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Journal of "Les Amis des Roses", Société Française des Rosiéristes, Lyon, 07-08.1938
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La * --A.
■M
S fJat'i 3 9 &‘3 i,
.
4,2 m ‘ Année
N‘ 191 (4 mt série)
Juillet-Août 1938
Les
Amis des Roses
Journal de la Société 'Française
des T(osiéristes
Siège Social : 26, Place Tolozan — LYON
Téléphone BURDEAU 5 1 -5 1 (7 lignes) r —1: Adresse Télégraphique INCOMA-LYON
ADMINISTRATION
Président : M. J.-B. CROIBJER, { C.{
r Vice- Président : M. COLOMBIER-
- Trésorier : M. LAPERRJÈRE, O. § «J,
Champagne-au-Mont-d'Or (Rhône), Compte chèque postal Société Française des Rosiériites, Lyon 67-61
Secrétaire : M. BANSSJLLON, *6, pl. Tolozan, Lyon
Secrétaire - Adjoint ; M. GAUJARD,§-
- Secrétaire Technique : M . E B E L , § $
SOMMAI RE
== T -
Page
Compte-rendu du 38 ( Congrès de la Société —
La Synonymie, par M. Ducroz. 1
Les Multiflores, par M. Chesnel. 3
Exposition de Printemps de la Société Nationale
d'Horticulture de France . 5
La culture des roses dans la Brie, par M. Hamonière. 6
Les Roses à Rome, par Th. L. Trompeo. 7
Concours Griffon. 13
Chronique de la Société.14
=■ T -
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Avis à nos Semeurs de France
et de l'Etranger
Veuillez nous faire tenir d’urgence les noms
de vos variétés nouvelles mises au commerce cet
automne.
Notre revue (N° Septembre-Octobre) se fera
un plaisir de les mentionner et de les porter
ainsi à la connaissance des amateurs.
Avis à nos Rosiéristes Français
Dans vos catalogues, n’oubliez pas de mettre
un mot en faveur de la Société Française des
Rosiéristes.
Cette publicité est très efficace et nous amène
des adhérents. D’avance nous vous remercions.
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Compte-Rendu du 38 me Congrès de la
Société Française des Rosiéristes
"Les Amis des Roses"
LA SYNONYMIE
On m a demandé pour notre Congrès
de cette année, d’établir un article sur la
synonymie des Roses. J’ai puisé dans mes
souvenirs de vieux rosiériste et aussi je
dois l’avouer dans différents catalogues.
J'ai pu réunir ainsi différentes variétés qui
ont été mises au commerce souvent à plu-
Cent-Feuilles
Unique-Blanche, mise au commerce en
1778 et vendue sous les noms suivants :
Unique de Proücnce et Unica.
Cent-Feuilles Mousseux
Christata, de 1827, mise au commerce
sous les noms de Chrested , Crispée et
Chapeau de Napoléon.
Provins
Panachée Double, mais aussi Rubanée
de 1845, avec comme synonyme Village
et Belle Villageoise.
Perle des Panachées, de 1845, avec
comme synonyme Village Maid.
sieurs années d’intervalle, mais qui en
réalité ne font bien qu’une et même fleur.
Ln général, ce sont des espèces anciennes
pas toujours très connues pour la plupart
supprimées de nos catalogues depuis
longtemps.
Voici leurs noms et leurs séries :
Capucines
Jaune Bicolore ou Capucine Bicolore
ou Wiener Rose ou encore Turkische
Rose.
Puis le Persian Yellow que beaucoup
de clients ne désignent que sous le nom
de Jaune de Perse.
Rugueux
Deux variétés Rugosa Rubra ou Rege-
liana, mais aussi Iaïcoun et Rugosa
Rubra Plena, avec comme synonyme :
Hymalayensis et Kaiserin des Nordens.
Multiflores
Deux espèces très connues : Joseph
2
LES AMIS DES ROSES
Guy , vendue également sous le nom de
La Fayette.
Madame Norbert Levaüasseur ou Crim-
son Rambler Nain , puis Juliana, de 1921
ou Cor al Cluster.
Bengale
Hermosa, synonyme Mélanie Lemarie,
Armosa ou encore Madame Neumann.
Thés
Duchesse Mathilde , synonyme Cross -
herzogin Mathilde Von Hessen, égale¬
ment Princesse Olga Altiéri.
ïhe Bride , synonyme Catherine Mer-
met Blanche.
I he Queen, synonyme Souvenir de S.
A. Prince.
Hybrides de Thé
Très peu de chose tout au moins à ma
connaissance.
Kaiserin Augusta Victoria , vendue en
1897, soit six années après sa première
mise au commerce sous le nom de Gran¬
de Duchesse Olga.
Île-Bourbon
Louise Odier, synonyme Madame de
Stella.
Hybrides remontants
C’est dans cette série que l’on trouve
le plus grand nombre de synonymes.
Alfred Colomb ou Benoît Comte ou
Marshall P.
Wilder ou Wilhelm Kolle.
Alsace-Lorraine, synonyme Directeur
Alphand.
Baron Girod de l'Ain ou Royat Mon¬
dain.
Boncenne ou Baron de Bonstetten.
Charles Lefebvre ou Marguerite Bras-
sax ou Paul Jamain.
Eugène Furst ou Général Koroll^ow.
La variété très connue Reine des Nei¬
ges qui est aussi Frau Karl Druschki et
que nombre de personnes nous deman¬
dent soit sous l’un ou l’autre de ces deux
noms.
Puis encore Madame Fcrd. Jamain ou
American Bcauty.
Marie Baumann ou Madame A La¬
vallée.
Prince Camille de Rohan ou La Ro¬
sière.
