah t'a
imposé? Ta nourriture, ta boisson, tes vétements et
ton argent sont-ils terms d'actes illicites ou non? Si
la réponse est négative, la situation sera semblable å
celle décrite précédemment: c'est-å-dire que si l'en-
semble des condi tions sont rassemblées, et qu'aucun
acte ne vient empécher l'exaucement de l'invocation,
cette derniére présentera done trois cas de figure,
comme nous l'avons vu plus haut.
Néanmoins, il est désolant de voir des personnes
invoquer Allah S/ alors qu'elles ont souillé leurs
nourritures, boissons et vétements de péchés, å
l'exemple de la personne que le Prophéte S a décrite,
qui: « Tend ses mains vers le ciel: (en disant) "O
Seignenr! O Seignenr!" Cependant, sa nourriture est
illicite, sa boisson est illicite, ses vétements sont illi¬
cites et il baigne dans l'illicite. Comment done son
invocation pourrait-t-elle étre exaucée ? 1 »
Cet homme a imploré Allah H avec insistance
mais a commis Tun des actes qui bloquent l'exau-
cement. Il s'est done causé du tort å lui-méme. Et
chaque pécheur ne porte préjudice qu'å sa propre
personne.
O serviteur d'Allah! Invoque done Allah S en
toute sincérité pour qu'Il réjouisse tes yeux, ouvre
ta poitrine et apaise ton cæur. Si les conditions de
1. Rapporté par Muslim.
20
l'exaucement de l'invocation sont réunies et que
tu implores Allah avec insistance, garde espoir et
sois optimiste. Tu ne trouveras auprés d'Allah que
réjouissance.
3) Accomplir assidOment les priéres obligatoires
« Les cinq priéres qnotidiennes sont comparables
å nn fleuve dont l'eau douce rnisselle devant la
demeure de l'un d'entre vons avec laquelle il se net-
toie cinq fois par jour. Aprés cela, restera-t-il restera
une trace d'impureté ? 1 »
C'est par ces paroles que le prophéte $1 montre
que les cinq priéres font disparaitre l'impureté
morale et physique. Aussi, celles-ci constituent
une obligation pour tout musulman. Si le fidele les
accomplit avec soin et assiduité en ayant conscience
de leur importance, il n'y trouvera que du bonheur.
En fait, si la priére est effectuée comme il se doit,
elle empéche de commettre des actes blåmables.
En outre, elle permet de repousser les attaques des
djinns et des étres humains.
La priére est source de repos, de recueillement,
d'épanouissement et réjouissance pour les yeux. C'est
1. Rapporté par Muslim.
21
la raison pour laquelle notre Prophéte S a affirmé :«La
réjonissance de mes yenx a été placée dans la priére 1 . »
Pourquoi done, bon nombre de musulmans se
plaignent d'accomplir réguliérement la priére sans
constater le moindre effet sur leurs personnes?!
Prenons un exemple: si l'un d'entre nous mange
un repas immonde que lui a préparé son épouse,
ne va-t-il pas lui demander de vive voix la raison
pour laquelle cette nourriture n'est pas mangeable ?
Il trouve normal d'interroger et méme de s'énerver
car il n'a pu savourer son repas.
Ainsi, n'est-il done pas préférable et plus impor-
tant de nous poser la question aprés étre sortis de
la mosquée [pourquoi nous ne savourons pas notre
priére] ? Pourquoi le serviteur recommence-t-il å
commettre ses péchés ?
Si l'on accomplissait la priére convenablement,
elle modifierait et améliorerait beaueoup de nos
situations.
Mais que dire de celui qui médit et colporte avant
d'accomplir la priére? Que dis-tu de eet individu qui
souille son oui'e et sa vue en écoutant et en regardant
ce qui provoque la colére d'Allah ft ? Et lorsque le
muezzin appelle å la priére, il s'empresse de se diri¬
ger vers la mosquée et incite autrui å faire de méme.
