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Les Aliments Contre Le Cancer -LA PRÉVENTION DU CANCER PAR L’ALIMENTATION
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RICHARD BÉLIVEAU Ph D.
DENIS GINGRAS Ph.D.
aliments
contre
b cancer
La prévention du cancer
par l’alimentation
TRÉCARRÉ
10 ANS
PLUS TARD
NOUVELLE
ÉDITION
NOUVEAUX
ALIMENTS
Richard Béliveau et Denis Gingras, docteurs
en biochimie et en physiologie, sont des cher¬
cheurs spécialisés en cancérologie. Leurs pré¬
cédents ouvrages de vulgarisation visent à
sensibiliser la population à ^importance de
la prévention dans la lutte contre le cancer et
les maladies chroniques.
RICHARD BÉLIVEAU, docteur en biochimie, est direc¬
teur du laboratoire de médecine moléculaire à PUniversité
du Québec à Montréal (UQAM), où il est directeur scienti¬
fique de la Chaire en prévention et traitement du cancer. Il
a été professeur de chirurgie et de physiologie à la faculté
de médecine de PUniversité de Montréal et titulaire de la
Chaire de neurochirurgie du CHUM. Le Dr Béliveau a été
également chercheur associé au Centre de prévention du
cancer du département d’oncologie de PUniversité McGill,
membre du Groupe de thérapie expérimentale du cancer
de PHôpital général juif de Montréal, professeur titulaire
de biochimie à PUQAM et membre de la Coalition priorité
cancer au Québec. Il est fondateur de l’entreprise Angio-
chem, qui développe des nouvelles thérapies pour les mala¬
dies du cerveau.
Auteur de plus de 240 publications dans des revues
médicales à l’échelle internationale, il signe la première
édition des Aliments contre le cancer (Prix du grand public
du Salon du livre de Montréal, 2006), Cuisiner avec les
aliments contre le cancer , La Santé par le plaisir de bien manger
(Prix du grand public du Salon du livre de Montréal, 2009),
La Mort et Prévenir le cancer , tous parus chez Trécarré et tous
best-sellers au Québec, traduits en 27 langues et distribués
dans 35 pays. Grand collectionneur d’armures japonaises,
il publie en 2012 Samouraïs. La grâce des guerriers chez Libre
Expression.
D E NIS GIN GRAS, docteur en physiologie, a été pendant
quinze ans chercheur spécialisé en oncologie au service
d’hémato-oncologie de PHôpital Sainte-Justine, à Mont¬
réal. Aujourd’hui, il consacre l’essentiel de ses activités
professionnelles à l’écriture d’ouvrages de vulgarisation
scientifique, notamment La Douleur (2012) et Concevoir
(2013), publiés chez Trécarré.
DE RICHARD BÉLIVEAU ET DENIS GINGRAS
-
m
Richard 4 'Çk-
Béliveau Ph. D. J* * Gingras Ph - D '
aliments
, contre
le cancer
Richard Béliveau Ph. D.
Denis Gingras Ph. D.
Santé
parle
plaisir
de bien
manger
La médecine
préventive
au quotidien
Richard Béliveau Ph. D.
Denis Gingras Ph. D.
Mort
Mieux la comprendre
et moins la craindre pour
mieux célébrer la vie
omment réduire les risques
DE RICHARD
BÉLIVEAU
Les aliments
contre le cancer
LA PRÉVENTION DU CANCER PAR L'ALIMENTATION
NOUVELLE ÉDITION REVUE ET AUGMENTÉE
Des mêmes auteurs
Richard Béliveau et Denis Gingras
Prévenir le cancer. Comment réduire les risques, Trécarré, 2014.
La Mort. Mieux la comprendre et moins la craindre pour mieux célébrer la vie , Trécarré, 2010.
La Santé parle plaisir de bien manger. La médecine préventive au quotidien, Trécarré, 2009.
Cuisiner avec les aliments contre le cancer, Trécarré, 2006.
Les aliments contre le cancer. La prévention du cancer par Valimentation, Trécarré, 2005.
Richard Béliveau
Samouraïs. La grâce des guerriers, Libre Expression, 2012.
RICHARD BÉLIVEAU Ph D - DENIS GINGRAS Ph D
Chaire en prévention et traitement du cancer Université du Québec à Montréal
Les aliments
contre le cancer
LA PRÉVENTION DU CANCER PAR L'ALIMENTATION
NOUVELLE ÉDITION REVUE ET AUGMENTÉE
TRÉCARRÉ
Une société de Québécor Média
Édition: Miléna Stojanac
Révision et correction: Céline Bouchard et Julie Lalancette
Couverture, grille graphique intérieure et mise en pages : Axel Pérez de Leon
Illustrations : Michel Rouleau
Photos des auteurs : Julien Faugère
Remerciements
Nous remercions la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) du soutien accordé à notre programme de
publication.
Gouvernement du Québec - Programme de crédit d'impôt pour l'édition de livres - gestion SODEC.
Financé par le gouvernement du Canada
Canada
Tous droits de traduction et d'adaptation réservés ; toute reproduction d'un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit,
et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite sans l'autorisation écrite de l'éditeur.
© Les Éditions du Trécarré, 2016
Les Éditions du Trécarré
Groupe Librex inc.