Grimpants remontants
Belle Lyonnaise , que nous connaissons
tous, qui a été vendue sous le nom beau
coup moins connu de Grossherzogin Luise
Von Baden.
Climbing Niphetos ou Paul Krugcr.
Sarmenteux Noisette
Rcve d'Or , synonyme Condesa da Foz.
Aimé Vibert, synonyme Bouquet de la
Mariée.
Multiflores Sarmenteux
Aglaia, le Yellow Rambler des Améri¬
cains.
Crimson Rambler, vendue sous le nom
de Sau^ara Ibara.
bloiver of Ferficld , plus connue sou
le nom de Crimson Rambler Remontant.
Boursault
Madame Sancy de Parabère ou Iner-
tnis Morletti.
Dans ces dernières années on ne trouve
que très peu de variétés ayant des syno¬
nymes à part :
Wilhelm Bredder, de 1933, qui a été
vendue aux Etats-Unis sous le nom de
Glowing Sunset , je ne vois guère autre
chose.
Faut-il en conclure que les Rosiéristes
actuels redoutent cette synonymie et
qu’avant de mettre au Commerce telle ou
telle rose l’étudient-ils d’une façon par¬
faite et approfondie ?
C est ce que je pense.
J. Ducroz,
Rosiériste.
JOURNAL DE LA SOCIETE FRANÇAISE DES ROSIERISTES
3
LES MULTIFLORES
Le terme multiflore (rosa multiflora)
désigne une famille de roses très ancien¬
ne, comprenant des espèces vigoureuses,
originaires pour la plupart de l'Asie
Orientale, certaines de l’Amérique du
Nord, et même de l’Afrique. Ce type de
rosiers est caractérisé en particulier par
ses rameaux sarmenteux, flexibles, lisses;
les feuilles à cinq ou sept folioles lan¬
céolées; les stipules lacinés, décoratifs,
armés de deux aiguillons inférieurs; 1 ’in¬
florescence en coupoles. Ils ne sont pas
remontants. Les fruits sont souvent petits
et presque ronds.
Ce sont des variétés assez rustiques,
parmi lesquelles les plus connues sont :
Crimson Rambler et Tausendschon.
Une forme hybride, le multiflore de la
Grifferaie, est devenu dans certaines ré¬
gions un porte-greffe excellent.
Les multidores nains, désignés géné¬
ralement sous le nom de polyanthas ont
été, à l’origine, le résultat du croisement
du multiflore avec la rose de Chine. Ils
ont conservé les petites fleurs et les stipu¬
les lacinés, mais il existe deux différences
essentielles ; ce sont des rosiers nains, et
ils fleurissent abondamment pendant toute
la saison. Nous trouvons dans cette classe
les rosiers bien connus Madame Norbert
Levasseur , Orléans Rose, Joseph Guy ,
Eblouissant , Merveille des Rouges t Glo¬
ria Mundi, Paul Crampel , etc...
Les multiflores, sarmenteux ou nains
ont fait l’objet de nombreux croisements
avec des Wichuraianas, noisette, thé,
hybrides de thé, pernetianas, pour obte¬
nir ou essayer d’obtenir des sarmenteux
remontants, des nains à grandes fleurs,
des variétés plus rustiques et c’est ainsi
que nous avons vu apparaître la nouvelle
famille des floribunda.
C’est je crois, de cette iamille que no¬
tre Président a désiré que je vous dise
quelques mots.
Je dois avouer que je ne suis pas par¬
ticulièrement compétent en la matière et
que pour vous donner quelques indica¬
tions j’ai eu recours aux articles parus
dans YAnnual de l’American Rose So-
ciety, sous la signature du D 1 NICOLAS,
de M. Swend PoULSEN et de M. Wxhem
Kordes.
C’est notre ami, feu le D' NICOLAS, qui
un jour de l’été dernier a inventé le terme
de rosa floribunda pour désigner, non pas
une nouvelle espèce de roses, mais un
nouveau groupe, une nouvelle famille
parmi les hybrides de polyanthas.
Selon les termes mêmes du D’ NICOLAS,
le besoin se faisait sentir plus particuliè¬
rement dans certaines régions d’un grou¬
pe créé pour la plantation en masse et
adapté à la décoration, ayant une végé¬
tation semblable à celle des hybrides de
thé, de hauteur moyenne, possédant une
grande résistance au froid (NICOLAS em¬
ploie le terme de rosiers artiques au lieu de
rosiers vivaces), une floraison continue en
masse, des fleurs de dimension moyenne,
depuis la fleur simple jusqu’à la fleur très
double, pouvant avoir la gamme entière
des coloris connus, rouge, rose, jaune,
blanc.
Une caractéristique de ces rosiers doit
être la bonne tenue des fleurs par tous les
temps, même par les temps les plus
chauds qui sont si défavorables aux hybri¬
des de thé.
Ce n’est pas une nouvelle espèce, une
nouvelle race, parce qu’elle est dérivée
de sources variées, et notamment de cer¬
taines sources artiques.
Ce sont avant tout des roses pour ia
LES AMIS DES ROSES
4
décoration des jardins privés et publics,
des parcs, étant donné leur floraison con¬
tinuelle et leur facilité de culture. C’est
un rosier intermédiaire entre le polyantha
et l’hybride de thé à grandes fleurs.
Pour obtenir le meilleur effet, ces varié¬
tés doivent être plantées très près les unes
des autres, trente-cinq centimètres envi¬
ron de distance, en groupes importants,
unicolores, de telle façon que le sol et le
feuillage soient presque cachés par les
fleurs
Il paraîtrait qu’en Allemagne, certaines
municipalités ont planté ces rosiers par
dizaines de mille pour obtenir un effet
massif de couleur.