1. Rapporté par Ahmad et An-Naså'i.
22
Puis, aprés avoir effectué la priére, il recommence å
commettre des péchés, malgré le fait qu'Allah H a
dit: « En vérité la priére préserve de la turpitude et
du blåmable»
Par conséquent, si tu constates que ta situation
n'a pas changé aprés avoir effectué la priére, et que
tu ne cesses de désobéir å Allah H, sache qu'elle n'a
pas porté ses fruits et n'a pas totalement eu l'effet
escompté sur toi. C'est pourquoi nous devons accor-
der de l'importance å l'accomplissement de la priére.
Et parmi les causes qui ont de bonnes répercussions
sur son auteur, nous citerons:
1) Le musulman doit prendre conscience de l'impor-
tance de cette adoration en s'y préparant avant l'arri-
vée de son temps d'accomplissement.
2) Il doit s'y rendre le plus tot possible.
3) Il doit imiter le Prophéte e dans la maniére d'ac-
complir ses ablutions et sa priére.
En effet, le hadith suivant incite å cela: «
Quiconque effectue ses ablutions comme il lui a été
ordonné etprie comme il lui a été ordomié, ses péchés
précédents lui sontpardonnés 1 2 . »
1. S. 26, v. 45.
2. Rapporté par l'imam Ahmad.
23
De méme, le Prophéte S a ordonné: « Priez
comme vons m'avez vu prier 1 . »
En outre, les causes permettant d'accomplir la
priére en toute humilité sont les suivantes:
- Considérer la priére accomplie comme étant la
derniére adoration. En effet. Abu Ayyub Al-Ansåri
% rapporte que le Prophéte S a dit: « Lorsque tu
accomplis ta priére, effectue-la comme une priére
d’adieu (...) 2 . »
Ainsi, sache qu'Allah H te voit, afin que tu réa-
lises Sa grandeur. Car si tu ne Le vois pas, Lui te
voit. Et ceci n'est autre que le degré de l'excellence,
le plus grand degré de la religion. Celui-ci consiste
å L'adorer comme si tu Le voyais, car si tu n'arrives
pas å le voir, Allah Lui te voit.
- Si tu considéres cette priére comme ta derniére
action, de quelle maniére te soumettras-tu face å Lui?
Lorsque l'homme condamné å mort effectuera
sa derniére priére, que prononcera-t-il ? Comment
implorera-t-il son Seigneur? Comment sera son
niveau de concentration? Comment se préparera-t-
il pour sa priére?
1. Rapporté par Al-Bukhåri.
2. Rapporté par l'imam Ahmad, Ibn Måjah.
24
Souviens-toi done - 6 serviteur d'Allah - de la
grande importance de la priére. Estime-la å sa juste
valeur, et interroge-toi å la fin de chacune d'entre
elles. Tu réaliseras alors certains de tes manquements,
que ton Seigneur % t'aidera å combler.
4) Accomplir un grand nombre
d'actes surérogatoires
En effet, l'accomplissement d'actes volontaires est
l'une des causes qui ménent å l'amour d'Allah
Cela est également (et prioritairement) le cas pour
les priéres obligatoires, comme nous l'a rapporté
le Prophéte IH dans ce qu'il relate directement de
son Seigneur H: « Et le meilleur moyen par lequel
Mon serviteur se rapproche de Moi est d'accom-
plir les devoirs religieux que Je lui ai prescrits. Puis
Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi en
accomplissant des æuvres surérogatoires jusqu'å ce
que Je l'aime 1 .»
Lorsque Allah H t'aime, cela est l'essence du bon-
heur. Félicitations!
Parmi les causes qui entrainent l'amour d'Allah
H å ton égard suite å l'accomplissement des obliga¬
tions, on retrouve la multiplication des actes suré¬
rogatoires, qui contiennent trois bienfaits majeurs:
1. Rapporté par Al-Bukhåri.
25
1) Ils entrainent Son amour.
2) Ils comblent les manquements survenus lors des
actes obligatoires. Par exemple, la priére suréroga-
toire comble les écarts commis lors des priéres obliga¬
toires. De méme, le jeune f acultatif pallie le manque
survenu durant le jeune obligatoire. Le Prophéte S
dit å ce sujet: « La premiere chose sur laquelle sera
jugé le serviteur le Jour de la Résurrection est la
priére. S'il l'effectuait convenablement, elle lui sera
inscrite comme compléte. S'il ne l'effectuait pas
convenablement, Allah dira å Ses anges: "Regardez
si vous trouvez chez Mon serviteur des priéres
surérogatoires afin de compléter ses priéres obli¬
gatoires." Il en sera de mémepour la Zakåt. Puis les
comptes serontfaits en fonetion de cela 1 . »
3) La persévérance dans cela classe son auteur parmi
les précurseurs du bien ( as-såbiquna fi-l-khayråt ) et
ceux qui devancent les autres dans les bonnes actions.