Une société de Québécor Média
La Tourelle
1055, boul. René-Lévesque Est
Bureau 300
Montréal (Québec) H2L 4S5
Tél.: 514 849-5259
Téléc.: 514 849-1388
www.edtrecarre.com
Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada, 2016
ISBN: 978-2-89568-688-0
Ce livre est dédié à toutes les personnes
qui souffrent du cancer.
Nos plus sincères remerciements aux précieux commanditaires
de la Chaire en prévention et traitement du cancer ; particulièrement Nautilus Plus,
qui par leur soutien financier nous permettent de poursuivre nos travaux de recherche.
AVANT-PROPOS
8
PREMIÈRE PARTIE - LE CANCER, UN ENNEMI REDOUTABLE . 11
Chapitre 1 - Le fléau du cancer. 13
Chapitre 2 - Qu'est-ce que le cancer? . 29
Chapitre 3 - Le cancer, une question d'environnement... cellulaire . 43
Chapitre 4 - La prévention du cancer par l'alimentation . 57
Chapitre 5 - Les composés phytochimiques : un cocktail anticancéreux dans votre assiette !.. 75
DEUXIÈME PARTIE - LES ALIMENTS ANTICANCÉREUX . 91
Chapitre 6 - Les cellules cancéreuses détestent les choux ! . 93
Chapitre 7 - L'ail et l'oignon, ou comment faire fuir le cancer . 107
Chapitre 8 - Le soja, une source incomparable de phytoestrogènes anticancéreux. 119
Chapitre 9 - Les épices et les aromates donnent le goût... de prévenir le cancer ! . 137
149
Chapitre 10 - Le thé vert, pour apaiser l’âme... et le cancer
Chapitre 11 - La passion des petits fruits . 161
Chapitre 12 - Les oméga-3 : enfin de bons gras ! . 173
Chapitre 13 - La tomate, pour faire rougir le cancer . 185
Chapitre 14 - Les agrumes, un zeste de molécules anticancéreuses . 193
Chapitre 15 - In vino veritas . 201
Chapitre 16 - La biodiversité anticancéreuse . 215
TROISIÈME PARTIE - PRÉVENIR LE CANCER AU QUOTIDIEN . 233
Chapitre 17 - Au menu : combattre le cancer ! . 235
CONCLUSION . 253
BIBLIOGRAPHIE . 255
Avant-propos à la
Notre vision du cancer s'est considérablement
modifiée au cours des dernières années. Alors
qu'on a longtemps perçu le cancer comme une
maladie foudroyante qui apparaît du jour au
lendemain, on sait maintenant qu'il s'agit plutôt
d'une maladie chronique, qui requiert dans la
plupart des cas plusieurs décennies pour par¬
venir à un stade clinique. Nous sommes tous
porteurs de tumeurs immatures, et donc à haut
risque de développer un cancer, mais les avancées
de la recherche ont clairement démontré qu'il est
possible de retarder la progression de ces cellules
précancéreuses en adoptant de bonnes habitudes
de vie qui vont les empêcher d'accumuler les
mutations et d'atteindre un stade mature. L'ob¬
jectif principal de la prévention du cancer n'est
donc pas tellement d'empêcher l'apparition de
cellules cancéreuses, mais surtout de retarder
suffisamment leur progression pour qu'elles
ne puissent atteindre le stade de cancer mature
deuxième édition
au cours des huit ou neuf décennies d'une vie
humaine.
Au cours des dix dernières années, plusieurs
études ont confirmé que les habitudes alimen¬
taires des pays occidentaux jouent un rôle pré¬
pondérant dans la forte incidence de cancer qui
touche nos sociétés. Tous les pays, sans excep¬
tion, qui adoptent le mode d'alimentation en
vogue en Occident, c'est-à-dire riche en sucre, en
viande et en produits transformés, mais pauvre
en végétaux, doivent composer avec une hausse
alarmante de l'obésité, du diabète et de plusieurs
types de cancers.
L'importance de ces observations exige une
mise à jour complète de ce livre afin d'y intégrer les
derniers développements de la recherche. Le poten¬
tiel de prévention du cancer demeure tout à fait
remarquable, car les deux tiers des cancers peuvent
être évités à l'aide de simples modifications à notre
mode de vie, incluant les habitudes alimentaires.
8
Avant-propos à La
Le cancer continue de défier les progrès de la
médecine moderne et demeure, après quarante
ans de recherche intensive, une maladie énigma¬
tique, responsable chaque année de la mort pré¬
maturée de millions de personnes. Si certains
cancers sont maintenant traités avec succès, plu¬
sieurs autres sont toujours extrêmement diffi¬
ciles à combattre et constituent une cause prin¬
cipale de mortalité dans la population active de
la société. Plus que jamais, la découverte de nou¬
veaux moyens d’augmenter l’efficacité des théra¬
pies anticancéreuses actuelles revêt une impor¬
tance capitale.
L’objectif de ce livre est de présenter un
résumé des données scientifiques actuellement
disponibles qui montrent que plusieurs types
de cancers peuvent être prévenus en modifiant
nos habitudes alimentaires pour y inclure des
aliments qui ont le pouvoir de combattre les
première édition
tumeurs à la source et d’empêcher leur déve¬
loppement. La nature regorge d’aliments riches
en molécules aux propriétés anticancéreuses
très puissantes, qui peuvent lutter contre cette
maladie sans causer d’effets secondaires néfastes.
