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Lévi, Sylvain (1863-1935). La doctrine du sacrifice dans les Brâhmanas. 1898.
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ONZIEME VOLUME
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A MOX ÉLÈVE, MON COLLÈGUE
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ET MOS AMI
M. LOUIS PINOT
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AVANT-PROPOS
Formé des leçons que j’ai professées au cours de l’an¬
née 1896-1897, rédigé à la veille d’un long voyage, im¬
primé en mon absence,, le présent livre n’a pas eu le
bénéfice d’une lente maturation ni d’une révision suprême.
Pressé par les circonstances, j’ai dû choisir entre un
abandon définitif et une publication hâtive ; après les
longs et pénibles efforts que j’avais dépensés à recueillir
ces matériaux, je me suis laissé aller à croire que d’au¬
tres pourraient tirer profit de la besogne faite ; le suf¬
frage, trop indulgent peut-être, de quelques amis m’a
décidé. Le dévouement souvent éprouvé et toujours prêt
deM. Finola assuré la correction matérielle de l’ouvrage ;
M. Foucher, à peine revenu de l’Inde, a bien voulu le
seconder. La multitude des textes cités en transcription
dit assez tout ce que je dois de reconnaissance à ces deux
collaborateurs. Je remercie également la section des
Sciences Kefigieuses qui a si libéralement admis dans sa
' * »
'Bibliothèque un travail né en dehors d’elle.
Saigon, 6 avril 1$9S.
«K*=
Ky'fii£
ABRÉVIATIONS
AU. — Aitarcyadtrûhmaya, dd. Aufrechl; Bonn, 1879
(citd paradhyâyas cl khan il as).
Çat. — Çatapalha-Iirûhmana, d J. Weber; Merlin, 1855.
Gop. — Gopatha-Brülnnana, dd. Rajcndralala Mitra;
Calcutta, 1872 (llibliothcca Indien).
Jaim. — Jaiminlya-firôhmana. Fragments dditds par
Hans Œrtel, dans Journal of the American
‘ Oriental Society, XV, 233-251 et XVIII,
1548.
Kâlh. — Kûthaha. Fiagmcnls dditds par Weber dans
Indrnhn S Ut dieu, III, 451-479.
, Kau?. — Kau.'ltaki-Brùhmana, dd. 11. Lindner; Jena,
1887.
Maitr. — Maitrûyanî-Sanih i ta, dd. Léopold von Sebrœ-
der; Leipzig, 1881-1886.
Sadv. — Sadcimça - Brû/nnana. Prapâthaka I. Ed.
Klcnim; Gtitcrsloh, 189 t.
Sâmavidli. *— Sâmamdhana-Brahmana, dd. Burncll; Lon¬
don, 1873.
Tailt. B. — Taittiriya-Brôhmana, dd. Bajendralala Mitra ;
Calcutta, 1855-1890 (llibliothcca Indien).
Tailt. S. Taittiriya-Sarphil a, dd. Weber, Indische Stu -
r 1 dien, XI et XII.
Td. — Ttindya-Maha-Brahmana, dd. Ànandacandra
Vcdanlavagiça ; Calcutta, 1869-1874 (lli¬
bliothcca Indica).
f,
*
€
it
INTRODUCTION
La science occidentale désigne trop, souvent sous le nom
' < ■- > * • i
de « religion védique » les systèmes d interprétation fondés
x * r ‘ a
soit sur les hymnes du Ijg-Vcda, soit sur l’ensemble des
hymnes védiques. L'orthodoxie brahmanique donne au nom
des Ycdas Une extension plus large : « Les Mantras et les
« ♦ ■ - >
Bràlimapas composent le Ycda ». Les Mantras sont en géné-
^ *
Val les formules qui accompagnent les rites; tes hymnes
entrent dans cette catégorie et en forment la plus grande
v ' ** ' m *i •
partie. « Tout ce qui ne sé classe pas sous la rubrique des
Mantras est Brèhmana ». Le nom seul des Brâhmanas en
indique le caractère essentiel ; ils traitent du brâhman, de la
Science sacrée. Les commentateurs.reconnaissent deux sortes
1 ' ^ J ~ c
de Brâhmanas; les uns sont des prescriptions (vid/ti) ; les
/
autres sont des explications ( arihavâda ). Leur patience labo*
ricusë s'est exercée à dresser un catalogue des matières. Les
Bràhmaoas enseignent l’origine des pratiques {helu) t l'éty-
ie des mots (nircacùna), la critique des actes condam-
s "
nablcs (i nindà ), l'éloge des qualités {nraçaijmi), les questions
douteuses {mfiçayù), les prescriptions à suivre (vid/ii), les
différences de pratiques ( parafait), les usages d'autrefois
(purâkalpa ) et les particularités de circonstance {vîçesâi •«-
dftârartakatpand). La liste n'épuise pas tous les sujets
'•K?
INTHODtXTIÔX
traitas; mais clic en montre à la fois la variété et le carac¬
tère commun. Les Brâhmapas sont les observations des doc¬
teurs versés dans la science sacrée [brahmavàdino vadanti).