Allah S a dit: « Ensuite, Nous fimes hériter
du Livre ceux de Nos serviteurs que Nous avons
choisis. Il en est parmi eux qui font du tort å eux-
mémes 2 ... »: ce sont les individus négligents dans
les obligations.
1. Rapporté par Ahmad et Abu Dawud.
2. S. 35, v. 32.
26
« ...D'autres qui se tiennent sur une voie moy-
enne... »: ceux qui se contentent d'accomplir les
actes obligatoires.
« Et d'autres avec la permission d'Allah
devancent [tous les autres] par les bonnes actions »:
ceux qui accomplissent assidument les devoirs
qu'Allah a imposés et qui, en plus de cela, sont
plein d'entrain å multiplier les actes surérogatoires.
5) Lire le Coran avec meditation et s'efforcer
DE COMPRENDRE LE SENS DES VERSETS
« Ceux qui ont cru, et dont les cæurs se tranquil-
lisent å révocation d'Allah . N'est-ce point par l'évo-
cation d'Allah que les cæurs se tranquillisent? 1 »
« Le moment n'est-il pas venu pour ceux qui
ont cru, que leurs cæurs s'humilient å révocation
d'Allah et devant ce qui est descendu de la vérité
[le Coran] ? 2 »
« Ne méditent-ils done pas sur le Coran ? Ou
bien y a-t-il des cadenas sur leurs cæurs ? 3 »
1. S. 13, v. 28.
2. S. 57, v. 16.
3. S. 47, v. 24.
27
« Ne méditent-ils done pas sur le Coran ? S'il
provenait d'un autre qu'Allah, ils y trouveraient
certes maintes contradictions! 1 »
« Si Nous avions fait descendre ce Coran sur une
montagne, tu l'aurais vu s'humilier et se fendre par
crainte d'Allah. Et Nous citons ces paraboles aux
gens afin qu'ils réfléchissent 2 . »
Lorsque le serviteur lit le Coran avec méditation et
s'efforce de le comprendre, Allah ft ouvre sa poitrine
et apaise son cæur, å condition qu'il se conforme å
Ses ordres et évite Ses interdits. Quant å celui qui se
contente de réciter le Coran pour le seul plaisir de
l'écouter, tout en agissant en contradiction avec les
lois d'Allah ft, il ne fait qu'augmenter le nombre de
preuves d'Allah en sa défaveur.
S'agissant de la personne qui lit le Coran avec
méditation, s'efforce de le comprendre et se demande
å chaque fois qu'elle lit les injonetions divines si elle
les met effeetivement en pratique ou non; si oui, elle
loue Allah ft et Lui demande davantage de Sa Gråce
et si non, elle Lui demande pardon et s'empresse de
se soumettre å Ses ordres. Elle en fait de méme pour
les interdits: si elle les évite, elle loue Allah ft pour
cela, sinon, elle implore Son pardon et cesse de Lui
désobéir. Telle est réellement l'état de celui qui récite
1. S. 4, v. 82.
2. S. 59, v. 21.
28
le Coran avec son cæur et le vit de ses membres.
C'est done tout å fait normal qu'elle en tire profit.
En effet:«Il y a bien lå un rappel pour quiconque
a un cæur, préte l'oreille tout en étant témoin 1 . »
Ibn Mas c ud % et d'autres Pieux prédécesseurs
disaient en ce sens: « Lorsque tu entends Allah dire:
"O vous qui avec eru", tends l'oreille, car c'est soit un
bien que l'on ordonne, ou un mal que l'on interdit. »
Quant å l'achévement régulier de la leeture entiére
du Coran, c'est une æuvre pieuse dont l'auteur sera
récompensé. Cependant, si le musulman le lit avec
méditation, cherche å en comprendre le sens et se
remet souvent en question, il n'y a aucun doute qu'il
obtiendra la récompense prévue å eet effet. Il aura
atteint l'objectif premier de la récitation du Coran.
