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LIMITATION
dp:
JESUS -CHRIST
MEDITEE
PAR
M. L'ABBE HERBET
Chanoine honoraire d'AmieDs, du Clerge de la Madeleine, a Paris
QUINZIEME EDITION
KEVUE ET AUaMENTEE PAR L'AUTEUK
TOME PREMIE'R '
PARIS
UtKAMIS .«
LIBRAIRIE JACQUES LECOFFRE
Ancieniie maison Perisse freres de Paris
LKGOFFRE FILS ET G'% SUGGESSEURS
90, nUE BONAPARTE, 90
1872
,^0 b 4»^«^
. ^«»^ j<.,4
I —
i\iONSi':iGNi:uR lahchevequk: j)r: Paris.
MONSEICNEUR ,
En priant Totre Grandeur de vouloir Men recevoir
Vhofnmage de mon livre y je ne remplis pas seulement
tin devoir de reconnaissance et de respect ; fen assure
de plus le succes aupres de toutes les personnes reli-
gieuses. Le nom d\m prelat aussi pieux que savant
ne pent etre en effet, Monseigneur, pour les fiddles
auxquels je ni'adresse, qu'une garantie certame de
Vorthodoxie des principes que j'expose et que je devc-
hppe dans le cours de mon ouvrage. Je suis heureux,
Monseigneur, d' avoir pu meriter vos suffrages : cest
line nouvelle obligation pour moi de men rendre
ligne.
Je siiis aver, le plus profond respect,
Monseigneur,
De Votre Grandeur,
Le tr^s-humble et obeissant serviteur,
J" HERBET.
APPI^^m4TI0N
DE MONSEIGNEUR L'ARCHEVfiQUE DE PARIS.
Denis-Acguste AFFRE , par la mis^rkorde divine et la gr^ce dii
saint-siege apostolique , arcliev^que de Paris,
Siir le rapport de rexaminaleiir aesign^ par nous, et sur les con-
clusions favorables de la Commission d'examen des livres, nous
avons approuv6 et approuvons, par ces pr^sentes, «n ouvrage inti-
tule : V Imitation de Jhus-Christ medit^e, par M. I'abb6 flerbet ,
chanoine bonoraire d'Amiens.
Cet ouvrage, irreprocbable sous le rapport de la doctrine, nous a
paru tr^s-propre a inculquer les v^ritables principes de la pi6t6 chr6-
tienne, et a r^pandre la pratique de I'oraison mentale.
Donn^ a Paris sous le seing de notre vicaire general , le sceau de nos
amies et le contre-seing de notre secretaire.
DUPANLOUP, vie. gdn.
Par manderaent de monseigneur rarcliev6que,
E. HIRON, cban. hon. pro-sec.
APPROBATION
DE MONSEIGNEUR L'EVEQUE D'AMIENS.
Nous , Jean-Marie MIDLAND , par la misericorde divine et Fauto-
rjte du saint-si^ge apostolique, 6v6que d'Amiens,
Avant fait examiner I'ouvrage intitule : r Imitation de Jdsus-Christ
m6(tit6e, par M. I'abbe Herbet, cbanoine bonoraire de notre Eglise
cathearaie, nous avons juge cet ouvrage tres-digne de la piete de I'au-
teur, et tres-pro[)re a aider les fid^es qui ont la sainte babitude de
taire I'oraison mentale.
Donne k Amiens, etc.
f JEAN, evfiqne d'Amiens.
Pa: mandement de monseigneur,
L. S. LUCAS, cban. s. gen.
— s
APPROBATION
DE SON EMINENCE MONSEIGNEUR LE CARDlNAL-£VfiQUE
D'ARRAS.