f f ^ Bif - 1 * • ■ ‘
Les textes de la littérature védique permettent de suivre pat*
étapes l'évolution des Brâhmaqas : les écoles du Yajur-Yeda
Noir ont conservé dans uii seul recueil les Montras cl les
Brâhmaiias ; destinées aux prêtres qui étaient chargés des
manipulations rituelles, leurs compilations prennent pour
base les rîtes; sans s'imposer un ordre logique, sans adopter
un cadre uniforme, volontiers sinueuses et fantaisistes en
leur allure, elles choisissent un certain nombre de sacrifices
essentiels ou typiques, indiquent les formules b connaître,
> «
puis en marquent la raison d'être ou l’application pratique;
- - i
Le Bràhmaiia fait corps avec la Saiphitê, chaque groupe de
formules traîne à sa suite les remarques indispensables. Le
Yajur-Veda Blanc, au contraire, a dégagé les Bràlimapas de
la Saiphilà; il a rassemblé d’une part toutes les formules,
d’autre part toute l’exégèse; mais les deux éléments qu'il a
isolés n'en continuent pas moins de se correspondre réguliè¬
rement. Le Brâhmana suit le plan de la Saiphihl et respecte
scrupuleusement l'ordre même des vers. Les Bràlimapas du
Rg-Veda et du Sâma-Veda n'avaient pas besoin de se plier
aux mêmes exigences ; les rôles du récitant et dû chantre, si
compliqués qu’ils fussent, ne leur imposaient pas la même
initiative et lu même connaissance des détails ; sans rester
étrangères h la pratique rituelle, leurs Satphilâs en avaient
cependant tenu peu de compte lorsqu'elles s'étaient consti¬
tuées. Obligés par leur nature même de se fonder sur le
rituel, les Brâhmanas du Rg-Veda cl du Sàma-Ycda s'affran¬
chissent résolument du plan de leurs Saqihitâs respectives et
suivent leurs voies propres. Les Brâhmaiias conquirent ainsi
«
INTRODUCTION O
SM . «
leur autonomie et formèrent une classe spèciale d’ouvrages;
» *■ *' ■ „ ■ f
Les écoles qui avaient fondu en une seule compilation les
« . ‘ • *■
formules cl l’exégèse traditionnelle profitèrent du type nou¬
veau qui s’était créé pour'réparer leurs lacunes ou leurs
omissions : l’école du Taillirlya*Ycda compléta sa Sam h il A
déjà close par l’addition d’un Dràhmana indépendant. Tels
que nous les avons reçus, les Rrâhmanas en général portent
encore les traces manifestes de leur formation graduelle. Le
Çalapatha-Bràhmana comprend au total quatorze livres; les
neuf premiers (sauf une exception naturelle au début de
t 1 r •
l’ouvrage) sont strictement parallèles à laSanihilâ; les cinq
derniers s’en détachent ou n’y reviennent que par intervalles,
et substituent à une exposition continue des reprises, des
récapitulations et des spéculations mystiques; ils semblent
évidemment former un groupe à part, et de fait, le livre XII
porte comme titre particulier J ladhtjama, le central ; dési¬
gnation injustifiable, si on ne considère pas le livre X
comme le début d’une compilation spéciale, qui s’achève au
livre XIV. Dans le groupe 1-IX, les cinq premiers livres se
distinguent nettement des quatre autres : Ynjnavalkya est
cité comme l'autorité par excellence dans les premiers; Çài.i-
dilya occupe la même place dans les derniers. Si on étudie
les variations d'une des formules caractéristiques qui tra-
• ■ , Z 1
versent le Dràhmana entier (lutte des dieux cl des Asuras,
par exemple), la classification des divergences donne des
résultats identiques. Cependant le compilateur de l'oeuvre
* j*
définitive a su lui donner une apparence d’unité en semant
çà et là des renvois qui rappellent les questions déjà traitées
ou qui annoncent des développements ultérieurs. La critique
perspicace de M. Weber s’est exercée avec le même succès
sur l’Aitarcya-Ilràhmaiia ; les seize derniers adhyàyas de
.. Wf
6 INTRODUCTION
• ; • - * ■ , 1 - ( • • i ♦
rouvragc portent clairement la marque d'une origine secon¬
daire. Les recueils du Yajur-Vcdà Noir décèlent avec, netteté
les remaniements qu’ils ont subis : le Kâthaka est divisé en
*- « * , , . , • * ■
cinq parties ; les trois premières portent; è peine dissimulées
'■ . - -• ^ «*■*•, ; , ‘ '* " '
sous des altérations phonétiques, les désignations de «ini¬
tiale » {ilhimikd), « moyenne »> (madhyamikâ), « finale »,
* " ' <
(( orimikà ). Sur les quatre sections de la Maitrâyant Saiphitâ, la
seconde est appelée « centrale » {madhyama), tandis que la
quatrième a pour titre : « Le supplément » {khila). Le travail
de remaniement apparaît plus clairement encore dans le
Kauçllaki-Brâlimana, qui met en œuvre les matériaux de -
l’Ailarcya, et surtout dans le Gopatha*Brâhmana, qui pille
ouvertement le Çatapatlia, l'Àitareya, la Mailrâyapl et sans
doute d’autres recueils encore.
t-i la chronologie interne des Biâluiiapas se laisse rétablir
avec assez de vraisemblance, les dates positives échappent
entièrement aux recherches. Les résultats fondés sur l’exa¬
men des données astronomiques n’offrent qu’une certitude
illusoire et réfléchissent en fin de compte des préjugés
iravoués ou inconscients; les noms de lieux et de per¬
sonnes, si curieux qu’ils puissent être, ne suffisent pas à
1 <* • *■ • * •*', <
faire l’histoire. Le plus sûr est de s’arrêter & une chro¬
nologie relative : les Brâhmanas suivent les hymnes et pré¬
cédent le bouddhisme; la langue, le lexique, les idées, les
faits tendent & la même conclusion. Quel est l'intervalle
qui sépare ces trois étapes? L’imagination est libre de -
l'étendre ou de la restreindre à son choix. Il nous suffit de
savoir — et sur ce point les opinions sont unanimes — que
parmi tous les monuments de la littérature indienne, les
Brâlimaças sont les plus voisins des hymnes , védiques.
Broches ou lointains, les docteurs des Bràhmanas sont les
INTRODUCTION
Seuls successeurs authentiques des poètes inspirés; sr cor¬
rompu qu'on veuille le supposer, leur système religieux sé
rattache par une tradition continue aux auteurs des hymnes.