À plusieurs égards, ces aliments possèdent des
propriétés thérapeutiques analogues à celles de
médicaments d’origine synthétique, et nous pro¬
posons de les désigner par le terme alicaments pour
illustrer ces propriétés. Nous avons la possibilité
d’utiliser à notre profit cet arsenal de composés
anticancéreux présent de façon naturelle dans
plusieurs aliments comme complément essen¬
tiel aux thérapies actuellement disponibles. Sai¬
sissons cette chance pour changer les probabilités
en notre faveur, car un régime alimentaire basé
sur un apport constant en alicaments peut pré¬
venir l’apparition de plusieurs types de cancers.
Première partie
Le cancer, un ennemi redoutable
1. Le fléau du cancer . 13
2. Qu'est-ce que le cancer? . 29
3. Le cancer, une question d'environnement... cellulaire . 43
4. La prévention du cancer par l'alimentation. 57
5. Les composés phytochimiques: un cocktail anticancéreux dans votre assiette! . 75
Presque tous les malheurs de la vie
viennent des idées fausses
que nous avons sur ce qui nous arrive.
Stendhal, Journal (1801-1805)
Chapitre 1
Le fléau du cancer
Le cancer en chiffres
Certaines personnes ont une peur bleue de
voyager en avion, d’autres sont terrorisées par
les requins ou encore par la foudre; la crainte
des conséquences néfastes qui peuvent découler
d’événements hors de notre contrôle semble être
une caractéristique bien particulière à l’espèce
humaine. Pourtant, les risques réels de subir un
jour ces épreuves extraordinaires sont relative¬
ment minces comparés à ceux qui sont directe¬
ment associés à la vie quotidienne (Figure 1). Par
exemple, les personnes obèses ont presque un
million de fois plus de risques de mourir préma¬
turément de leur excès de poids que d’un acci¬
dent d’avion, et n’importe lequel d’entre vous est
au moins cinquante mille fois plus susceptible
d’être frappé par le cancer que par la foudre au
cours de son existence, et même beaucoup plus
si vous adoptez un comportement à risque, tel le
tabagisme.
Parmi tous ces dangers réels auxquels nous
devons faire face, le cancer constitue une incon¬
testable menace : cette maladie touchera deux
personnes sur cinq avant l’âge de 75 ans et une
personne sur quatre succombera aux compli¬
cations liées au cancer. Chaque année, 10 mil¬
lions de personnes dans le monde développent
un cancer et 7 millions de décès sont causés
par cette maladie, ce qui correspond à 12%
de tous les décès enregistrés à l’échelle mon¬
diale. Et la situation ne va pas en s’améliorant,
puisqu’on estime aujourd’hui qu’avec le vieillis¬
sement progressif de la population on diagnos¬
tiquera annuellement 15 millions de nouveaux
cas de cancers. En Amérique du Nord seulement,
13
Les aliments contre le cancer
10 millions de personnes vivent présentement
avec un cancer et 600 000 personnes mourront
de la maladie dans Tannée. Pour saisir T ampleur
de la tragédie, imaginez que le journal télévisé
vous présente chaque jour Técrasement de quatre
Boeing 747 bondés de passagers ou encore Vef¬
fondrement des tours jumelles du World Trade
Les grandes peurs... et la réalité
Les peurs
Mourir d'une
attaque de requin
Être frappé par
la foudre
Mourir d'une
intoxication
alimentaire
Mourir d'un accident
de voiture
Être touché par
une intoxication
alimentaire
Mourir prématurément
à cause de l'obésité
Être affecté par
une maladie
cardiovasculaire
Être touché par
le cancer
Mourir des suites du
tabagisme (fumeurs)
* Pour Les personnes âgées de 25 à 34 ans
Figure 1 D'après The Book of Odds, 2013.
Center trois fois par semaine... Sans compter le
coût lié au traitement des personnes atteintes de
cancer, évalué à 180 milliards de dollars annuel¬
lement et qui ne cessera de grimper au cours des
prochaines années. Ces chiffres illustrent Tarn-
pleur du problème de santé publique que pose
le cancer et témoignent de la nécessité d’identi¬
fier de nouvelles façons susceptibles de réduire
les impacts négatifs de cette maladie sur la
société.
Au-delà des chiffres, le cancer est d’abord et
avant tout une tragédie humaine qui emporte les
gens précieux qui nous entourent, qui prive de
jeunes enfants de leur mère ou de leur père, ou qui
laisse une blessure jamais refermée aux parents
terrassés par la mort de leur enfant. La perte de ces
proches provoque un immense sentiment d’injus¬
tice et de colère, la sensation de subir une épreuve
liée à la malchance, à un coup malheureux du
destin qui frappe au hasard et auquel on
n’a pu échapper. Non seulement le cancer
emporte des vies humaines qui nous sont
chères, mais il installe un doute sur notre
capacité de le vaincre.