D'ailleurs, dans son exégése du verset « Et récite
le Coran, lentement et clairement 2 . », Al-Baghawi
iHs rapporte qu'Ibn Mas c ud % dit dans un récit:
« Méditez Ses merveilles! Faites vibrer vos cæur s
par Sa récitation! Ne Le lisez pas rapidement comme
un poéme! Ne Le récitez pas comme une prose!
Qu' aucun d'entre vous n'ait comme principal souci
de finir la sourate! »
1. S. 50, v. 37.
2. S. 73, v. 4.
29
Malheureusement, on constate qu'un grand
nombre de personnes récitent le Coran å toute
vitesse afin d'achever Sa leeture au moins une fois
par semaine. Il arrive méme qu'ils avalent certaines
lettres. Et ceux qui agissent de la sorte se sont privés
d'un grand bien.
Veille done - qu'Allah te préserve - å le lire en
embellissant ta voix et en le méditant. C'est la rai-
son pour laquelle les Compagnons M. ne dépassaient
pas l'apprentissage quotidien de dix versets, sans
les avoir appris, compris et appliqués. Si ces versets
étaient un ordre, ils s'y conformaient. Et si ces der-
niers évoquaient une interdiction, ils la délaissaient
et s'en abstenaient.
6) Reciter les invocations légiférées
Celles-ci sont de deux sortes:
1) L'évocation ( Dhikr) générale qui peut s'effectuer å tout
moment, comme de lire le Coran, prononcer le Tasbih
(. Subhåna-Llåh ), le Tahlil (Lå ilåha illa-Llåh), la demande
de pardon ( Istighfår ) et autres adorations de ce type.
2) L'évocation de circonstance, qui s'effectue å un
moment ou dans un endroit spécifique.
Les savants ont affirmé qu'au moment de pronon¬
cer les invocations de circonstance, il est préférable de
30
le faire que de prononcer l'évocation générale. Ainsi,
lorsque le musulman prononce réguliérement les
invocations liées å un moment précis comme celles
du matin, de la nuit, du sommeil ainsi que celles
qui succédent aux priéres obligatoires, et mémorise
les autres invocations que les Gens de Science ont
appelé « les actes du jour et de la nuit 1 » et les met
en pratique, il aura alors emprunté un chemin vers
le bonheur.
Cependant, il est nécessaire de comprendre ce qui
vient d'étre mentionné: le fait que l'invocation spé-
cifique å son heure est plus méritoire que celle dont
la récitation peut s'effectuer å tout moment.
Et puisque c'est par les exemples que s'illustrent
les propos, nous citerons un exemple. Imaginons
qu'un homme effectue la priére en groupe et que,
juste aprés que rimam a effectué les salutations
finales, il en fasse de méme puis que, immédiatement
aprés cela, il se mette å discuter avec la personne
assise å ses cotés ou prend un livre et le feuillette.
Nous disons å cette personne qu'elle a négligé un
grand bien qui n'est autre que la récitation des invo¬
cations de circonstance qui ont lieu å la fin des priéres
obligatoires. Et méme s'il prend le Coran directement
aprés la priére et le lit en délaissant les invocations
1. Voir La Citadelle du Musulman pour les détails de ces
invocations.
31
de fin de priére, nous lui conseillons de ne pas agir
ainsi. En effet, les invocations dans leurs temps res-
pectifs - en l'occurrence celles-ci contiennent des ver¬
sets et des hadiths - sont meilleures que la leeture
du Coran. De méme, les invocations du matin sont
meilleures dans leur temps légiféré que la leeture du
Coran å ce moment-lå. Cest également le cas pour
les invocations du soir et les invocations du sommeil
- qui comportent en elles des versets du Coran.