Depuis 1908 ou 1909 la firme Poulsen
a cherché à obtenir des variétés de roses
convenant au climat Scandinave qui est
plus rude et plus variable, aussi bien en
été qu en hiver, que celui de nos régions
ou celui de l'Angleterre. En été et en
automne, il y a au Danemark de lon¬
gues périodes de pluie et de froid pen¬
dant lesquelles le bois ne mûrit pas suffi¬
samment pour résister aux longs hivers. Il
en est de même dans le Sud et l’Ouest des
pays Scandinaves. Lorsque les polyantha
apparurent vers 1909, ils firent sensa¬
tion et Madame Norbert, Leüaüasseur,
Orléans-Rose, Miss Cutbusch furent
choisis pour être hybridés avec de nom¬
breux hybrides de thé. Le rosier flori-
bunda fut ainsi créé sans que le nom en
soit arrêté. 11 y avait à la base la néces¬
sité d’obtenir des rosiers à grandes fleurs,
ayant la floraison prospère et prolongée
des polyanthas, leur rusticité, leur lon¬
gue vie, et même si possible le parfum
qui a été le plus long à obtenir et qui
n’est apparu qu’en 1934-35 avec ^4nne
J’ai recueilli ces dernières indications
dans un article de M. Svend Poulsen,
paru dans l’Annal 1938 de l’A.R.S.
Pour terminer, voici le nom de quel¬
ques roses classées pouvant être classées
dans la classe floribonda :
ROSIERS POULSEN
Rôdhalte (Mme N. Leüaüasseur x
Richmond).
Ingar Olsson (Lise Poulsen x Ophclia x
Hadley).
Anne Poulsen (Ingar Olsson xOphe-
lia x Hadley).
D. T. Poulsen (Orléans Rose x V ésu-
üius).
et enfin le dernier paru : Poulsen
Yelloœ, issu de Mrs Cutbush.
ROSIERS AMERICAINS
OU ALLEMANDS
Smiles , Snowbank, White Aachen,
Carillon , Flufjly Rafles, Permanent
Wawe, Rcchester, Sunshine, Baby Châ¬
teau, Pink Charme, Rosenelfe, Topaz,
Orange Triumph.
Wilhem Kordes affirme que sur 12 à
15 millions de rosiers actuellement pro¬
duits en Allemagne, les 2/3 sont des
hybrides de polyantha.
Aux Etats-Unis leur développement
est moindre, mais il semble que d’une
façon générale un avenir considérable
est réservé à la rose floribunda.
Chesnel,
Vice-Président de la Société
, Française des Rosiéristes,
JOURNAL DE LA SOCIETE FRANÇAISE DES ROSIERISTES
EXPOSITION DE PRINTEMPS
de la Société Nationale d’Horticulture de France
Cette année, par suite des travaux de
démolition de l’Exposition Internationale,
la Société Nationale d Horticulture de
France a quitté le cours La Reine, où
nous étions habitués à la voir, pour s’ins¬
taller de l’autre côté de la Seine, sur le
quai d’Orsay.
Très bien présentée, tant par la beauté
des fleurs que par la vigueur des sujets,
dans l’ensemble c’était une très belle
Exposition, qu’il était très utile pour tous
les Amateurs de visiter en détail.
Les Roses y avaient une place impor¬
tante, la plupart des présentations étaient
faites avec des rosiers en pots, nains,
tiges et pleureurs, mais cependant aussi
quelques fleurs coupées de toute beauté.
Le Syndicat des Rosiéristes de la Brie
avait un lot de roses coupées, admirable¬
ment bien présenté. Peu de nouveautés
dans les variétés en culture, ce sont tou¬
jours les mêmes qui priment pour ce gen¬
re d’exploitation. Au centre du lot, un
vase merveilleux d’ Heinrich Wendland ,
d’un cuivre presque rouge; Botter Times ,
d’un très beau rouge; Talisman , Rose -
landia, Dame Edith-Helen, qui avaient
des boutons remarquables; Johanna Hill ,
avec de grandes tiges et des boutons im¬
peccables ; Madame Louis Lens, blanc,
et des Madame Butterfly admirablement
teintées.
Continuons les fleurs coupées, la Mai¬
son Lemaire, de Paris, présentait une di¬
zaine de variétés magnifiquement fleuries,
entre autres: Madame Herriot , Gloire de
Chédane Guinoisseau , l’une des plus an¬
ciennes variétés qui se cultive toujours ;
Ulrich Brunner t Louis Lens , etc...
Des rosiers en pots étaient présentés
d’une façon parfaite par M. HamomÈRE,
quelques nouveautés : Golden State (jau¬
ne), Madame Perraud (orange), Maison
P ernet-Ducher (cuivre) et d’admirables
Comtesse Vandal. Les variétés les plus
remarquées furent: Charles P . Kilham ,
Frederico Casas , Ville de Paris , Général
Janssen, Léon Chenault t Madame Jules
Bouché , etc... Un très joli lot de rosiers
tige en pots, en pleines fleurs, complétait
celte présentation.
Une place importante était tenue par
la Maison NoNIN, qui présentait des pleu¬
reurs de toute beauté en bac, entre autres
un Golden Clirnber d’une très belle teinte,
ainsi que des grimpants bien fleuris :
Paul Scarlet , Madame Herriot , Excel sa.
L’Exposition de la Maison Nonjn était
rehaussée d’une dizaine de vases de roses
coupées. Nous avons remarqué Cathe¬
rine Pechtcld et Van Ness, qui étaient
très beaux. Parmi une quantité impor¬
tante de rosiers nains nous avons re¬
marqué : Signcra f Kidœatj , Roselyn ,
Jules Gaujard , Président Hoower , Qucen
Mary , Lucile Rand , etc...