Ht:r.UES-RoBERT-JEAN-CHARLES DE LA TOUR D'AUVERGNE
l.AUREISGUAIS,
Par la mis^ricorde de Dieu et la gr^ce du saint-si^ge apostolique ,
cardinal-pr6tre de la sainte Eglise romaine , ^v6que d'Arias , grand
off'cier de I'ordte royal de la Legion d'honncur ;
Apr^s I'approbation d^ji donn^e par monseigneur I'^v^que d'A-
miens a I'ouvrage qui a pour titre : Imitation de Msus-Christ me-
ditdCy par M. I'abb^Herbet, chanoine honoraire d'Amiens, nous ne
nous serions pas permis de I'exanttiner nous-m6me; raais c^dant a
I'invitation qui nous en est faite par ledit M. Herbet , nous Jeclarons
ce qui suit :
D'apr^s le rapoort de notre Commission d'examen des livres dans
ce diocese, nous attestons que ce livre nous parait propre k aider les
fiddles dans les ceuvres de la piet^, et qu'il n'y a rien et^ d^couvert
qui soit contraire k la doctrine enseign^e par I'figlise catholique,
apostolique et romaine.
Donne a Arras, etc
t Ch. card. DE LA TOUR D'AUVERGNE
LAURENGUAIS, 6v6q. d'Arras.
4 —
EXTRAIT D*UNE LETTRE
DE SON EMINENCE MONSEIGNEUR LE CARDINAL-ARCHEVfiQUE
DE LYON.
Je viens vous remercier, monsieur I'abb^ , de I'ouvrage que vou«
avez bien voulu m'envoyer. Je n'ai pu encore le lire tout entier, mais
j'ai €1^ tr^s-content de ce que j'ai lu. L'Imitation de Notre-Seigneur
est un bon livre de meditation , mais les r(^flexions que vous avez
ajout^es aux chapitres de cet ouvrage aideront ceux qui s'en servi-
ront pour faire oraison, a en tirer un plus grand avantage.
Veuillez agr^er de nouveau tous mes remerciments et I'assuranc*
de ma consideration distingu^e.
+ «. J. M. card. DE BONALD,
veil, le Lyon.
— 5
AVIS DE L'EDITEUR.
L'ecoulement rapide des trois premieres editions de cet
ouvrage, tirees a pres de dix mille exeniplaires, et sa contre-
facon en Belgique sont, apres Tapprobation des Prelats qui
ont l)ien voulu encouraaer le zele de Tauteur, la meilleure
recommandation que nous puissions offrir aux personnes de-
fiantes qui craignent toujours dene pas trouver, dans les livres
nouveaux, la justification du litre qu'ils portent, ou des espe-
raueesqu'ils font naitre. Le public pieux a ete iieureux de voir
annexees. aux maximes profondes et concises de I'lmitation .
des reflexions d'uue certaine etendue pour leur servir de sujets
d'oraison mentale ou de lectures spirituelles. Si quelques rares
esprits serieux et meditatifs, accoutumes a penser par eux-
memes , preferent le texte pur du livre de V Imitation sans
aucune addition de pensees etrangeres, le grand nombre, les
jeunes gens surtout et les jeunes personnes, aimeront mieux
trouver un travail presque tout fait , et sauront gre au com-
mentateur moderne du secours qu'il leur presente par ses re-
flexions.
— 6 —
L'auteur a revu avec soin son travail; quelques chapitres
ont recu des developpenients nouveaux et assez considera-
bles. En un mot, nous n'avons rien neglige pour rendre
cette edition encore plus exacte et plus parfaite que les pre-
naieres.
— 7 —
AUX PERSONNES PIEUSES.
Notre intention n'est pas de faire preceder d'une longue
dissertation I'ouvrage que nous offrons aujoiird'hui aux ames
pieuses, pour lesquelles surtout nous ecrivons. L'auteur de
I'admirable iivre qui a servi de texte a nos developpements
ne Ta pas juge necessaire, persuade que tout ouvrage se re-
commande assez de lui-meme, s'il est bon, et se trouve vai-
nement recommande par son auteur, s'il ne Test pas. Nous
nous bornerons done, contrairement a ce qui se fait assez
generalement aujourd'hui, a indiquer en peu de mots ce qui
pent etre utile pour Tusage et Tintelligence de notre Iivre.