Certains Pieux prédécesseurs disaient: « Il n'y a
pas une adoration qu'Allah a ordonnée d'accomplir
plus que la prononciation des invocations. »
C'est pourquoi, tu te dois - 6 serviteur d'Allah
- de L'évoquer continuellement, comme l'a recom-
mandé le Prophéte S å ses compagnons. En consé-
quence, sois assidu å la leeture des invocations dans
leurs temps spécifiques, car l'évocation d'Allah <§>
permet d'apaiser le cæur, procure au serviteur une
nourriture spirituelle, un bien-étre mental et de la
joie: « N'est-ce point par l'évocation d'Allah que
se tranquillisent les cæurs? 1 »
Il est déplorable de trouver des musulmans qui,
lorsqu'ils se mettent å lire le Coran ou un recueil d'in-
vocations, éprouvent de la lassitude qui les pousse
å délaisser leur leeture alors qu'il en est toute autre
lorsqu'ils lisent un journal ou un magazine et qu'ils
1. S. 13, v. 28.
32
passent un temps considérable å les passer en revue,
å les feuilleter ou méme å les relire plusieurs fois! Si
tu interrogeais ces personnes et leur demandais si
elles avaient récité les invocations du matin qui sont
meilleures pour elles dans les deux demeures et plus
méritoires, [que répondraient-elles] ?
Il convient done au musulman d'occuper son
temps dans les leetures, adorations, récitations et
invocations qui lui sont bénéfiques. Toutefois, cela
ne veut pas dire qu'il ne doit pas lire les journaux ou
les revues - qui ne contiennent pas d'interdits - pour
se tenir informé de l'actualité et de la situation des
musulmans dans le monde.
Quant au serviteur qui ressent de la gene et de
la lourdeur lorsqu'il lit le Coran ou des hadiths, et
qui a le cæur léger lorsqu'il parcourt des journaux
et émissions ou les femmes y sont découvertes, il lui
incombe de se remettre en question, car cela indique
une maladie du cæur.
On trouvera certains individus qui ont pro-
bablement appris par cæur un grand nombre
de vers de poésie et d'histoires qu'ils pourraient
raconter facilement. Tu pourrais apercevoir parmi
eux des experts qui, par leur présence, régalent
le monde en débitant des poémes et en rappor-
tant leurs différentes versions comme s'il se trou-
33
vait en compagnie de Jarir, Farazdaq 1 et autres.
Å cela s'ajoute une parfaite connaissance des genres
poétiques, de leurs auteurs et de leurs opposants 2 .
Pourtant, si tu leur demandes, en plus de tous les
poémes qu'ils ont appris, s'ils ont pu mémoriser les
invocations, tu remarqueras que beaucoup d'entre
eux n'ont pas retenu grand-chose du Coran et des
invocations. Comment peut-on se réjouir d'avoir
appris énormément de poémes 3 et d'avoir une poi-
trine vide de science?!
Å ce sujet, le Prophéte disait en ces termes:« Qu'une
personne ait la gorge remplie de pus jusqu'å s'en
rendre malade est meilleur pour lui que de la remplir
de poésie 4 .»
D'ailleurs, il convient de rappeler ici une parole
attribuée å Al-A c mash M :« Lorsque tu vois un cheikh
1. Jarir est le plus grand poéte arabe satirique de la période
omeyyade. Farazdaq est le surnom du poéte omeyyade,
ennemi juré de Jarir. [NdT]
2. Les poétes avaient des rivaux qu'ils combattaient en
composant des poémes. Jarir fut notamment le rival d'Al-
Farazdaq pendant des décennies. [NdT]
3. A notre époque, il ser ait bienvenu d'inclure dans cela
ceux qui mémorisent des chansons par cæur mais qui
peinent å apprendre des sourates courtes du Coran ou
des invocations bénéfiques. [NdC]
4. Rapporté par Al-Bukhåri et Muslim.
34
qui ne lit le Coran et qui n'écrit le hadith, gifle-lui le
cou, car il fait partie des savants de la lune!