L’extrémité de l’Exposition NoNIN était
garnie de polyanthas en pots de très
belles teintes : Paul Crampell , Else Poul-
sen , Joseph Guy , etc...
En vis-à-vis s’étalait celle de la Maison
DEFRESNE qui présentait des pleureurs en
bac, de toute première qualité, une quan¬
tité importante de tiges à grosses fleurs et
de polyanthas sur tiges dont la floraison
était à point. Masse imposante de poly¬
anthas en pots, nous avons remarqué :
Ruhy , Distinction , Gloria Mundi , Kers-
bergen (cuivre feu), Golden Salmon f
Caméo , Bijou , etc... Parmi une impor¬
tante collection de rosiers nains en pots,
LES AMIS DES ROSES
6 -
nous avons pu voir un certain nombre
de variétés nouvelles très remarquées :
Madame Lucien Perrier, Pierre Agve-
tant, Madame Jean Gaujard, Yvonne
Printemps , Cristal , etc .. L'ensemble de
! Exposiiton DEFRESNE était réhaussé de
wichuraianas en bac, de toute beauté.
En résumé, c’était une joie pour l’Ama¬
teur et le Professionnel de visiter cette
exposition, car en plus des roses il >
avait des présentations importantes d Hor¬
tensias, de Bégonias, de Géraniums,
d’Orchidées, de plantes de toutes sortes.
L’entrée était formée par une allée garnie
d’arbres d’ornements et d’arbres fruitiers
très bien présentés.
11 (aut féliciter les organisateurs qui ont
réalisé cette très belle présentation.
La Culture des Roses dans la Brie
« Mignonne, allons voir si la Rose —
qui ce matin avait desclose ». ainsi par¬
lait Ronsard en son Vendorrois, joyau
de la doulce France.
C’est par une de ces belles journées du
début d’avril que j’ai eu l’occasion d’aller
voir dans la Brie éclore les Roses. Si
pareille circonstance se présente à vous,
ne manquez pas de faire cette visite, car
en plus du régal des yeux et de l’odorat
qui seront agréablement satisfaits, vous
y aurez grand intérêt Le forçage de la
Rose pratiqué d’une manière parfaite y
date de peu d’années, il est déjà cepen¬
dant en mesure de lutter contre une con
currence étrangère. Vous verrez qu’en
France tout près de Paris, les résultats
obtenus dans cette culture sont propres à
contenter le caprice d’une clientèle par¬
fois bien changeante.
Des serres superbes, longues d’environ
cent mètres, de la hauteur d’un deuxième
étage, larges et spacieuses, laissent croî¬
tre entre leurs jambages, les rosiers, dans
une atmosphère douce et moite de vingt-
deux degrés centigrades. La terre y est
riche, car c’est de la terre à blé de pre¬
mier ordre.
Ces plantes greffées sur multiflores de
grifferaie, sont saines et vigoureuses,
exemptes de toutes maladies. De longues
tiges toutes de la même hauteur tendent
en l’air un joli bouton ovoïde, le feuillage
est luisant et respire la santé. Je vous
assure que l’ensemble est de toute beauté.
Dans le sens de la longueur de ces
serres les planches sont disposées. Un
petit sentier entre chacune d’elles per¬
met de passer l’insecticide, d’effectuer
l’ébourgeonnage et l’arrosage. Afin d’évi¬
ter d’arroser à l’eau trop froide et cal¬
caire, l’eau des serres est entièrement
recueillie à l'aide de gouttières et conser¬
vée dans de grands bassins. Une pulvé¬
risation automatique est aussi aménagée
avec cette eau.
Les vitres sont badigeonnées au lait de
chaux afin d’empêcher l’ardeur des rayons
solaires. Au sous-sol, à chaque groupe de
serres, est installée la chaudière automa¬
tique ; elle ne se charge qu’une fois par
vingt-quatre heures.
La production est échelonnée. Des ser¬
res viennent d’être cueillies, d’autres sont
au contraire, en pleine coupe. Les rosiers
sont taillés une fois et rabattus de maniè¬
re telle qu’ils donnent six et parfois sept
récoltes de roses dans une année.
Inutile de dire que les variétés cultivées
pour la fleur coupée sont celles qui don¬
nent les plus belles tiges, la valeur de la
JOURNAL DE LA SOCIETE FRANÇAISE DES ROSIERISTES
Rose dépendant de cette condition. Les
meilleures variétés se prêtant le plus au
forçage sont Dame Edith-Ellen , hybride
thé, rose et très pleine; Lady Sylvia , hy¬
bride thé, fleur rouge crevette teinté
d’abricot et de saumon; Madame Butter¬
fly , hybride thé, fleur abricot nuancé d'or
et de rose; Madame Louis-Leus , hybride
thé, blanc malgré un reflet verdâtre ;
Talisman , pernétiana, couleur feu; Jo-
hanna Hill , hybride thé, fleur jaune;
Henriette Wendland , pernetiana, mélan¬
ge de rouge et de jaune; Veerlanden } hy¬
bride thé, rouge orange; Couvent Gar¬
don , cramoisi.
Des serreé sans chauffage sont aussi
aménagées, dont la production donne son
appoint au moment de la belle saison.
Vient encore s’ajouter la culture de plein
champ, d’abord sous toile soutenue par
un dispositif de pieux et de fils de fer.
Enfin la culture à l’air libre qui vient tom
à fait en dernier.