II se compose de deux volumes ayant pour titre: IMITA-
TION DE JRSUS-CHRIST M^DITEE. Ce nom, qui rappelle
celui de TEvangile niedite, nous a paru convenable pour
designer un genre de travail a peu pres semblable, sur le Iivre
le plus parfait qui soit sorti de la main des hommes, puisque
I'Evangile n'en vient pas.
Que ce mot d'Imitation meditee n'effraye pas certains
esprits decourages d'avance ou prevenus centre tout ce qui
exige le travail de la pensee. Pour ne pas les rebuter, nous
avons porte le menagement jusqu'a donner a nos developpe-
ments le nom de Considerations. Nous avons trouve que ce
mot, un peu general et d'un sens assez etendu, repondait par-
faitement au dessein que nous nous sommes propose. Ce ne
sont pas, en effet, de simples lectures ou de veritables medi-
tations que nous presentons : ce sont des lectures ou des
meditations selon les dispositions de bonne volonte et dfe
ferveur de chacun. Vous n'etes pas capable de reflechir long-
tftmps, dites-vous: il vous est impossible de creuser un sujet
— 8 —
et de Tapprofondir; vous avez presque oesoiii qu'un autre
peiise pour vous ; eh bien , lisez , mais lisez atteniivement ,
ct cette lecture reflechie vous vaudra mieux qu'une medita-
tion proprement dite, ou vous n'auriez recueilli que degout,
ennui et decouragement. Voila ce que nous dirons aux aines
un peu legeres et imparfaites ; car on comprend bien qu'en
usant en leur faveur de cette condescendance, nous ne vou-
ions diminuer en rien la superiorite de la meditation sur la
simple lecture. Si nous demandons peu, c'est uniquement
dans la crainte de n'avoir rien ; car I'experience nous a prouve
que, malgre les incontestables fruits de la meditation faite
dans toutes ses regies, peu de jeunes gens ou de jeunes per-
sonnes du monde sont assez courageux ou perseverants, pour
surmonter les obstacles qu'ils rencontrent dans la mobiiite
d'une imagination que rien ne pent fixer... Maistrouverait-on
(et c'est notre plus ardent desir) le iugement que nous venous
de porter hasarde et peu exact ; aurions-nous eu une idee trop
peu avantageuse de la classe des lecteurs que nous avons en
vue ; oh ! alors le remede serait bien facile a trouver : uos
Considerations peuvent devenir des meditations, de simples
lectures reflechies qu'elles etaient; non-seulement ellesle peu-
vent, mais elles fmiront meme par subir cette transformation
avec le temps et I'usage. Seulement, il etait necessaire de ne pas
effaroucher des I'abord les esprits, de les preparer doucement,
de leur menager une transition, de marcher en quelque sorte
eu avant pour battre la route et affermir le terrain. Une fois
engage, qui voudra, qui aura la pensee de reculer.^ Tsous
aurons done obtenu ce que nous n'aurious pas ose demander ,
et quand une fois on en sera venu a ce but desire, on sera
arrive sans effort a la meditation.
Le premier Prelude qui se trouve a la tete de chaque me-
ditation , portera lame a se recueillir doucement, a s'etablir
en la sainte presence de Dieu. Et pour fixer davantage Tima-
gination, nous avons rappele quelques paroles ou actions de
]Notre-Seigneur, analogues au sujetsur lequei on doit reflechir.