Un des rapporteurs de ce récit dit å son ami:
- « Qui sont les savants de la lune ? »
- Il répondit: « Des vieux nostalgiques qui se réu-
nissent chaque nuit pour se rappeler leur passé, alors
qu'aucun d'entre eux ne sait accomplir ses ablutions
correctement! 1 »
7) Fréquenter les vertueux
Fréquenter les assises des vertueux et cueillir les
plus délicieuses de leurs paroles, en particulier les
savants et les étudiants en science. Fréquente ces
gens-lå, car tu n'entendras ni ne verras d'eux que
du bien! En effet, tu profiteras de leurs assises de
différentes facons:
- Ils t'enseigneront une science bénéfique,
- Ou ils feront disparaitre une de tes erreurs,
- Ou ils mettront la lumiére sur un point que tu as
mal compris et qui te faisait douter,
- Ou bien ils pourront te soutenir, aprés l'aide d' Al-
lah 4§s, afin de te soulager d'un mal qui t'a atteint.
1. Sharaf ashåb il-hadith d'Al-Khatib Al-Baghdådi, pp.
67-68.
35
Veille done å cotoyer les gens bons, car le Messager
d'Allah S a vanté cette catégorie d'amis et a blåmé
son opposé. Il a en effet affirmé: « Le compagnon
vertueux est comparable au vendeur de muse: soit il
t’en donne, soit tu lui achétes ou au moins tu t'im-
prégnes de sa bonne odeur. Et le mauvais compagnon
est semblable auforgeron: soit il brule tes vétements
soit tu t'imprégnes de sa mauvaise odeur 1 . »
En outre, les sages et les doués de raison n'ont pas
oublié d'émettre ce méme conseil. Cest ainsi que cer-
tains d'entre eux ont dit: « Fréquente toute personne
raffermie qui se distingue par sa raison, alors qu'il
parait ignorant aux yeux des gens. »
En effet, il arrive qu'une personne soit inconnue
des gens mais posséde intelligence et sagesse, et se dis¬
tingue par son bon caractére et sa pratique religieuse.
C'est ce genre de personne qu'il faut fréquenter.
Å ce propos, Ibn Al-Qayyim a mentionné dix
causes qui engendrent l'amour d'Allah H dont la
fréquentation des gens pieux, car toute assise témoi-
gnera soit en ta faveur ou en ta défaveur, comme
le Prophéte ft l'a affirmé: « Toute personne qui
quittent une assemblée dans laquelle ils n'ont pas
évoqué Allah H, sans que celle-ci lui sera compa-
1. Rapporté par Al-Bukhåri et Muslim.
36
rable å la charogne d'un ane. Et elle sera une cause
de regret ponr enx le Jour de la Résurrection 1 . »
Serviteur d'Allah, regarde qui tu fréquentes!
Certains compagnons sont une maladie et d'autres
sont un reméde. Le mauvais compagnon est un poi-
son mortel, alors que le bon compagnon est - par la
permission d'Allah H - une guérison.
Ainsi, si tu vois que le compagnon te conseille, te
corrige, s'efforce de te rendre heureux, puis te dit:
« Tu es négligent quant å l'accomplissement de la
priére! O mon frére! Je constate que tu es malfaisant
envers tes parents! O serviteur d'Allah! Je remarque
que tu n'assumes pas assez tes responsabilités fami-
liales et professionnelles... » Veille done å cotoyer ce
compagnon et å ne pas le quitter.
A l'inverse, si tu remarques que ton compagnon
ne préte aueune attention å ta pratique religieuse,
qu'il observe en toi des manquements, mais ne t'en
informe pas ni ne te prodigue le moindre conseil, il
sera alors meilleur de se passer de ce genre d'indi-
vidu. Ce sera méme une bonne action qui te rappr o-
chera de ton Seigneur ft.
1. Rapporté par Abu Dåwud et Al-Håkim.
37
8) Se faire ses propres comptes
L'introspection 1 et la remise en question dévoile
la situation de l'individu. En effet, At-Tannukhi M a
rapporté que certains ont dit: « L'homme s'enquiert
de ce que renferme son coeur å trois moments... puis
il a mentionné: au moment de s'endormir sur son lit».