7
Les variétés cultivées en plein champ,
dans la Brie son. : Ulrich Brunner , Geor¬
ges Dickson , Frau Karl Druschki f Geor¬
ges A rends , Ellen Poulscn, Gloire de
Chédane Guinoisseau , Madame Butter¬
fly , Talisman , Président Flerhert HooVer ,
Johanna Hill , Henriette Wendland , Da¬
me Edith-Ellen , Max Krause , Comtesse
Vandal , Catherine Pectold , Rapture Red
Guardy Veerlanden.
Près de la maison d’habitation est ins¬
tallée une salle d’emballage où s’effectue
le tri des fleurs et la mise en bottes, d'où
elles sont immédiatement acheminées par
camions vers les Halles.
Je crois être l’interprète fidèle des
Amis des Roses en adressant nos félici¬
tations à ces cultivateurs modestes et
effacés, qui auraient certe de quoi être
fiers de leurs installations modèles, de
leurs cultures et des résultats qu’ils
obtiennent.
Marc HaimoNïÈRE.
LES ROSES A ROME
Nous sommes heureux de reproduire une allocution des plus intéressantes faites
par M. L. TROMPEO à Voccasion d'une réception organisée le 19 Mai 1938 à la Villa
Umberto sur l'initiative de la Société des Amis des Fleurs à Rome. Nos lecteurs
pourront apprécier le succès et le goût de notre adhérent italien.
Quand Pline nous dit que les Romains
dans leurs jardins n’avaient pas d’autres
fleurs que les roses et les violettes, ils
exagèrent quelque peu, car nous savons
fort bien que beaucoup d’autres fleurs
étaient cultivées par nos ancêtres. A
Rome, la rose était appréciée et aimée,
nous en avons mille témoignages : à cha¬
que moment, nous pouvons, dirons-nous,
cueillir une rose dans les poètes, dans
les orateurs, dans les historiens. Le ma-
gister ” dans les fêtes des frères Arvali,
présidait aux courses couronné de roses.
L’idée des fleurs, des roses, qui ne du¬
rent que l’espace d’une journée, était as¬
sociée à celle du mystère de la mort, qui
est le commencement du renouvellement
des existences. C'est ainsi que nous
avions à Rome ces ” rosaria ou rosalia
fêtes des roses, de (caractère funèbre,
appartenant à la catégorie des ” sacra
privata ” célébrées en famille pour ho¬
norer les morts. Les ” rosaria ” n’avaient
pas leur date fixe, mais toujours dans la
LES AMIS DES ROSES '
8
saison des roses, mai ou juin : un des
rites était un banquet pendant lequel on
distribuait des roses aux convives, après
en avoir répandu sur les tombes.
Le fait qui donne une consécration
absolument romaine à la rose, c’est
que... le rosier se trouve parmi les plan¬
tes qui naissent spontanément dans le
Colisée.
11 y a plus d’un siècle, le Docteur
Antonio Sebastiani, Médecin en Chef des
Hôpitaux Romains et Professeur de Bota¬
nique à l’Université, publiait, en effet,
le catalogue ” Plantarum sponte nascen-
tium in ruderibus Amphitheatri Havii
(tip. Salviucci, Rome 1815) : dans Ice
catalogue est indiquée la rose ” Semper-
vivens L. ”, qui, au mois de mai nous
montre ses gracieuses fleurs blanches.
Le Docteur Sebastiani nous dit que
« pro amoenitate nostri coeli vidi eam
florentein etiam februario ». Dans le
« Forae romanae prodromus » du même
Docteur Sebastiani et de Lrnesto Mauri
(Poggioli éd. Rome 1918), nous trouvons
qu’une autre rose blanche ” sempervi-
vens ” croît spontanément autour de
Rome, la rose ” canina ”, qui, très com¬
mune dans les haies, les recouvre de ses
fleuré couleur de chair, et la rose ” gal-
lica — « ad ores nemorum circa urbem
frequens » (p. exemple à la Caffarella,
au Pigneto-Sachetti, etc.). En mai elle
prodigue ses fleurs intensément roses.
Or, si 1 on considère que la rose ” gal-
lica (espèce Linné 1753) est cultivée
depuis un temps immémorial et qu’elle a
donné naissance à un nombre infini de
variétés, parmi lesquelles la ” centifo-
glia (cent feuilles), une des roses les
plus anciennes connues, il est légitime
d’en déduire que les roses cultivées à
Rome ont été des variétés ” centifoglie
(cent feuilles) dont quelques-unes refleu¬
rissent, puisque Horace nous parle d’une
rosa sera ”, c’est-à-dire, tardive. Les
roses reflorescentes cependant devaient
être exceptionnelles, Virgile et Martial
notaient, comme une particularité des
très belles roses de Peste, qu’elles fleuris¬
saient deux fois dans l’année.
Aujourd’hui que les variétés de roses
se sont multipliées d’une façon extraor¬
dinaire et que les croisements des espèces
de chaque partie du monde ont donné à
la reine des fleurs les meilleures caracté¬
ristiques de reflorescence (propriété de
fleurir plusieurs fois dans l’année), de
floribondité (propriété de donner nais¬
sance à de nombreuses fleurs) de cou¬
leurs (du blanc au rose, au rouge, au
rouge noirâtre ; de l’ivoire, au jaune, à
l’orange et le violet, et cent bigarrures
et gradations de couleurs...). Aujour¬
d’hui l’on peut, sous notre ciel romain,
propager la culture de la rose et aug¬
menter la beauté de la ville en lui don¬
nant une note de grâce et de charme.
Et on peut le faire avec facilité.
Je dirai ce que j’ai obtenu dans mon
jardin, dans environ une dizaine d’an¬
nées. On verra qu’en choisissant spécia¬
lement les variétés appropriées, on peut
avoir, avec peu de peine, e* avec des
soins à la portée de tous, les plus grandes
satisfactions.