Mais l'opinion commune en Occident a tracé entre les deux
• ■*■*•*’ r ' * a ,
provinces de la littérature védique une ligne de démarcation
' • . > ' „ [ • ' i ’ ^ . . r ' ‘ ■ '
si profonde que par prudence je me suis interdit de là fran¬
chir. Comme tant d'autres ont fait pour les hymnes, j’ai
'. r - *'• - * r t
tenté de prendre les Bràhmanas isolément et d’en dresser un
♦ * ' t
inventaire doctrinal. J'ai limité mes recherches aux textes
-* e > m j
ou aux fragments publiés ; le nombre en est assez considé¬
rable, le caractère assez varié pour dispenser de recourir' à
l’inédit. La nature des Bràhmanas, telle que je l’ai sommai¬
rement indiquée, déterminait la méthode à suivre. Les Brâh-
manas ne consistent point en un exposé didactique, moins
encore en un exposé systématique ; issus des conversations
„ r •
et des controverses sacerdotales, recueillis à travers les
écoles et les confréries, lés Bràhmanas sont des collections
* 4
anonymes d’opinions individuelles, d’aphorismes indépen¬
dants et de libres propos greffés sur l’explication des rites. 11
parait téméraire à l’abord de prétendre réunir en un corps
de doctrine des formules éparses et sans lieu avoué. Mais
pour peu qu’on compare les Bràhmanas, on est frappé de
leur unité fondamentale : un trésor commun d’aphorismes,
de sentences, d’anecdotes, de légendes circulait dans les
clans sacerdotaux, revêtu par ta tradition d’une autorité
* ,
Canonique; chacune des grandes écoles qui l’avaient adopté
l’avait par une altération inconsciente accommodé à son
W i - , ,
génie propre, brutal chez les adeptes du Yajur-Vcda Noir,
artistique et subtil chez ceux du Yajur-Ycda Blanc, épris de
merveilleux chez ceux dttSàma Veda, harmonieux et affiné
chez ceux du Bg-Veda ; maïs partout l’original unique appa-
8 ISTKODICTIOS
* '
»
mil vigoureusement sous les retouches, Vue concordance
des Rrâliroanas est un des outils indispensables à là philo*
logio védique, et l'ébauche que j’ai tracée démontre la faci-
I i té do l’entreprise. Pour donner aux documents que j’ai mis
en couvre leur valeur réelle, j’ai dft m’efforcer de multiplier
les témoignages : si l’accord porte sur des textes qui n’appar¬
tiennent pas au mémo Veda, quel qu’eu soit le nombre, la
doctrine énoncée a te droit d’èlro considérée comme la doc¬
trine officielle du brahmanisme; si les passages parallèles
ne se rencontrent qu’à l'intérieur d’un seul Veda, quel quo
soit le nomhro des écoles, la doctrine no vaut que pour ce
seul Veda; enfin, si les concordances font entièrement
défaut, la portée du texte doit rester indéterminée. Pour
éviter d’introduire dans l’exposé uno surcharge onconv
branle, jo me suis toujours contenté de traduire un seul des
textes cités en concordance ; mais j’ai cru nécessaire do
reproduire intégralement les originaux ; j’assure ainsi au
lecteur un contrôlo rapide, et qui sans ce secours risquerait
souvent d'ètre impraticable ; mais surtout je crois mettre
ainsi entre les mains des travailleurs futurs les matériaux
d'une étudo quo j’uurais aimé à pousser plus loin : à com¬
parer en détail lés épisodes ou les développements communs
à plusieurs Brûhmanas, H serait aisé de mettre en relief les >
traits caractéristiques de chaque recueil : méthode de trans-.
mission, grammaire, lexique, inspiration, système; la forte
individualité de tous ces vieux textes sortirait de la brunie
épaisse où l'indifférence les confond.
La composition des Jlrûlimanas semble d’avance réduire
à une collection de curiosités sans suite un recueil do pas¬
sages découpés à travers les textes, sans respect du dévelop¬
pement qui les encadre. La surprise est singulière, dès qu’on
INTRODUCTION
9
les rapproche. Un systèroo de théologie net, logique, harmo¬
nieux se dégage spontanément des matériaux rassemblés et
les coordonne; s’il no fait point honneur au sentiment reli¬
gieux du brahmanisme, il atteste du moins son habileté
naturelle aux spéculations. La morale n’r pas trouvé de place
dans co système : le sacrifice , qui régi3 les rapports de
l'homme avec les divinités est une opération mécanique qui
agit par son énergio intime; caché au sein de la nature, il ne
s’en dégage que sous l’action magique du prêtre. Les dieux
inquiets et malveillants se voient obligés de capituler, vain¬
cus et soumis par la force même qui leur a donné la gran¬
deur. En dépit d’eux le sacrifiant s’élève jusqu’au monde
céleste cl s’y assure poiir l’avenir une place définitive :
l’homme se fait surhumain. Mais, si le gain est considérable,
la partie est délicate à jouer : la force du sacrifice une fois
déchaînée agit en aveugle ; qui ne sait pas la dompter est
brisé par elle, cl la jalousie des dieux aux aguets se charge
volontiers .de compléter l’œuvre; experts en rites, ils s'em¬
pressent de mettre à profit les erreurs pour défendre leurs
positions menacées. Les défenseurs de la Dible aryenne', qui
ont l’heureux privilège de goûter la fraîcheur cl la naïveté
des hymnes, sont libres d’imaginer une longue et profonde
décadence du sentiment religieux entre les poètes et les
docteurs de là religion védique ; d’autres se refuseront à
admettre une évolution aussi surprenante des croyances cl
des doctrines, qui fait succéder un stage de grossière bar-
bario à une période de délicatesse exquise. En fait il est
difiieile de concevoir rien de plus brutale! de plus matériel
que la théologie des Brâhmanas; les notions que l’usage à
lentement affinées et qu’il a revêtues d’un aspect moral, sur¬
prennent par leur réalisme sauvage. Le sacrifice est une opé-
10
ISTROPVCTiO*
ration magique; l’initiation qui régénère est une reproduc-
lion fidèlo do la conception, do la gestation et do l'enfante-
• > * < t _
ment; la foi n’cst que la confiance dans là vertu dos rites;
le passago au ciel est une ascension "par étages; lo bien est
l’exactitudo rituelle. Une religion aussi grossière suppose un
peuple do demi-sauvages ; mais les sorciers, lés magiciens
ou les chamanes dé ces tribus ont su analyser leur système,
en démonter lès pièces, en étudier lo jeu, en observer les
principes, en fixer lès lois : i)s sont les véritables pères do la
philosophie hindoue. Ils n’ont pas seulement façonné ef
assoupli l’instrument des conquêtes métaphysiques; ils ont
aussi solidement établi les assises des philosophies classi¬
ques, La tradition a raison do rattacher directement aux
Rrdhmanas les Upanisads ; un développement naturel a tiré
des uns les autres. Le brahman des Rrâhmàpas est le brah-
man des Upanisads ; la science sacrée est identique avec son
objet, lo sacrifice, et lo sacrifice est l’unique réalité; il est h
la fois le créateur et la création ; tous les phénomènes de
l’univers en sont le simple reflet et lui empruntent leur sem¬
blant d’existence. Ce n’est point une vaine fantaisie qui
entraîne les docteurs des Rrdlimanas h proclamer sans cesse
l’identité des éléments du ritô cl des parties de l’univers ; les
syllabes du mètre représentent les saisons; les détails du
foyer représentent les organes du corps humain ; le nombre
. ^ è *
des oblations représente les mois; d’ailleurs les mêmes termes
. ‘ ‘ • * . - * . ' ,-c
se combinent en des équations diverses, et d’identité-en
identité le nombre aboutit h former en résumé une équation
unique, La'formule « Adorez la réalité sous le nom'de
Rrahroah » (Çat. 10, 6, 3, I) exprime aussi bien l’esprit des
Rrfthmanas que l’esprit des Upanisads. Les spéculations sur
le sacrifice n’ont pas seulement amené le génie hindou h
"Cf.