Ce sentiment d’impuissance face au
cancer est bien reflété par les son¬
dages réalisés pour connaître
l’opinion de la population sur
les causes de cette maladie. De
façon générale, les gens voient
le cancer comme une maladie
déclenchée par des facteurs
incontrôlables : 89 % des gens
Le risque réel
1 sur 252 millions
1 sur 1 million
1 sur 100000
1 sur 7 000
1 sur 6
1 sur 5
1 sur 4
1 sur 3
1 sur 2
14
CHAPITRE 1 ■ Le fléau du cancer
Un bémol sur l'hérédité
Le rôle joué par l'hérédité dans le développement
du cancer est beaucoup moins important que ce
que la majorité des gens pensent. S'il existe effec¬
tivement certains gènes défectueux, transmissibles
par l'hérédité, qui haussent le risque de certains
cancers (les gènes BRCA et les cancers du sein
et de l'ovaire, par exemple), ces gènes sont très
rares et l'ensemble des études réalisées jusqu'à pré¬
sent montrent clairement qu'ils ne jouent pas le
rôle capital qu'on leur attribue. La comparaison
des taux de cancers de jumeaux identiques et non
identiques en est un bon exemple: si le risque de
cancer était dû à des gènes transmis par l'hérédité,
les jumeaux identiques possédant les mêmes gènes
Risque de cancer chez les jumeaux
Jumeaux Jumeaux
non identiques identiques
seraient beaucoup plus susceptibles d'être touchés
par la maladie que les jumeaux non identiques.
Ce n'est pas ce qui a été observé pour la plupart
des cancers: lorsqu'un des jumeaux est atteint
d'un cancer au cours de l'étude, moins de 15%
des jumeaux identiques développaient le même
cancer (Figure 2). De la même façon, le dévelop¬
pement simultané de leucémies chez les jumeaux
identiques est un phénomène relativement rare: en
dépit de la présence des mêmes anomalies géné¬
tiques chez les deux enfants, entre 5 et 10% seu¬
lement des paires de jumeaux sont touchées au
même moment par la maladie.
La faible contribution de l'hérédité au déve¬
loppement du cancer est aussi bien illustrée par les
résultats d'études portant sur des enfants qui ont
été adoptés très tôt dans leur vie. Lorsque
l'un des parents biologiques décédait
avant l'âge de 50 ans d'un cancer, le
risque que ces enfants soient également
touchés par la maladie était augmenté
d'environ 20%. Par contre, lorsque c'est
l'un des parents adoptifs qui décède
prématurément d'un cancer, on
n assiste à une hausse très impor¬
tante (500%) du risque de cancer
j chez ces enfants (Figure 3). En
d'autres mots, les habitudes qui
ont été acquises du fait de la vie
en commun avec les parents adoptifs
Figure 2
D'après S0rensen, 1988.
15
Les aliments contre le cancer
(alimentation, exercice physique, tabagisme) ont
une influence beaucoup plus grande sur le risque
de cancer que les gènes hérités des parents bio¬
logiques de ces enfants.
Même dans les cas où certains gènes défec¬
tueux sont transmis par l'hérédité, il semble
que le risque de cancer puisse être grande¬
ment influencé par le mode de vie. Par exemple,
les femmes porteuses de rares versions défec¬
tueuses des gènes BRCA1 et BRCA2 ont un risque
de cancer du sein de huit à dix fois supérieur à
celui de la population générale et de quarante
fois supérieur pour le cancer de l'ovaire. Cepen¬
dant, le risque de développer un cancer du sein
précoce (avant l'âge de 50 ans) chez les femmes
porteuses de ces gènes défectueux a triplé entre
celles qui sont nées avant 1940 et celles qui sont
nées après 1940, passant de 24% à 67%. On
attribue aux modifications importantes du mode
de vie qui sont survenues depuis la Seconde
Guerre mondiale (diminution de l'activité phy¬
sique, industrialisation de la nourriture, augmen¬
tation de l'obésité) un rôle détermi¬
nant dans cette hausse du risque.
Globalement, on estime que la
transmission de gènes défec¬
tueux par l'hérédité est respon¬
sable d'environ 15 à 20% de
tous les cancers, ce qui signifie
que la majorité des cancers
sont causés par des facteurs
extérieurs, vraisemblablement
associés aux habitudes de vie.
16
pensent que le cancer est dû à une prédisposition
génétique et plus de 80 % considèrent que des
facteurs environnementaux^ comme la pollution
industrielle ou encore les résidus de pesticides
sur les aliments^ sont des causes importantes
de cancer. Sur le plan des habitudes de vie, une
majorité écrasante de personnes (92%) associe
le tabagisme au cancer^ mais à l’inverse moins
de la moitié des personnes interrogées pensent
que leur alimentation peut avoir une influence
sur le risque de développer cette maladie. Glo-
balement; il ressort de ces enquêtes que les gens
sont plutôt pessimistes quant aux chances de
prévenir le cancer^ une chose peu probable
ou même impossible^ selon la moitié d’entre
eux.
Influence des parents sur le risque
de cancer d'enfants adoptés
Parents
adoptifs
500
400 -
300
200
Parents
biologiques
Figure 3
D'après S 0 rensen, 1988.
CHAPITRE 1 ■ Le fléau du cancer
Toute personne soucieuse de la santé
publique devrait être inquiète des résultats de
ces sondages et se questionner sur la nécessité de
revoir en profondeur les stratégies de communi¬
cation destinées à informer la population sur les
causes du cancer, car à l’exception du tabagisme
ces idées vont complètement à l’encontre de ce
que la recherche a réussi à identifier comme fac¬
teurs déclencheurs du cancer.
Une mappemonde du cancer
Cette influence du mode de vie sur le dévelop¬
pement du cancer est illustrée de façon specta¬
culaire par l’examen de la distribution des cas
de cancers à l’échelle de la planète (Figure 4). En
effets le fardeau du cancer n’est pas un phéno¬
mène distribué de façon uniforme dans le monde.