Dans le second Pielude^ les lumieres de I'Esprit-Saiut sont
i
— 9 —
demandees ; puis le sujet se trouv3 expose, divise en plusieurs
lleflexions daireineiit enoucees, afin de favoriser le travail
(le Tesprit et les ettorts de la memoire. Les deux Preludes
termines, on en vient a la Consideration, qui se trouve tiree
presque tonjours du fond m^me du sujet que traite I'auteur
rie rimitation. Nous disons pr^esqne toujour s, parce que dans
des cas tres-rares, par example, lorsque la meme verite se
trouve trois ou quatre fois presentee dans differents chapitres,
nous nous soinmes permis de leur substituer un autre fond
de pensees, parmi celles qui nous ont paru repondre davan-
taiie aux besoins de notre siecle. C'est ainsi que nous avons
trouve nioyen de placer une Consideration sur les dangers de
rimagination, sur la pretendue possibilite d'allier les plaisirs
du monde avec les devoirs de la piete, etc., etc. Mais tel a
ete notre respect pour le livre de I'lmitation, que, dans les
trois ou quatre circonstances oii nous nous sommes permis
cet ecart, nous avons indique en terininant le sens veritable
du sujet par nous abandonne parce qu'il se trouvait developpe
suflisamment ailleurs.
Chaque Consideration se termine par une Pratique de piet^
et un Bouquet spiritual, selon la recommandation de saint
Francois de Sales.
L'on rencontrera peut-etre dans notre ouvrage des obser-
vations et des pensees reproduites plusieurs fois sous d'autres
formes; mais il ne faut pas oublier que nous y avons ete
force par le plan de I'lmitation, que nous avons suivi avec la
plus exacte fidelite. Notre excuse se trouve done dans la na-
lure meme de notre travail ; et, s'il faut le dire, nous pensons
que ce defaut nest pas sans quelque avantage; car qui n'a
i)esoiu de revenir souvent sur la consideration de ses miseres ?
Une mere eparj,me t-elle les redites a son enfant ? et combien
de fois sa voix devra-t-elle frapper son oreille avant que d'ar-
river jusqu'a son esprit et jusqu'a son coeur ?
Comme il arrive souvent qu'un seul chapitre de I'lmitation
renferme plusieurs verites iniportantes, exprimees sous la
forme de sentence, nous avons ajoute, apres la Consideration
— 10 —
principale, un ou plusieurs autres sujets renfermes conime
un germe dans le reste du chapitre. Nous ne les avons pas
developpes entierement, parce que ce nouveau travail auraft
trop coiisiderablement grossi notre ouvrage, et qu'il est d'ex-
perience que ce ne sont pas toujours les pensees qui nous
sjnt suggerees, mais bien celles que nous trouvons nous-
m^mes, qui font impression sur notre esprit et notre coeur.
II nous suffisait done de mettre sur la voie les personnes
pieuses qui meditent , et nous sommes persuade que toutes
celles qui viendront glaner apres nous dans ce champ fertile,
aiiront encore beaucoup de fruits a recueillir.
Plusieurs personnes trouveront peui-etre quelques-unes de
nos Considerations un peu longues ; mais il n'est nullemenl
necessaire de les lire tout entieres? Si le developpement
d'une seule pensee suffit pour les occuper pieusement devant
Dieu , qu'elles s'en tiennent la , sans s'inquieter du reste
Mais aussi qu'elles ne trouvent pas mal que nous ayons com-
passion de ces pauvres Smes qui, n'etnnt pas aussi avancees
dans les voies de la spiritualite, ont besoin qu'on les aide,
et qu'on leur aplanisse les difficultes dont le resultat serait
de les arreter ou de les rebuter du moins.
Nous avons reuni dans le quatrieme livTe, que Tauteur de
I'lmitation a consacre tout entier, comme chacun sait, a
traiter de la sainte Eucharistie, tout ce qui pent etre utile
aux personnes qui communient souvent, soit pour la prepa*
ration , soit pour Taction de grace.