INTRODUCTION
11
reconnaître comme un dogme fondanienlal l’exislcncc d'un
être unique ; elles l'ont initié peut-être h l'idée des transmis
grattons. Les Bràhmanas ignorent la multiplicité des exis¬
tences successives de l’homme; l’idée d’une mort répétée
n’y parait que pour former un contraste avec la vie infinie
des habitants du ciel. Hais l’éternité du sacrifice se répartit
en périodes infiniment nombreuses; qui l'offre le tue, et
chaque mort lo ressuscite. Le Mâle suprême» l'Homme par
excellence (Purusa) meurt et renaît sons cesse ; le cercle de
ses transmigrations répond h la définition célèbre : le centre
en est partout» la circonférence nulle part. La destinée du
Mâlo devait aboutir aisément à passer pour le type idéal
de l’existence humaine. Le sacrifice a fait l'homme à son
image.
Devanciers des grandes hérésies comme des grands sys¬
tèmes orthodoxes» les Bràhmanas les préparent et les annon¬
cent également; par eux les lacunes se comblent et la con¬
tinuité des phénomènes religieux apparaît. Si le bouddhisme
et le jainisme sont une réaction contre la sécheresse des
*
doctrines sacerdotales» l’un et l’autre leur empruntent une
part de leurs matériaux. Le « voyant » qui découvre par
la seule force de son intelligence, sans l'aide des dieux et
souvent contre leur gré, le rite ou la formule qui assure
le succès, est le précurseur immédiat des Buddhas et des
Jinas qui découvrent, par une intuition directe et par uiie
illumination spontanée, la voie du salut. Ce n'est point
un hasard si les vocables consacrés à'arhat et de buddha
figurent déjà dans les Bràhmanas; les dogmes mêmes que
ces mots symbolisent y résident aussi en germe et déjà
tout près d'éclore. Le brahmanisme des Brâlimaças est si
bien le père du bouddhisme qu’il lui a légué une regret-
1
12 isîitODi'cnos
table hérédité : le retour b tludra~Çiva, la récitation ma-
v 4 r w» ’tr ’ i * *■. * ■ 4|. ’ , t l n _ ' V i- » •
chtnalo dos manlros, |o formalisme absurdo ou révoltant
* * ‘ ^ £> '4 ~ t ' •*' ' ' ^ 'I , ( •’ ‘ *
des tanlras sont les rechutes chroniques où so traduit lino
incontestable filiation.
I
, *
LE DIEU SACRIFICE, WU J A PATI
t
Entra toutes les divinités des Rrâhmapas, le dieu par excel*
lenco est Prajâpali, le « seigneur des créatures ». jl est l'être
primordial ; b l’origine, rien dans l'univers n’existait que lui *.
Certains récits, divergents en apparence, rapportent cepen¬
dant la naissance du dieu et sa filiation. Tantôt il est la
création secondaire des r$* s : « A l'origine, le non-être était
l’univers. Si on dit : Qu’élait-ce que le non-être? C’était les
r§is; c’était eux & l’origine le non-être. Si on dit : Qu'était-ce
que ces r§is? c’était les souilles. Parce que, avant tout ce qui
est, en ayant eu le désir, ils s'épuisèrent A peiner et à se
mortifier, ils sont les r§is.Enflammés, ils émirent sept
■ < * -, * “ ' i ■>' ■■ 1 • ** .• A ®
mâles séparément. Ils dirent : Tant que nous serons ainsi,
® y < - » * .« * ‘ +» i • "
nous ne pourrons pas procréer; des sept mâles faisons un
seul mâle. Des sept mâles ils firent un seul mâle. Dans la
région au-dessus du nombril il,s en ramassèrent deux; au
.dessous, deux; un fut le côté, un le côté, un le pointd’appui.
Puis la noblesse et le suc de ces sept mâles, ils le| concen¬
trèrent tout en haut : ce fut la tète.Ce niâle devint Prajâ-
pati *. » Tantôt l’esprit, issu du non-être, l’émet b son tour :
•i I. Çat. 2, 2,1, I : Prajâpatir ha và idam agra eka erâja. — Ib. 7, 5, 2,0:
Prajâpatir ri idam agra isld eka en, —. ^i>/. 10,1, 5 : Prajâpatir ti idam
eka eràgra à*a. — Td. K, 1,1 : Prajâpatir n idam eka âslt. - Sailr. 1,8, 4 :
Prajâpatir n eka âslt, trf. 4, 2,3.
2. Çat. 6, 1,1,1-5 : asad râ idam agra âslt. tad àhuh kini tad asad â«ld ilv
rjijro vâva te’gre ’sad âslt. lad àhuh ke ta rsaya iti prânà râ frayas te yat
purâsmât sarrasmâd idam icèbantah ^ramena tapasârisanis tasmâd rsayab.