D’après les dernières statistiques publiées par
l’Organisation mondiale de la santé, les régions
occidentales industrialisées comme l’Australie,
l’Amérique du Nord et plusieurs pays d’Europe
sont les plus durement touchées par le cancer,
avec plus de 250 cas pour 100000 habitants. En
revanche, des pays asiatiques comme l’Inde, la
Chine ou la Thaïlande ont des taux de cancers
beaucoup moins élevés, environ 100 cas pour
100000 individus.
Non seulement le fardeau du cancer est dis¬
tribué de façon inégale d’une région du monde à
l’autre, mais en plus les types de cancers affectant
Distribution mondiale des incidences de cancer
Figure 4 Source: GL0B0CAN 2004 (IARC).
17
Les aliments contre le cancer
la population de ces différents pays varient énor¬
mément. En règle générale, mis à part le cancer
du poumon, le cancer le plus fréquent et le plus
uniformément répandu à 1’ échelle de la planète
(à cause du tabagisme), les cancers les plus cou¬
rants dans les pays occidentaux industrialisés,
comme les États-Unis, sont complètement dif¬
férents de ceux qui touchent les pays asiatiques.
Aux États-Unis et au Canada, en plus du cancer
du poumon, les principaux cancers sont, dans
l’ordre, ceux du côlon, du sein et de la prostate,
alors que dans les pays asiatiques la fréquence de
ces cancers vient loin derrière celle observée pour
les cancers de l’estomac, de l’œsophage et du foie.
L’ampleur de ces différences entre Est et Ouest est
frappante : par exemple, dans certaines régions
des États-Unis, plus de 100 femmes sur 100 000
développent un cancer du sein, contre seulement
8 Thaïlandaises sur 100 000. Même chose pour le
cancer du côlon : alors que dans certaines régions
de l’Occident 50 personnes sur 100 000 sont tou¬
chées par ce cancer, il n’affecte que 5 Indiens sur
100000. Quant au cancer de la prostate, l’autre
grand cancer touchant l’Occident, cet écart est
encore plus grand : il affecte dix fois moins de
Japonais et même cent fois moins de Thaïlandais
que d’Occidentaux.
L’étude des populations migrantes a permis
de confirmer que ces variations extrêmes ne sont
pas dues à une quelconque prédisposition géné¬
tique, mais qu’elles sont plutôt étroitement liées
aux différences existant entre les modes de vie.
La figure 5 montre un exemple frappant de ces
18
CHAPITRE 1 ■ Le fléau du cancer
variations provoquées par l'émigration. Dans cette
étude, les chiffres des cancers affectant les Japo¬
nais et les Japonais émigrés à Hawaii ont été com¬
parés à ceux touchant la population hawaiienne
locale. Par exemple, alors que le cancer de la pros¬
tate était à cette époque peu commun au Japon,
la fréquence de ce cancer augmente de dix fois
chez les émigrés japonais, au point de se rappro¬
cher sensiblement de celle des Hawaiiens d'ori¬
gine. Des phénomènes similaires sont observés
pour les femmes, dont les faibles taux de cancers
du sein et de l'utérus sont considérablement aug¬
mentés lorsqu'elles modifient leur style de vie en
émigrant.
Ces statistiques ne représentent pas un cas
isolé, loin de là, puisque des résultats semblables
ont été obtenus par l'étude de différentes popula¬
tions dans le monde. Mentionnons seulement un
autre exemple, celui-là comparant la fréquence
de certains types de cancers dans la population
Comparaison de l'incidence des cancers entre les Japonais selon
leur pays de résidence et la population hawaiienne d'origine
Figure 5
D'après Doll et Peto, 1981.
19
Les aliments contre le cancer
afro-américaine et dans une population africaine
du Nigeria (Figure 6). Une fois encore, les Noirs
africains montrent des taux de cancers radicale¬
ment différents de ceux touchant les Noirs amé¬
ricains : le cancer de la prostate est beaucoup plus
élevé en Amérique qu'en Afrique. Dans tous les
cas, la fréquence de cancers de la population noire
étudiée est quasi identique à celle des Blancs amé¬
ricains alors qu'elle est complètement différente
de celle de leurs ancêtres, la population noire afri¬
caine. Ces études sont extrêmement intéressantes
puisque, en plus d'apporter une preuve irréfu¬
table que la plupart des cancers ne sont pas dus
à des facteurs héréditaires, elles mettent en évi¬
dence le rôle prépondérant joué par le mode de
vie dans le développement de cette maladie.
Mais quel changement peut avoir eu une
influence néfaste sur la santé de ces émigrants
au point d'induire si rapidement une hausse
du taux de cancers ? Toutes les études réalisées
jusqu'à présent montrent du doigt le rejet du
régime alimentaire traditionnel par les émigrants
Sein Poumon Utérus Prostate Côlon Rectum Pancréas
Habitants d'Ibadan (Nigeria)
Noirs américains
Blancs américains
Comparaison de l'incidence des cancers selon leur localisation primaire entre
les habitants de la ville d'Ibadan (Nigeria) et les Blancs et les Noirs américains
Figure 6
D'après Doll et Peto, 1981.
20
et l'adaptation rapide aux traditions culinaires du
pays hôte. Dans les deux cas qui nous intéressent,
ces changements sont tragiques : par exemple, les
Japonais migrant vers l'Occident ont délaissé un
régime alimentaire exemplaire, c'est-à-dire riche
en glucides complexes et en légumes, et pauvre en
matières grasses, pour un régime à forte teneur en
sucre ainsi qu'en protéines et en matières grasses
d'origine animale.