Mon jardin est à peu près le type de
jardin que l’on peut avoir à Rome com¬
me lieu de repos et de loisir, annexé à
l’habitation. En conséquence, rien de
fermé, aucune culture forcée ; mais sim¬
plement des cultures en pleine terre, en
donnant seulement à la plante le§ petits
soins normaux que toute personne non
spécialisée peut effectuer.
Premier travail : Le terrain, se trou¬
vant au milieu des usines, contient des
pierres, des débris, du plâtras, et d’au¬
tres matières de rebut. 11 est donc bon
de le défricher jusqu’à 60 centimètres ou
JOURNAL DE LA SOCIETE FRANÇAISE DES ROSIERISTES
jusqu’à I mètre, selon les nécessités et
les possibilités et de faire ” passer ” la
terre par un de ces tamis qui s’emploient
pour la pouzzolane. Au terrain, ainsi
travaillé, il conviendra de donner de l’en¬
grais naturel, qui servira non seulement
à le rendre gras, mais aussi à lui donner
de la légèreté.
Première règle : le rosier ne réussit
bien que s’il n’est pas mélangé à d’autres
plantes. Je comprends que dans un jar¬
din, quelque petit qu’il soit, personne ne
voudra renoncer à un arbre quelconque
ou à des arbustes; mais si l’on veut obte¬
nir de bons résultats avec des rosiers,
il faut faire des plates-bandes toutes en
roses, des espaliers complètement en
roses.
Quelles sont les roses auxquelles la
préférence est donnée à Rome ?
J’ai cultivé plus de 450 variétés, avec
1.000 autres exemplaires. Elfes m’ont
été fournies peu à peu par FanüCCHI et
Maccarese (Rome), Scaravatti (Pa-
doue) ; Fedi (Pistoie), KETTEN (Luxem¬
bourg), Pernet-Gaujard et P. Guillot
(Lyon), Barbier (Orléans), Dickson et
Mac GredY (Irlande du Nord), Dot
(Espagne), et d’autres que je ne
nomme pas. 11 est toujours bon de
s’adresser à un bon rosiériste ; non seu¬
lement on aura de beaux exemplaires,
mais on aura la sécurité de ne pas avoir
une rose pour une autre, chose d’une
grande importance quand il s’agit de
choisir les variétés appropriées.
Voici les variétés qui m’ont donné les
meilleurs résultats. (Comme il s’agit d’un
article de propagande, au lieu de les di¬
viser par classes ou familles, je me bor¬
nerai à les diviser en couleurs, en indi¬
quant d’abord les sarmenteuses et ensuite
lei$ formes naines.)
ü
ROUGES. — Variétés ” sarmen¬
teuses ’’ vulgairement dites rampantes) :
Climbing Général Mac Arthur (plante
extrêmement robuste ; fleur grande et
double, très parfumée, d’un rouge cra¬
moisi extrêmement vif) ; Walter C. C/ar/ç
(fleur grande, aux pétales élégamment
ondulés, parfumée, rouge foncé d’une
tonalité qui lui est tout à fait particu¬
lière) ; Souvenir de Claudius Denoyel
(l’une des roses rouges les plus florifères,
extrêmement belle); Climbing Château
de Clos Vougeot (précoce: fleurs de
grandeur moyenne, d’un beau rouge
foncé velouté) ; La France de 1789
(demi-sarmenteuse ; très florifère); Allen
Chandier (fleur dédoublée, mais d’un
rouge velouté extrêmement vif) ; Kirsten
Poulsen (demi-sarmenteuse ; extrême¬
ment robuste ; fleur également dédou¬
blée d’un beau rouge vivace, qui se con¬
serve longuement, même coupée) ;
Monthly Rambler (fleur rouge clair, pe¬
tite). T outes ces roses sont reflorescentes.
On ne peut oublier, parce que trop belle,
la non reflorescente Paul’s Scarlet Clim -
ber ; lorsqu’un exemplaire de celle-ci
est adulte et bien développée, elle donne
naissance à une telle quantité de fleurs
qu’on peut bien dire que rien n’est plus
beau !
VARIETES POUR MASSIFS (forme
basse ou naine) : Hadley (fleur très élé¬
gante en spirales, veloutée, parfumée ;
elle fleurit de façon continue jusqu’en
janvier) ; Général Supérieur Arnold
Janssen (fleur grande, très double et par¬
fumée) ; Etoile de Hollande (plante pas
très robuste, mais très belle fleur) ; Va-
terland (sinon la plus foncée, une des
plus foncées; très florifère et reflores¬
cente) ; Baron Girod de l’Ain (a la parti¬
cularité que ses pétales veloutés ont un
bord très blanc); Ulrich Brunner h ils
(qui ne la connaît pas ? quand on parle
d’une rose rouge on se réfère à celle-là) ;
Il
LES AMIS DES ROSES
il
10 --—
Augustus Hartmann (semblable à la
Brunner, mais plus élégante) ; Laurent
Carie et Fragrance (grande, extrêmement
vigoureuse) ; Margaret Mac Gredy
(rouge extrêmement vigoureuse, la base
des pétales est jaune ; médaille d’or en
1925 de la National Rose Society) ;
Cécilia de Vila et John Davison (sem¬
blable à l’Hadley ; la seconde eut la
médaille d’or en 1919 de la N,R.S.) ;
Puc/ç, Apoteker Georg Hofer, Red Star,
Etoile de Feu (presque dédoublée, mais
extrêmement belle) ; K. of K. (c’est-à-
dire Kitchener of Karthum ; celle-ci est
presque dédoublée, mais d’un rouge feu
velouté, auquel donne un caractère parti¬
culier le jaune des étamines) ; Général
Mac Arthur, Régina Margherita. Parmi
les multiflores, bien appropriées pour en¬
tourer les plates-bandes (et également
pour les balcons), je citerai la très belle
Joseph Guy et Madame Norbert Levas¬
seur.