...ta iddbâh saptà nânà purusân asrjanta. té ’bruran : na râ ittbam sanlah
raksyâmah prajâaayitum imânt sapta puru$ân ekam purusam kararâmeli.
14 Ml DOCTRINE PU SACRIFICE PANS LES BBAHMASAS
« Au commencement, en vérité, cet univers dtall lo néant ;
le ciel n'existait pas, ui ta terre, ni l'atmosphère. Lo non-être
qui seul était so fit alors esprit, disant ; Je veux être! 11
s'échauffa ; comme il s’échauffait, la fumée en naquit. Il
s’échauffa encore, et comme il s’échauffait, le feu en naquit.
Il s'échauffa encore, et comme il s'échauffait, la lumière en
naquit. 11 s’échauffa encore, et comme il s'échauffait, le rayon*
nement en naquit. Il s'échauffa encore, et comme il s'échauf¬
fait, les rayons en naquirent. 11 s'échauffa encore, et comme
il s’échauffait, les météores en naquirent. Alors lo ciel était
comme on confusion. It fendit la vessie, et co fut l’océan...
Puis le daçahotar fut émis à la suite ; le daçahotar, c’est Pra-
jApati.Du non-être l’esprit fut émis, l’esprit émit Pra-
jàpati, Prajépati émit les êtres *. » Tantôt il est sorti du sein
des eaux, éclos dans un. œuf d’or ; « Au commencement, en
vérité, il n’y avait que les eaux ; tout était fluide. Elles curent
un désir : Comment pourrions-nous procréer? Elles pei¬
nèrent, s'échauffèrent (pratiquèrent des austérités), et cornmo
elles s’échauffaient, un œuf d’or naquit. C’était l’annéo (le
Temps) qui venait de naître. Cet œuf d’or flotta çà et là autant
que dure l'espace d’une année. Ensuite, dans l’année, uU'mâlo
se forma : ce fut Prajâpati *. » Le Gopatha, qui vise exclusi-
la étant »pta purusân ekam purusam akurvan. yad ürdhvani nàbhes (au dvau
satnaubjan yad avàn n&bhes tau dvau pakfah purufah pakfah purufâh pra-
tiffhaika Sait, alha yaitesâm saptânâm purufûnâm çrih, yo rasa àsll (ani
ürdhvani sainudauhams lad asya ciro ’bhaval.sa era purusah Prajâpalir
abhavat. • .... \ ; ï.
t. TaiU. 0.2, 2,9,1-10 ; idani ri agre naiva kiipcanâslt. na dyaur Sait, na
pi .'Mvï. nânlartkâam. lad osad eva san tuano ’kuruta syûui iti. lad olapyala.
tasiuàt tapanâd dhdmo ’jâyala. lad bhûyo ’lapyata. Usinât tapanâd agniraJâyaU.
tad bkQyo 'tapyata. Usinât tapanâj jyotir ajürata. lad bhûyo ’tapyata. Usinât
lapanâd.arcir ajâyata. lad bhûyo ’lapyala. humât tapanân marleayo ’jâyaiita.
lad bhflyô’tapyata. Usinât tapanâd udàrâ ajâyanU. lad bbaÿo 'tapyata. tad
abhrain Iva sainahanyata. tad vaatiui abhinat, sa samudro bhavai..... tad
darahotânv asrjyata. Prajâpatir vai daoahotâ..,., asato ’dhi hiano ’srjyata.
inanah Prajâpatiui asrjala. prajâpatih praja asrjata. ;
2. (Vil 11, I, 6, I ; àpo ba va idani agre salilam avisa. tâ ; akâmayahta
katham nu prajâyemahlti lâ açrâmyams tâs tapo ’UpyanU tisïi tapas tapya-
niânâsu hiranmayani ândani sambabhûvâjâto ba tarbi sanivaüara à sa tad Main
hiranmayani ândani yâvat sanivalsarasya vdâ tâvat parÿaplavata. tatah sam-
vatsare purusah samabhaval. sa Prajâpatih. • • ‘
I-E DIEU SACRIFICE, PJUlAWI 15
ventent fi glorifier les Àlharvaoas, confond fi dessein Prajà-
pati avec Atharvan et lui donne pour père Brahma '. D’après
10 Sâma-vidhâna, Brahma et le Brahman apparurent avant
Prajâpati : « A l'origine, en vérilé, il n’y avait que le Brah¬
man; comme le sue de sa vigueur surabondai!, il devint
Brahma, Brahma médita en silence avec l’esprit; son esprit
devint Prajâpali \ » Lo désaccord apparent do ces textes n’cm-
pècho pas d’y reconnaître une réelle unité; la mémo concep¬
tion s’y exprime sous des aspects divers ; Prajâpati est le
sacrifice; les deux termes sont identiques, et les Brâlimapas
unanimes ne se lassent pas de le répéter *. Le sacrifice, comme
Prajâpati, est antérieur fi tous les êtres, puisqu’ils ne sau¬
raient subsister sans lui; il naît aussi des souilles ou de l’es¬
prit, car il est spirituel en son essence, et la filiation se
représente aussi bien comme uue simple équivalence :
« Prajâpati est l'esprit» ou « Prajâpati est comme l’esprit* ».
11 est encore le (ils des Eaux, car les Eaux sont le principe
de la pureté rituelle ; ou du Brahman, la formule sacrée, car
le rite ne se sépare point de la liturgie. Prajâpati est l'un
comme l'autre : « Prajâpati a pour membres les hymnes ;
Prajâpati est celui qui sacrifie * »; « Prajâpati, c’est toutes
1. Gop. I, I, ( ; lad Atharcâbhavat... tain Atbarvinani Brabmàbravit Pra-
jipate prajâh »fs|ri pilayasveli. lad yad nbravit Prajâpate prajâh srstvâ
pâlayasreti taswât PrajâpaUr abhavat.. Atharvâ vai Prajâpatih.
2. Sûinaridh. |, |-3 : brahma ha vâ idain agra üslt. tasya tejorajo tyari-
cyata. ta Brahroâ sainabhavat sa liifnlm manasâdhyâyat. tasya yan mana âsït
sa Prajâpalir abharat. — Cf. Ça/. Il, 2, 3,1.