D'ailleurs, sans même qu'il soit question
d'émigration, les habitudes alimentaires des
Japonais ont connu au cours des cinquante der¬
nières années des bouleversements importants
qui illustrent également le rôle de l'alimentation
dans le développement du cancer. Par exemple,
alors qu'il y a à peine quarante ans la consom¬
mation de viandes était très rare au Japon, elle a
augmenté de plus de sept fois au cours des der¬
nières années, multipliant par cinq le taux de
cancer du côlon pour égaler celui des pays occi¬
dentaux. Il est donc alarmant de constater à
quel point l'adoption du mode de vie occidental
a très nettement accru la fréquence de certains
cancers.
Les causes véritables du cancer
L'ensemble de ces observations indique donc
que seule une minorité des cancers sont causés
par des facteurs qui échappent vraiment à notre
contrôle, qu'il s'agisse d'hérédité, de pollu¬
tion environnementale ou encore d'infections
CHAPITRE 1 ■ Le fléau du cancer
virales (Figure 7). À l'inverse, les études réali¬
sées par l'ensemble des organismes de lutte
contre le cancer, dont l'American Association
for Cancer Research (AACR), montrent que plu¬
sieurs facteurs directement liés au mode de vie
des gens, comme le tabagisme, l'inactivité phy¬
sique, le surpoids corporel, la composition du
régime alimentaire ainsi que l'usage immo¬
déré d'alcool et de stupéfiants, sont des causes
directes du développement d'environ 70% des
cancers.
Cette remise en question de nos idées fausses
quant aux éléments cancérigènes est importante,
car elle nous pousse à modifier notre approche
défaitiste vis-à-vis de la maladie et à aborder le
problème sous un angle nouveau. Si les deux tiers
des cancers sont causés par des facteurs extérieurs
à nos gènes et sont plutôt liés à nos habitudes de
vie, cela n'implique-t-il pas de ce fait même la pos¬
sibilité d'éviter deux cancers sur trois en modi¬
fiant ce mode de vie ?
C'est exactement la conclusion à laquelle
sont parvenus les scientifiques qui ont examiné
les centaines de milliers d'études concernant
l'impact des habitudes de vie sur le risque d'être
touché par le cancer. Grâce à ces analyses rigou¬
reuses réalisées par les organismes de lutte contre
le cancer comme le World Cancer Research Fund,
l'American Cancer Society ou la Société cana¬
dienne du cancer, il est possible d'identifier dix
aspects principaux du mode de vie qui augmen¬
tent le risque de cancer et d'adopter en consé¬
quence certains comportements qui neutralisent
21
Les aliments contre le cancer
ce risque et pourraient ainsi diminuer significa¬
tivement l’incidence de cancer dans nos sociétés
(Figure 8). Un aspect crucial, et généralement
bien connu de la plupart des gens, est bien sûr
de réduire au minimum l’exposition aux agents
cancérigènes comme la fumée de cigarette, l’al¬
cool et les rayons ultraviolets. Le tabac est à lui
seul responsable du tiers de tous les cancers en
raison de la hausse radicale du risque de cancer
du poumon et d’une quinzaine d’autres types de
cancers chez les fumeurs, tandis que l’alcool et
les rayons UV sont des agents inducteurs bien
caractérisés des cancers du système digestif et de
la peau, respectivement.
Ce que l’on sait moins, c’est à quel point les
mauvaises habitudes alimentaires et un excès
de poids corporel peuvent eux aussi représenter
des facteurs importants de risque de cancer. La
carence en végétaux, la surconsommation d’ali¬
ments riches en sucre et en gras, l’excès de viandes
rouges et de charcuteries ou encore d’aliments
très salés ont tous été associés à un risque accru
de cancer, tout comme l’excès de poids corporel et
l’inactivité physique. Pris globalement, on estime
Facteurs de risque du cancer
Alimentation/obésité
30%
Tabagisme
^Sédentarité 5%
Médicaments/
procédures
médicales 1%
Exposition
professionnelle
Infections 5%
^ ' Facteurs périnataux 5%
Statut socio-économique 3%
Facteurs liés à la vie reproductrice 3%
Pollution 2%
Alcool 3%
-Sel 1%
-Rayons UV 2%
Facteurs
héréditaires 5%
5%
Figure 7
D'après AACR Cancer Progress Report, 2011.
22
CHAPITRE 1 ■ Le fléau du cancer
Recommandations
Facteurs de risque
Recommandations des organismes de lutte contre le cancer
Agents
cancérigènes
Tabagisme
Cesser de fumer.
Excès d'alcool
©
Limiter la consommation à 2 verres par jour pour les
hommes et 1 verre par jour pour les femmes.
Exposition excessive
aux rayons UV
©
Protéger la peau du soleil en évitant l'exposition inutile
au soleil. Éviter l'exposition aux sources artificielles de
rayons UV (cabines de bronzage).
Alimentation
et contrôle
Sédentarité
©
Être actif physiquement au moins 30 minutes par jour.
du poids
Carence en végétaux
0
Consommer en abondance une grande variété de fruits,
corporel
de légumes, de légumineuses ainsi que d'aliments à base
de grains entiers.
Embonpoint et obésité
O
Demeurer aussi mince que possible, avec un indice de
masse corporelle situé entre 21 et 23.
Alimentation industrielle
Éviter les boissons gazeuses et réduire au minimum la
(malbouffe)
PI
consommation d'aliments très riches en énergie conte¬
nant de fortes quantités de sucre et de gras.