Ne refleurissent pas, mais méritent
d’être cultivées pour leurs belles cou¬
leurs : Hermann Kegel et la Roseraie de
l’Hay. Méritent une mention spéciale, la
merveilleuse Souvenir de Georges Fer-
net, très grande et belle, d’un rouge s’es¬
tompant en rose ardent et s’illuminant
d’un peu de jaune, qui eut la médaille
d’or à Bagatelle en 1921 ; la Madame
Nicolas Aussel , déclarée la plus belle
rose de France de 1931, et la Flamingo ,
création de Dickson, primée de la mé¬
daille d'or de la N. R. S. en 1919, d'une
couleur qui lui est tout à fait propre :
Flamingo signifie Hamand et le rouge
de l’aile de cet oiseau se reflète dans
cette rose extrêmement élégante.
ROSE. SARMENTEUSES :
Non reflorescente, mais d une telle
beauté qu’elle mérite d’être citée en pre¬
mier lieu: Madame Grégoire Staechelin ,
création inégalable de Dot, très chère à
la Duchesse Grazioli, qui en a de beaux
exemplaires dans sa villa tuscolane. C’est
une rose rose en ” vêtements de soirée
en raison de la molle et délicieuse ondu¬
lation de sa crinoline de pétales. Rose-
mary, Climbing Los Angeles, Vicom¬
tesse Pierre Du Fou , Gloire de Dijon sont
également extrêmement belles ; petite,
mais assez élégante est la Zéphirine
Drohin; et la Climbing Caroline Testout
et Madame Jules GraVereaux seraient
parmi les meilleures si, étant trop dou¬
bles et pleines, elles n'avaient des diffi¬
cultés à s’épanouir. Lorsque la saison
n’est pas pluvieuse ni trop rapidement
chaude elles donnent des fleurs merveil¬
leuses.
Parmi les non reflorescentes, je citerai
la Dorothy Perh^ins qui en juin apporte
dans presque tous nos jardins une note
de rose ardent, Tausendchon, vraiment
de mille beautés comme le dit son nom,
Madame Sancy de Parabère, p le et dé¬
licate, Le Poilu, unique mousseuse sar-
menteuse, American Pillar , dédoublée,
aux bourgeons blancs entourés de rose
vif, aux corymbes féériques, et finale¬
ment Léontine Gervais, une wichuraiana
au feuillage lumineux et aux fleurs d’un
rose cuivré particulièrement belles en
boutons.
VARIETES A MASSIFS :
Appartient à cette variété la première
et plus ancienne hybride thé, La France ,
créée en 1867 ; sa fleur, d’un rose tendre
est assez délicate, de grandeur moyenne,
le pédoncule est un peu débile, les pé¬
tales très fins. Si dans un certain sens
c’est un défaut, elle donne à cette très
belle rose une langueur séduisante. Cette
fleur était la préférée de l’infortunée
dernière Tsarine. On dit que cette rose
n’a jamais fait une graine, toutefois on
ne peut pas la dire inféconde. Comme
père, elle a donné de nombreuses et de
JOURNAL DE LA SOCIETE FRANÇAISE DES ROSIERISTES
très belles hybrides thé. De coloris sem¬
blable à. la France , mais bien plus gran¬
des et robustes, sont les fleurs de la
Captain Christy autre ancienne rose,
assez répandue à juste titre ; et encore
plus ancienne et plus répandue est la tou¬
jours extrêmement belle Souvenir de la
Malmaison. Quand on pense à une rose
rose, on pense généralement à une de
ces trois belles variétés. Mais combien
d’autres n’y a-t-il pas ! Depuis les ro¬
bustes et lumineuses Jonkbeer J.-L.,
Mock et Ruhm Von Steinfurth, aux pâles
et élégantes Parisacr et Benedictus XK,
à la Tosca et Madame Butterfly (cette
dernière comme une aurore ombrée de
rose incarnat et de jaune, d’une belle
forme en spirales), aux très grandes
Rembrandt et Leni Neuss, et à Madame
Léon Pain aux merveilleux boutons.
Nous devons également rappeler parmi
les multiflores Orléans-Rose et Mrs Wm.
H. Cutbush aux riches et très belles co-
rymbes. Je citerai également Isobel, une
rose irlandaise, grande, dédoublée, aux
pétales roses, au centre blanc, avec au
milieu les étamines jaunes qui se dressent
gracieusement ; elle obtint la médaille
d’or de la N. R. S. en 1915. Parmi les
roées il faut citer finalement Madame
Edouard Flerriot dont nous avons, tant
la variété sarmenteuse que la naine ;
mais... elle n est pas rose ; le très beau
bouton est presque orangé ; la fleur à
peine ouverte, est d un rose corail lumi¬
neux, qui s’estompe délicieusement en
jaune et orange ; elle devient rose lors¬
qu’elle se flétrit. Au moment de son
apparition, elle obtint beaucoup de prix,
parmi lesquels celui du Daily Mail .