3. Voy. p. ex., Ça/. I, 7, 4,4 : sa val yajiia eva Prajâpatih. — Mai/r. 3,6,5 :
yajiio vai Prajâpatih. — AU. 7, 7, 2 ; Prajâpalir yajnah. — Gop. 2, 2, 18 :
PrajâpaUr val yajnah.
Une autre divinité représente aussi le sacrifice. Ce$t Visnu. £<i/. 1,1,2,13:
Vijnur yajnah. De même S/ailr. |, 4, 14; Tai/I. B. 1, 2, 5,1 ; Td. 9, 7, 10;
AU. 3,4, 4. La légende du nain aux trois pas, incorporée plus tard dans les
avatars classiques de Yi$nu, est déjà attachée au nom de ce dieu daus les
Bràbmanas (voy. Muir, IV, p. 122); niais l’avatar du sanglier, apparu pour reti¬
rer la terre de l'Océan, y est attribué à Prajâpati (voy. iluir, IV, 27 sq.). L’équi¬
valence fondamentale des deux personnages a permis de transporter sans
violence la même légende dé l'un à l'autre.
4. Sâmaeidh. I, 1,4 : rnano bi Prajâpatih. — Taitt. S. 2,5, II, 5 : mana iva
hi prajâpatih.
5. vfif. 7,8,2 : Prajâpatcr vâ etânÿ angâni yac cbandântsy csa u eva Praji-
patir yo yajate. '
<6 (..% DOCTRINE OU SACRIFICE .DAMA LES RRÀIIMAXAS
les formules sacrées 1 2 * 4 5 6 7 8 », Souvent Prajâpati est confondu avec
tannée, c’est-à-dire avec lo Tempe, car, l’année est son
Image 1 ; comme 11 est l’année, il est le mâle ; car, tout
comme l’année, le mâle qui sacrifie donne au sacrifice sa
mesure*.
Prajâpati, selon qu’on considère le sacrifice dans scs ma¬
nifestations ou dans son essence, est « défini et indéfini à
la fois », ou seulement « indéfini 1 »;il est, sous le même
point de vue, « limité et illimité » h la fois, ou seulement
« illimité \ » De même encore, il est soit « un * », soit com¬
posé de parties : tantôt il est formé par la combinaison des
sept mâles créés parles rsis 1 ; tantôt, et c’est le cas le plus
fréquent, il est fait do dix-sopt éléments *; on entend par HT
tantôt les dix-sept syllabes des formules régulières qui ac¬
compagnent l'offrande, tantôt les dix-sept organes du mâle,
tantôt le total des mois et des saisons qui forment l’année *.
I. Çat. 1, S, 1,43; sarraiu u bralima Prajâpalih.
■ 2. Ait, 7,7, 2 ; saniralsarah Prajâpatih, — Çat. I, 3, 5, 13 : tanuAlsaro
yajîïah Prajâpatih. — lb„ 11, I, S, 13 : sa aîk$ata Prajâpalih. imam ti àtuia-
nah praUroâw asrkfi yat sanivalsaram iti lasmâd âhuh Prajâpalih sanirat-
sara iti. — Kan», 6. 15 : sa e*a Prajâpatir eva saniralsarah,
3. Çat. 10,3,1,2: puruso vai yajnas tenedam sarvam mitai». — Taili. S. 5,
2, S, I : yajiiena vai purusah sammilah (Voy, inf. Sacrifiée}. — On trouve aussi
Prajâpati sporadiquement identifié avec Mrtyu, Çat. 10, 4,3, 3 ; avec Savitar,
114., 12, 3,5,1 (ity eke); avec Candramas, «6., S, I, 3,16; avec Mahat de va,
16., i6.
4. Çat. 7,2, 4, 30 : niruktac câniroktaç ca. — Çat. I, I, I, 13 ; anirukto bi
Prajâpatih. De même Mailr. 3,9,6; Ait. 29,4, 18 ; W. 7,8,3.
5. Çat. 7,2,4,30 : parimitae câparimitac ca. — Gop. 2,1,1 : aparimilo vai
Prajâpatih.
6. Mailr. I, 8,4 i eko hi Prajâpatih.
7. Çat. 6,1,1, 1*5(Voy.sup.). — Çat. 10,2,3,18:saplavidbo vâagre Pra¬
jâpatir asrjyata. Cf. 16.10,2, 2,1.
8. Çat. 1,5, 2, 17: sapladaco vai Prajâpalih. De même Ait. 1,1,14 ; Gop,
2,1, 19; Taitt. S. 1,6, 11, 1; Mailr. 1,11,6. "
9.1.es cinq formules sont : O erâvaya. Astu creusai. Yaja. Ye yajâmahe.
Yaneat. Çat. 1, 5, 2,17; Taitt. S . I, 6, 11, I; cf. Kau». 16,4, — Les organes
sont : bras, jambes, téte.âlman, voix, et les dix souffles. Maitr. I, 11, 6. —
Çat. 10,4,1,17 donne une autre analyse : loman (poil) + tuae (peau) ri* asrg
(sang) -f medas (graisse) + mârma (chair) + snâvan (muscle) -f- asthi (os) •
+ majjâ (moelle) font 16 syllabes, et le souffle (prâna) complète le chiffre
de 17. — L’année a 12 mois cl 5 saisons : Çat. 8, 4,1, il; Ail. 1,1,14.—
Prajâpàli est désigné comme ur. composé de 24 (catùrviniçâ), Gop. 2,1,26.
ILE DIEU SACRIFICE, PRAIÀPAT1
17
lino «tes appellations les plus fréquentes tic Prajdpati
exprime h merveille sa nature « indéfinie» :on le désigne
par le pronom interrogatif ka « qui? ». — « Prajépati, c’est
qui 1 * 3 4 ? » Une légende explique l’origine de ce nom. « Vrlra
tué, Indra triomphant parla ainsi à Prajdpati : de veux être
ce que tu es, je veux être grandi Prajdpati lui dit ; Et moi,
alors, je serai qui ? — Tu seras, répondit-il, ce que lu as dit.