A ces observations de detail, nous avons cru devoir ajoutei
quelques mots d'explication, afm de prevenir certaines objec-
tions qui nous ont paru assez specieuses pour meriter quelque
eclaircissement. JNous avons entendu souvent reprocher, a
I'auteur de Tlmitation, le peu d'unite qui regne dans plu-
sieurs des sujets qu'il traite; mais ceux qui parlent ainsi ont-
ils done oublie que rautcur inspire du livre de la Sagesse n'a
pas ecrit differemment les saintes maximes qu'il propose?
Ont-ils dublie que e'est precisement a cette variete meme de
I
_ 11 —
sentences, que chaque cocur affligedoit le mot qui repond si
bien a ses doutes, a ses inquietudes, a ses tourments, h ses
perplexites, a ses douleurs, a ses faiblesses, a ses tentations,
a ses decouragements , a toutes ses miseres en un mot, au
point de faire croire, a celui qui lit, que c'est lui seiil que le
pieux auteur a eu en vue ?
Quelques autres auraient desire rencontrer un certain en-
cliainement ou ordf e de progression qui, liant les sujets entre
eux et les faisant sortir Jes uns des autres, aurait conduit
rSme pas a pas, et comme par transition, jusqu'au sommet de
la perfection. INous repondrons, nous, que cette espece de
desordre apparent nous a paru Teffet d'une connaissance
profonde du cocur humain. Quelle est, en ef'fet, la pensee
dominante du livre de Tlmitation? IN'est-ce pas le detache-
ment de coeur de tout objet cree? Or, apres en avoir parle
cent et cent fois ; apres avoir revele a Tame fidele la douceur
des consolations celestes qui sont le prix de ses sacrifices ;
npres Tavoir initiee aux secrets les plus caches de la vie par-
faite, le pieux auteur de I'lmitation, se rappelant que c'est a
des hommes qu'il parle, revient et retombe sans cesse sur le
triste tableau de leurs miseres, parce que le coeur le mieux
purifie est toujours une terre maudite ou croissent les ronces
et les epines que Ton pensait a jamais deracinees.
L'Imitationest, pour quiconque Fa meditee une seule fois
avec attention, le livre par excellence. Nulle exageration,
nulle pensee capable de decourager ne s'y rencontre. Plein
d'onction, de douceur, d'esperance, de confiance et d'amour,
il est le livre des parfaits, aussi bien que le livre de ceux qui
commencent, parce que les parfaits ont toujours a recom-
tnencer le travail de la reforme du coeur, qui jamais ne s'a^^
cheve ici-bas , mais qui se continue avec peine jusqu'a la
consommation de la vie. Mais ce livre presque divin, que
toutes les mains pieuses ont saisi, que tons les yeux ont
devore, est pour beaucoup, a cause de la concision et de la
protondeur de ses pensees, un livre scell^. II fallait, en le pre-
sentanttel quMl est dans son mtegrite,lerendre plus accessible
— 12 —
a quelques intelligences que la reflexion fatigue; il fallait leui
dire : lei est un tresor ; remuez seulement la terre, et vous f e
trouverez. Avons-nous reussi ? Nous I'avons essaye du moins;
et devant Dieu, essayer ie Lien, le vouloir seulement avec
purete d'intention, c'est avoir reussi.
Mais a quoi bon, nous dira-t-on peut-etre, un nouveau
travail sur riniitatiou? Que peut-on dire de mieux que ce
qui a ete ecrit deja par des hommes dun talent et d'uiie
superiorite incoutestables? Nous repondrons qu'en recon-
uaissant pour maitres ceux qui nous ont fraye la voie, aucun
d'eux cependant n'a ofiert un travail semblable a celui que
nous preseutons aujourd'hui au public pieux pour lequel
nous ecrivons. De belles, de profondes, d'ingenieuses, mais
courtes reflexions, terininent les chapitres de tous les traduc-
teurs de I'lmitation; aucun n'a eu la pensee d'y joindre des
meditations d'uue assez longue etendue ; aucun surtout n'a
songe a faire de chaque sujet une espece de terrain neutre oil
peuvent se rencontrer ceux qui meditent et ceux qui preten-
dent ne pouvoir mediter. Nous savons bien que notre essai,
participant aux defauts des deux genres, sans en avoir peut-
etre les avantap:es, pourra etre juge defectueux; mais c'est
qu'alors on nous ferait un crime de nous Ure fait tout a tous,
comme le veut I'Apotre, 'pour gagner tous a Jesus-Christ.