JAUNES . SARMENTEUSES :
Climbing Mrs Aaron Ward (centre
jaune très vif qui s’estompe en crème,
de forme élégante, très florifère), Clim¬
bing Lady Hillingdon (un peu débile,
11
mais d’une couleur unique, d’abricot
mûr) ; Climbing Safrano (débile elle
aussi, comme toutes les thés, mais aux
boutons délicieux, d’un jaune crème om¬
bré de rose incarnat, c’est la rose que le
peuple appelle sans autre ” Rose thé ” ;
fleurit parmi les premières et est encore
en fleurs en décembre) ; Rêve d Or
(quelle richesse de floraison ! elle seule
peut donner la couleur à toute une per¬
gola, à un mur entier), et Climbing
Sunstar et Madame Bérard. Parmi les
non reflorescentes, il faut citer l’espa¬
gnole Apeles Mestres (l’une des plus
grandes roses) ; la délicate Mermaid et
la toute délicate Jersey Beauty ; toutes
deux simples, et VAIberic Barbier, égale¬
ment assez répandue, aux gracieux bou¬
tons jaunes qui en s’ouvrant deviennent
d’un ivoire pâle.
FORMES A MASSIFS :
La grande et belle Souvenir de Clau-
dius Pernet, qui obtint la médaille d’or à
Bagatelle et à Anvers en 1920 (je me per¬
mets ici d’ouvrir une parenthèse : j’ai
entendu beaucoup de personnes ” protes¬
ter ” contre les noms, en général exoti¬
ques ou difficiles des variétés de roses.
Mais, avant tout, comment pourrait-on
distinguer les variétés, si elles n’avaient
pas de noms } Le nom est presque tou¬
jours donné par le ” créateur ” de la
variété, en hommage à un pays, à une
personne chère, etc... Le regretté Joseph
Pernet, un des plus magnifiques parmi
les magiciens-créateurs de nouvelles
roses, eut deux fils qui tous deux tom¬
bèrent sur le champ d’honneur. Eh bien !
lui, dans son délicat amour paternel, per¬
pétua les noms de ses chers enfants,
grâce à ses deux plus belles créations :
Souvenir de Georges Pernet, que nous
avons nommée parmi les rouges, et Sou¬
venirs de Claudius Pernet.) De celle-ci
est issue la Ville de Paris 9 un peu plus
" LES AMIS DES ROSES
12 -
délicate, mais d’un jaune encore plus ar¬
dent ; elle eut la médaille d’or à Baga¬
telle en 1925. De la Ville de Paris est
dérivée L'Etoile d'Or, nouveauté splen¬
dide. De forme très élégante, en spirales
est la Golden Ophelia ; d’une couleur
de sucre brûlé, est la Feu Joseph
Looymans , aux pétales gracieusement re¬
courbés.
Avec la très belle Lady Forteviot nous
passons aux jaunes oranges, parmi les¬
quelles je citerai Mari Dot , H. Chaubcrt,
Angèle Pcrnet, médaille d’or de 1924 à
Bagatelle ; J une Boyd, Marie Adela'ide
de Luxembourg et Padre, plus belles les
unes que les autres. On passe ensuite au
jaune-rouge, comme The Alexandra
Queen, médaille d’or en 1917 de la N.
R. S. et Juliet , dont les pétales sont d’un
côté roses ou rouge vif, et de l’autre
jaune, formant un très bel ensemble, ou
comme la robuste Wilhelm Kordcs,
comme l'élégant torero — on me per¬
mettra cette comparaison. Federico
Casas et Norman Lambert, Kardinal
Piffl et Gorgeous , dans lesquelles le
rouge, le rose, l’orange et le jaune se
superposent et se fondent. Nous devons
rappeler également les multiflores pour
vases, pour balcons, ou pour entourer
les plates-bandes : Gloria Mundi ,
Orange Perfection , Orange King et Gruss
an Aachen.
Nous sommes arrivés ainsi aux blan¬
ches .
On dira que les roses blanches ne peu¬
vent être que... blanches. Mais par con¬
tre, que de différences de formes, quelle
diversité en volume, en robustesse,
quelle gradation de nuances aussi dans
la blancheur !
Des sarmenteuses reflorescentes et très
florifères comme la Frau Karl Druschfyi
(la Reine des neiges) et la Madame
Carrière, aux sarmenteuses non refloris¬
santes White Doroty et Wichuraiana
[ ipo, nous passons aux massifs d’Opfle-
lia (dont la délicatesse excessive est gran
dement compensée par la beauté virgi¬
nale), de Madame Jules Bouché (une rose
des plus recommandables), de Emily
Dodd , de White Killarney , de Noüaia
Semija (très parfumée), de Innocence
(irlandaise, la plus grande, je crois, des
roses dédoublées), de Boule de Neige,
de Katharina Zeimct (une multiflore, pe¬
tite, mais gracieuse).
Nous avons donc passé en revue un
peu plus d’une centaine de variétés de
roses, bien peu en comparaison des
15.000 existantes ! Combien d’autres,
magnifiquement belles, s’épanouiront à
Rome ! Mais moi, je le répète, j’ai seu¬
lement voulu parler de celles que j’ai
cultivées chez moi dans l’espace d’en¬
viron une dizaine d’années et qui selon
mon expérience m’ont paru les meil¬
leures et les plus appropriées, espérant
trouver des imitateurs qui, j’en suis cer¬
tain, pourront faire mieux que moi.
La culture des roses se répand cepen¬
dant de plus en plus à Rome : je me
rappelle que quand j’étais enfant, on
voyait presque seulement dans les jar¬
dins romains les Banf^siane (connues
comme petites roses grimpantes ou pe¬
tites roses à massifs, chantées dans les
chants populaires), les Sajrano (nom¬
mées, comme je l’ai déjà dit purement
et simplement rose thé), les Paul Neyron,
les Ulrich firunner, et quelques autres.
Aujourd’hui, même en faisant abstrac¬
tion des rosiéristes, la diffusion des bon¬
nes qualités est en augmentation cons¬
tante ; quelques-unes régnent, pour ainsi
dire : Dorothy P crains, Albé
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