Et Prajdpati reçut le nom de Qui? *. » — « Prajdpati est en
or ; il s’est façonné finalement une forme en or * » ; autre¬
ment dit, il est devenu immortel, car, « l’or, c’est l’immorta¬
lité V» Mais tout d’abord il était mortel, comme les autres
dieux : « De Prajdpati une moitié était mortelle, une moi¬
tié immortelle; comme il était en partie mortel, il eut peur
de la mort... il avait cinq éléments du corps mortels : poil,
peau, chair, os, moelle; les éléments immortels, c’étaient :
esprit, parole, souille, vue, ouïe 5 . » Les dieux par le'rite l'af¬
franchirent de la mort.
I. TJ. 7,8, 3 : Ko bi Prajâpatih. — Ait. 12 t 10,1 : ko rai nStna Prajâpatih.
— Taitt. S. 1,1,6, 6 : Prajupatir rai kah. — M. Çat. 5,6,4.
■. 3. Ail. 13,10,1 î lodro rai Vrtram halvâ sarvâ rijilir vijilrâb ravît Prajâpatiin
aham était asâni yat Ivaro abarn rnabân asânili. sa Prajâpatir abravfd atba
ko 'bain îti. ya t evaitad avoca ity abravti. tato rai Ko nâma Prajâpatir abba-
rat. — M récit du Taitliriya Dràhmana motive autrement le dialogue. « Pra-
jâpati émit Indra comme le dernier-né des dieux, et l'envoya régner sur les
dieux en souverain, bes dieux dirent : Qui es-tu ? nous râlons mieux que toi.
Indra rapporta à l’rajâpati le propos des dieux. Or Prajâpati avait en ce teuips-
tà la splendeur qui est dans le soleil. Il lui dit ; Donne-la moi, et alors je
serai le souverain de ces dieux. — Et si je te la donne, répondit-il, alors je
serai qui? — Tu seras ce que lu dis, Prajàpali se nomme Ka. » Taitt. B. 3,3,
10,1-3: Prajâpatir Indram asrjatànujâvaraip devânâm. tant pràbinoi. parehi.
etesàm devânâm adbipalir cdblti. tant devâ abruvan. kas tvani asi. vayani
val tvaccbreyâiurah sma îti. so ’bravit. kas Ivam asi vayam vai tvaccbreyâm-
sah sma ili mâ devâ avocann iti. atba vâ idan» larhi Prajâpatau hara âsît,
yad asminn âditye. lad enain abravil. élan me prayaccha. athâbam etesâni
. devânâm adbipalir bhavijyâmUi. ko *bani syâm ity abravit. état pradàyeti.
etat syà ity abravit, yad elad bravlslti. Ko ha vai nâma Prajâpatih.
3. Çat. 10, I, 4,9 : rûpam era tat Prajâpatir hiranmayam anlata âtmano
’kurula... tasmâd âbur biranmayah Prajâpatir iti.
4. Mailr. 2, 2, 2 : amrtani val hiranyam. — De même Çat. 3, 8, 2, 27 :
amrlam âyur hiranyam. — Ait. 7. 4,6 : amrlam hiranyam.
5. Çat. 10,1, 3, 2-7 : ardbameva martyaui âsldardbatn amrlam lad yad asya
martyam âsit lena inrlyor abibhet..... lad ctâ vâ asya tâh panca marlyâs
tanva âsam loma tvaii luâmsam oslhi uiajjâthailâ nui rl à iiiano vâk prânaç
eaksuh croirai».
(8 i.v imcTKixi: pt 1 svr.Kincr. dans i.i:s kkàiiuanas
Un seul sentimonl entraîne lYajàpali à créer : « le désir
d’une progéniture, le besoin de se multiplier *» » I/acle de
création est en général exprimé par le verbe sarj « émettre s,
employé a la voix moyenne *, parfois aussi par le verbe
nÎMnii n construire », également à la voix moyenne’. Le plus
souvent Prajilpali émet directement de son corps, membre à
membre, organe b organe, les catégories diverses do créa¬
tures, « Prajbpati eut le désir de procréer; do son visage il
forma le trivrt; la divinité Agni fut émise b la suite, le
métré gbyatrt, le sâman rathamtara, lo brahmane parmi les
hommes, le bouc parmi les animaux ; de sa poitrine, de ses
bras il forma le paücadnça...... de sa taille lesaptadaça,....,
de ses pieds l’ckavimça 1 2 3 4 5 », respectivement suivis d'une série
de créations correspondantes en ordre hiérarchique. « Sa
tôle fut le ciel, sa poitrine l'atmosphère, sa taille l'océan,
ses pieds la terre ; c'est lui qui émit tout ce qui est dans
l’univers » — « Son œil gauche enfla, il en tomba des
gouttes; ce sont elles qui font la pluie; il en tomba vingt et
une ; le vent les disperse do lb*bas pour le bien-être des créa¬
tures. Sa pupille tomba, cl ce fut le grain d’orge *. » Il émit
1. Çal. 0, 1, 1, 8 : Prajâpalir akâmayata bhûyânt ayant prajâyeyeti. —
TaiU. U. 2,2, 9,5 : Prajâpalir akâmayata prajâyeyeti, — ld. Taill. S. 1,1,1,4.
— TJ. 6, 5,1 : prajâpalir akâmayata bahu syâtit prajâyeyeti. — Ail. 10, I, 5 :
>o 'kâmayata prajâyeya bhüyân syâm Ili.
2. Voir les exemples cités ci'dessous.
3. Çal. 7, 3. 2, S. — Taiti, S. 7, I, 1 , 4 {TJ. 6,1, 6 dans le développement
parallèle emploie tarj.) — TaiU. It. 2, I, 7, 4. — Gop. 1,2, t6.