Ibn Al-Qayyim Mi a démontré que l'examen de
conscience est l'une des causes qui sauvent du chå-
timent de la tombe. Il a dit: « (...) Ceci consiste å ce
que l'Homme s'allonge une heure pour Allah avant
de dormir, et se remette en question å propos de ce
qu'il a gagné ou perdu å la fin de sa journée. Puis il
renouvelle son repentir sincére auprés d'Allah, puis
s'endort en s'étant repenti. »
Et il a ajouté: « Il s'agit de procéder de la sorte
chaque nuit 2 . »
Interroge-toi en toute honnéteté et objectivité:
Premiérement, t'es-tu acquitté du droit qu'Allah ft
a sur toi ? Deuxiémement: as-tu rempli tes devoirs
envers tes parents ? T'es-tu acquitté de tes devoirs
domestiques et parentaux? Pourquoi untel t'aime?
Pourquoi un autre te hait, t'évite et déteste s'asseoir
å tes cotés ?
1. Al-Faraju ba c d ash-Shiddah d'At-Tannukhi, 1/308.
2. Ar-Ruh d'Ibn Al-Qayyim, 1/345.
38
Interroge-toi en toute honnéteté et impartialité,
sans te trouver d'excuse ou d'interprétation!
Ainsi, lorsque tu questionneras ton åme en toute
franchise, et qui tu lui imputeras les fautes qu'elle a
commises, tu connaitras la vérité et t'y attacheras!
C'est alors qu'une porte du bonheur te sera ouverte!
Et ce moyen a fait ses preuves, bien qu'il existe
des personnes qui prétendent se remettre en question
mais qui, lorsqu'elles constatent des manquements,
finissent par se trouver des excuses et imputer la
faute aux au tres, convaincus d'avoir raison!
Non, ne te comporte pas comme eux!
Sois done sincére dans cela! Sois honnéte dans tes
propres comptes. Si Allah voit que tu es sincére en
cela, tu n'obtiendras de Lui que ce qui réjouira tes
yeux - si Allah le veut.
9) La bienfaisance envers les parents 1
Elle engendre la satisfaction d'Allah 4§>, permet
l'acceptation des invocations et provoque l'accrois-
sement de la subsistance ( Rizcj ).
1. L'auteur a rédigé å ce sujet, un livre i n ti tu lé Lu bonté
envers les parents, publié chez IslamHouse et disponible
sur http://commande.islamconversion.com.
39
Allah H dit: « Et ton Seigneur a décrété:
"N'adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers
les pére et mere. Si l'un d'eux ou tous deux doivent
atteindre la vieillesse auprés de toi, alors ne leur
dis point: "Fi!" et ne les brusque pas, mais adresse-
leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde,
abaisse pour eux l'aile de l'humilité, et dis:" O mon
Seigneur, fais-leur, å tous deux, miséricorde comme
ils m'ont élevé tout petit" \ »
De fait, les prophétes ft étaient les personnes
les plus bienfaisantes envers leurs parents, méme
lorsque ces derniers n'étaient pas musulmans. S'ils
étaient croyants, ils s'acquittaient de leurs droits
envers eux, se montraient bienveillants, disponibles
et obéissants å leur égard. Et s'ils étaient mécréants,
ils cohabitaient avec eux dans le bien, étaient bien¬
veillants et généreux envers eux. En outre, ils les
appelaient å l'Islam de la meilleure des maniéres et
invoquaient en leur faveur durant leur existence.
Allah a décrit les Prophétes et a évoqué leur
bienfaisance envers leurs géniteurs. Il a mentionné
c Iså (Jésus ft) qui disait: « Et la bonté envers ma
mere. Il ne m'a fait ni violent ni malheureux 1 2 . »
1. S. 17, v. 23-24.
2. S. 19, v. 32.
40
Il a mentionné le cas de Yahyå (Jean g&) qui était
« Dévoué envers ses pére et mere. »\ Il a évoqué
Nuh (Noé iit) qui disait: « Seigneur! Pardonne-moi,
et å mes pére et mere 1 2 . »
De méme, Ibrahim iit a fait preuve de bonté envers
son pére en lui disant: « Lorsqu'il dit å son pére: "O
mon pére, pourquoi adores-tu ce qui n'entend ni ne
voit, et ne te profite en rien? O mon pére, il m'est par-
venu du savoir que tu n'as pas re^u; suis-moi, done,
je te guiderai sur une voie droite. O mon pére, n'adore
pas Satan, car II désobéit au Tout-Miséricordieux.
O mon pére, je crains qu'un chåtime
Lire la suite
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