Excès de viandes rouges
Réduire la consommation de viandes rouges (bœuf.
et de charcuteries
agneau, porc) à environ 500 g par semaine en les rem¬
plaçant par des repas à base de poissons, d'œufs ou de
protéines végétales. Limiter au minimum les charcuteries.
Excès de sel
0
Limiter la consommation de produits conservés dans du
sel (par exemple les poissons salés) ainsi que les pro¬
duits contenant beaucoup de sel.
Consommation
Ne pas compenser une mauvaise alimentation en utili¬
de suppléments
©
sant des suppléments: la synergie offerte par la combi¬
naison d'aliments est de loin supérieure pour diminuer
le risque de cancer.
Figure 8
23
Les aliments contre le cancer
que l’ensemble des aspects du mode de vie liés
à l’alimentation et au poids sont responsables
du tiers environ de tous les cancers, un pour¬
centage aussi important que celui causé par le
tabac, pourtant le plus important agent cancéri¬
gène décrit à ce jour (Figure 7, p. 22). La propor¬
tion de décès dus au cancer qui est directement
liée à l’alimentation moderne et au surpoids
pourrait même atteindre jusqu’à 70% dans le cas
des cancers du système gastro-intestinal (œso¬
phage, estomac et côlon). Les aliments que nous
mangeons quotidiennement exercent donc une
influence énorme sur le risque d’être touché par
le cancer, et il faut absolument modifier les habi¬
tudes alimentaires actuelles si l’on veut réduire
le fardeau imposé par le cancer sur notre société.
L'impact de l'alimentation
sur le cancer
Pour tenter de comprendre comment la nature
du régime alimentaire peut à ce point contribuer
au développement du cancer, il faut d’abord réa¬
liser combien l’alimentation actuelle est désé¬
quilibrée, autant dans ses excès que dans ses
carences. En Occident, l’acte de manger est sou¬
vent perçu seulement comme une façon d’ap¬
porter au corps l’énergie essentielle à sa survie, et
cette vision se traduit par une alimentation axée
essentiellement sur la consommation de calories,
tandis que les aliments à faible densité énergé¬
tique comme les fruits et légumes y occupent une
place restreinte. Cette tendance est exacerbée par
l’avalanche d’aliments industriels surchargés de
sucre et de gras omniprésents dans notre environ¬
nement, ce qui encourage la surconsommation
de nourriture et mène à l’accumulation exces¬
sive de graisse corporelle. Ce régime alimentaire
occidental contemporain n’a donc rien à voir avec
ce qui constituait l’essence même de l’alimenta¬
tion humaine il y a à peine dix générations : le
régime moderne comporte au moins le double
d’apport en matières grasses, un pourcentage de
gras saturés beaucoup plus élevé par rapport aux
gras insaturés, à peine le tiers de l’apport en fibres,
une avalanche de sucres simples au détriment
des glucides complexes et, paradoxalement, une
réduction des éléments essentiels provenant des
végétaux.
Ce mode d’alimentation représente la pire
combinaison possible pour le maintien de la
santé, et la meilleure pour favoriser le dévelop¬
pement du cancer. D’un côté, l’excès de calories
mène à une augmentation du poids corporel, et
beaucoup d’études ont clairement démontré que
l’embonpoint et l’obésité étaient associés à une
hausse du risque de plusieurs types de cancers.
De l’autre, la faible consommation de produits
végétaux prive l’organisme de plusieurs milliers
de molécules anti-inflammatoires et anticancé¬
reuses qui peuvent entraver la progression des
cellules cancéreuses et réduire l’incidence de plu¬
sieurs types de cancers (Figure 9).
On assiste d’ailleurs en temps réel à l’impact
négatif de ce mode d’alimentation à l’échelle du
24
globe. Tous les pays qui ont modifié leurs tradi¬
tions alimentaires pour intégrer celles qui sont
en vogue en Amérique subissent eux aussi une
augmentation fulgurante des taux d’obésité, de
cancers du côlon et de la prostate, ainsi que de
maladies cardiovasculaires, toutes des maladies
relativement rares chez eux auparavant.
Il faut donc remettre en question ce mode
d’alimentation, non seulement pour ses excès, sa
monotonie et son absence d’originalité, mais sur¬
tout pour son impact très négatif sur la santé. À
l’heure actuelle, nous acceptons avec une passivité
remarquable le matraquage promotionnel de trios
composés de hamburgers gigantesques, de frites
et de litres de boissons gazeuses, de chips bourrés
Effets néfastes
de l'alimentation industrielle
Figure 9
CHAPITRE 1 ■ Le fléau du cancer
de gras « trans » et d’acrylamide, et d’autres « col¬
lations » constamment annoncées aux heures de
grande écoute télévisuelle. Accepter la promotion
de ce type d’alimentation revient à se résigner à
dépenser des sommes considérables pour soigner
les problèmes de santé des générations futures.