4. Taill. S. 1, I, 1, 4 : Prajâpatir akâmayata prajâyeyeti sa mukbatas tri*
vrtvni nirauiiuiita, taut Agnir devatânv asrjyata gâyatri chando ratbaintaraui
sânia bràhiiiano manusyànâm ajah parûnâm... uraso bâhubhyâni pafica-
daoain niramimlta.madhyatah snptadaeam niramiintta..... patta ekavini-
ram...... — Cf. récit parallèle. TJ. 6, I, 6-12 : so 'kâiuayata yajfiam srjeyeti
sa nmkliata eva trivrt,un asrjata tant gâyatri chando ’nv asrjyatâgnir deyatâ
brâlm.iuo tuanusyo vasanla rtuh.sa urasla eva bâhubhyâiit pancadaram"
asrjata. sa uiadliyala eva prajananât saptadpçara asrjata... sa patta eva
pmlislhàyâekavinicatn asrjata...
5. SJmaeiJh. 1,1,5: tasya dyauh rira âstd uro ’nlariksam madhyani sani-
udrah prtliivi pâdau sa vâ idam vie vain bhülam nsrjata.
C. Maîtr. 4, 6, 3 : tasya vai Prajâpateli savyain caksur aevàyat lato ye
stokâ avâpadyanla tair idani varsaly ekavimeatir vai te ’vapedus tân vuyur
amuto visrjati prajânâni klpiyai tasya vâ kanlnikâ parâpatat sa yavo'bhaval.
— Cf. Taill. S. 6, 4, 10, 5 : l’rajâpater aksy açvaynt lat parâpatat lad vi-
19
LE DIEU SACRIFICE, PH AJ A PATI
« île scs souffles supérieurs les dieux, des inférieurs les créa*
turcs mortelles * », « de sa personne Aditya * », « de scs
souffles les bêtes, de son esprit l'homme, de son mil le che¬
val, do sa respiration la vache, de son ouïe la brebis, de sa
parole la chèvre » Parfois, de même qu’il est sorti d’un
oeuf, il fait éclore la création d’un oeuf; ainsi, après deux
kankafsui prâvjeat tad vikankale niramala tad yavarn prâviçal tad ywe
'ramai*.
i;a*il en Dé de Prajâpati es! un thème familier aux flrâbmanas; une étymo¬
logie fanlaiîiile (açrayal, il enfla — açta, |e cheval) rattache à cet épisode
l'origine du cheval. Voy, Çal, 13,3,1, I ; Taill. S. 5,3,12, I ; Taill. II. 1,1,5,
4; Td. 21, 4, 2, l/origine des espèces animales, végétales, minérales et des
phénomènes météorologiques sert fréquemment de thème à l'imagination des
flrâbmanas. Il ne sera pas inutile d'en donner, en guise de spécimen, un aperçu
très incomplet.
Voir, par exemple, la naissance du porc-épic, de la vache, de* serpents
dundubha, svaja, andbâhi, des vers ganjûpada produit* par la flèche de
Krçânu, Ait. 13, 2, 3; de* animaux noir* et blanc*, buffles, chameaux,
Ânes, etc., par le sperme de Prajâpati, ib. 13, JO, t sqq.; du bouc, du mou¬
ton, dn bélier, du taureau, du cbeval, du mulet, de l'Âne, du faucon, etc.,
par Indra enivré de soiua, Çal. 12,1, 1,2-9 ; de* fauves, par les têtes de
Yiçvarûpa, ib. 5, 3, 4, 2 sqq.; de l'âne, par les cendres, ib. S, 5, I, 9; de
bêtes nombreuses, par Prajâpati épuisé, ib. 3, 2, 3, 9; 3,2, 4,1-15; du bé¬
lier, par le sperme de Prajâpati, ib. 6, 2,2, 0; du cheval, par le sacrifice, Ait.
(I, II, 3; par l'oeil enflé de Prajâpati, Çal. 13, 3,1, 1; Taitl. B. I, I, 5, 4;
Tailt. S. 5,3,12, t; par les eaux, Çal. 5,1, 4, 5; de l'éléphant, par l'embryon
d'Aditi, Çal. 3, I, 3, 4; des grenouilles, par les gouttes d'eau, ib. 9,1, 2, 21 ;
du sanglier, par un pot de beurre fondu, ib. 5, 4,5, 19; de la tortue, par la
sève vitale des trois mondes, ib. 7, 5,1, 1 ;
de plante* nombreuses (godbüma, kuvala, upavâkâ, badara, etc.), par Indra
enivré de soma, Çal. 12,7,1,2-9; de nombreux arbres, par Prajâpati enflé, ib.
13, 4, 4,6 sqq. ; de l'udumbara, de l’açvatlha, du plaksa, par l’ûrj, le tejas, le
yacas, AU. 35, 6, I sq. ; du darbba, par le* eaux écumantes, Çal. 7,2, 3, 2;
Tailt. B. 3,2,5, I ; de la dürvâ, par le* cheveux de Prajâpati, Çal. 7, 4,2, 12;
du kârsmarya, par le tejas de Prajâpati, ib. 7, 4,1, 37; du pundarika, par la
diksü et le tapas, Taill. B. t, 8,2, t ; du nyagrodha, par le* coupe* .V soma des
dieux, A il. 35, I, 3; du palâça, par une plume de la Gâyafrî, Çal. 1,7,1, t; de
' l'udumbara, par l'ûrj, Ait. 21,5, 4; 35,6,1 ; Taill. B. 1,1, 3,10;
de l'argenl, par les larmes, Tailt. S. 1,5,12; de l'or, par la semence d'Agni,
Çal. 2,1,1,5 ; 3,9, 4,1 ; Taitl. B. f, t, 3, 8 ; du sel, par le suc du ciel et de la
"terre, Çal. 2,1, I, C; cf. Taill. B. I, I, 3,2;
delà nul, pour consoler Yaml, Maitr. 1,5,12; des saisons, en relation avec
le* organes de* sens, Çal. 8,1,1, 8; 2,2; 5; 8; du luth (vinâ), pour séduire
Vâc, ib. 3, 2, 4, 6.
Plusieurs des passages mentionnés ici sont cités dans la suite de ce travail.
1. Çal. 10, 1,3, t.
2. Taill. B. 2, I, 7, 4. Àdityain âtmano niraminiîta. — Cf. ib. I, 7, I, 4 :
devais âtmano nirauiimila.
3. Çal. 7, 5, 2, 6 (niramimlla).
20 I.A HOCTHIM? PI JACK
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