Une modification importante de ce régime
alimentaire représente un objectif incontour¬
nable de toute stratégie de prévention destinée à
réduire le nombre des cancers affectant la popula¬
tion occidentale. Heureusement, de plus en plus
de gens désirent modifier leurs habitudes ali¬
mentaires, et ils peuvent compter sur un nombre
toujours croissant de produits d’excellente qua¬
lité, fabriqués avec des ingrédients sains et qui
peuvent véritablement contribuer à une meil¬
leure santé générale. La très grande majorité des
supermarchés possèdent maintenant un rayon
où ces aliments sont en vedette, sans compter les
innombrables marchés qui permettent de se fami¬
liariser avec des ingrédients typiques des cuisines
du monde entier et qui nous étaient pour la plu¬
part inconnus il y a à peine trente ans. En fait,
si la mondialisation a des répercussions néfastes
pour les peuples qui adhèrent au mode de vie
occidental, les Occidentaux, eux, bénéficient de
la diffusion des traditions culinaires d’autres
cultures. Il existe incontestablement une alter¬
native à la malbouffe occidentale pour ceux qui
tiennent à manger sainement et à se prémunir
contre des maladies aussi graves que le cancer.
Le but de ce livre n’est pas de proposer un
régime alimentaire. Il existe d’excellents ouvrages
Les aliments contre le cancer
qui ont décrit les principes de base d'une ali¬
mentation saine dans lesquels vous pouvez
trouver tous les renseignements pertinents sur
les façons d'avoir un apport équilibré en pro¬
téines, en lipides et en sucres ainsi qu'en vita¬
mines et minéraux. Nous souhaitons plutôt
faire connaître un certain nombre d'aliments
qui peuvent véritablement contribuer à dimi¬
nuer le risque de développer cette maladie. Ces
recommandations s'appuient évidemment sur
le rôle bien établi des végétaux comme compo¬
sante fondamentale de tout régime alimentaire
destiné à combattre le cancer, mais elles tiennent
également compte de nouvelles données scienti¬
fiques qui suggèrent que la nature des fruits et des
légumes pourrait jouer un rôle aussi important
que la quantité consommée, car certains aliments
constituent des sources privilégiées de molécules
anticancéreuses. Il ne s'agit donc pas seulement
de consommer le minimum de cinq portions de
fruits et légumes, il faut surtout privilégier ceux
qui sont les plus aptes à prévenir le développe¬
ment du cancer. Un régime alimentaire basé sur
un apport en aliments riches en composés anti¬
cancéreux représente une arme indispensable
pour contrer le cancer.
26
En résumé
■ Le mode de vie des individus joue un rôle
prépondérant sur les risques de déve¬
lopper un cancer.
■ Environ le tiers des cancers sont directe¬
ment liés à la nature du régime alimentaire.
■ Une alimentation diversifiée, riche en
fruits et en légumes, jumelée au contrôle
de l'apport calorique de façon à éviter
l'excès de poids constitue une façon
simple et efficace de réduire significati¬
vement les risques d'être touché par le
cancer.
Connais ton ennemi et connais-toi toi-même;
eussiez-vous cent guerres à soutenir,
cent fois vous serez victorieux.
Sun TzUj L’Art de la guerre
Chapitre 2
Qu'est-ce que le cancer?
En dépit de décennies de recherche acharnée
et financée à coups de milliards de dollars, un
grand nombre de cancers demeurent impossibles
à traiter, et même lorsque des traitements sont
disponibles contre certains cancers, la survie à
long terme des patients demeure encore trop
souvent en deçà des attentes. Plusieurs fois, de
nouveaux médicaments suscitant beaucoup d’en¬
thousiasme se sont révélés moins efficaces que
prévu, et même, dans certains cas, absolument
inefficaces. Qu’est-ce qui rend le cancer si dif¬
ficile à traiter ? Il s’agit d’une question cruciale
sur laquelle nous devons nous pencher avant
d’aborder les nouveaux moyens par lesquels nous
pouvons espérer lutter contre cette maladie.
Par analogie avec les personnes qui nous
entourent, il est souvent possible de connaître les
grandes lignes du caractère, des motivations, des
forces et des faiblesses d’un individu sans avoir
à connaître nécessairement tous les détails de
sa vie. C’est un peu ce que ce chapitre vous pro¬
pose : apprendre à connaître une cellule cancé¬
reuse en vous attardant seulement aux grandes
lignes de sa «personnalité», aux motivations
qui la poussent à envahir les tissus environnants
et à croître au point de menacer la vie de la per¬
sonne; découvrir ce qui lui permet d’y arriver et,
plus important encore, identifier ses faiblesses
afin de mieux vous défendre contre elle. C’est en
comprenant ce qu’est le cancer qu’on réalise à
quel point cette maladie est un ennemi redou¬
table qu’il faut considérer avec le plus grand res¬
pect pour éviter qu’il nous assaille. Mais, surtout,
c’est en comprenant ce qu’est le cancer qu’on
apprend à exploiter ses faiblesses pour le tenir à
distance.
29
Les aliments contre le cancer
La racine du mal: la cellule
La cellule est l’unité à la base de tout ce qui vit sur
la Terre^ depuis la plus humble bactérie qui ne
compte qu’une seule cellule jusqu’aux organismes
complexes comme l’humain; qui en contiennent
plus de 37 000 milliards. Cette petite structure d’à
peine 10-100 pm (un pm est un millième de milli¬
mètre) est un véritable chef-d’œuvre de la nature;
un puzzle d’une complexité inouïe qui continue
d’émerveiller les savants cherchant à percer ses
mystères. La cellule est encore loin d’avoir dévoilé
tous ses secrets; mais on sait déjà que c’est le dérè¬
glement de certaines de ses fonctions qui joue un
rôle essentiel dans le développement du cancer.
D’un point de vue scientifique; le cancer est donc
d’a
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