C'est done un travail tout nouveau que le notre ; un travail
qui pourra etre utile a plusieurs : c'est la du moins I'objet de
nos esperances et le but de nos efforts.
Nous terminerons ces reflexions par mie derniere observa-
tion. Des Directeurs zeles, et, dans les maisons religieuses,
des MaTtresses pleines de piete, sont quelquefois embarrasses
sur le choix des sujets de meditations a presenter aux jeunes
gens, aux jeunes personnes qui font partie des associations
[)ieuses qu'ils dirigent. Quils ouvrent I'lmitation, et un vaste
champ s'offrira a leurs yeux. Quand nous u aurions d'autre
uierite que de Icur avoir sutigere cette idee, nous peuserions
avoir quelques droils a leurs prieres, auxqueiles uous nous
recomrnandons avec instance.
PRIERE8 DU MATIN.
In nomine Patris, etc.
Benedicta sit sancta et individua Trinitas, nunc et semper,
et per iniinita secula seculorum. Amen.
Je vous adore, auguste Majeste, j'adore vos grandeurs in-
comprehensibles aux hommes et aux Anges, connues de vous
seul, louees par votre Verbe, et aimees dignement par votre
seul Esprit.
N'etant rien nioi-meme , Pere eternel , pour vous honorer
comme il faut, je vous offre tous les devoirs de votre Verbe
incarne sur la terre; j'adhere a tous les sentiments d'hon-
neur et de louange que Jesus-Christ vous rend dans le ciei,
et je m'unis de coeur a tout ce que le Saint-Esprit opere a
votre gloire dans ses membres.
Tres-sainte et tres-adorable Trinite , un seul Dieu en trois
personnes, souffrez qu'en Jesus -Christ, notre mediateur
envers vous, et en la grace de son Esprit, je vous rende mes
devoirs.
Jdorons le Pere\ le Flls et le Saint-Esprit,
Pere eternel ,je vous adore comme mon createur; je revere
I'amour et la bonte immense qui a porte votre Majeste a re-
garder ce pauvre neant, et a vous y appliquer pour former
in on etre.
Verbe eternel , je vous adore comme mon redempteur, qui,
etant egal a votre Pere , vous etes fait en votre mere sembla-
hie a nous, prenant la forine de serviieur pour vivre pauvre-
meut, mourir ignominieusement, mais pour ressusciter en la
gloire, semblable a votre Pere, alin de nous apprendre a vivre
— i4 —
en penitents , a mourir en criminels pleinement soumis a leur
arret de mort, pour passer ensuite, par la resurrection, dans
la gloire'des enfants de Dieu.
Esprit divin, jevous adore comme mon sanctificateiir, qui
avez consume le peche dans mon cocur par le feu de votre
saint amour, et qui descendez a toute lieiire dans cet abime
d'iniquites, pour y repandie la vie de saintete que vous pui-
sez dans le sein du Pere et du Fils, pour m'eiever a la societe
de leur gloire.
Remercions le Pere, le Fils et In Saint-Esprii.
Pere eternel, je vous remercie, apres m'avoir cree avectant
d'amour, de m'avoir conserve avectant de patience au
milieu de mes crimes, et de m'avoir en particulier conserve
cette nuit, et donne ce jour pour vous servir et pour vous
lionorer.
Fils de Dieu , je vous remercie de m'avoir preserve mille
fois de I'enfer, par les travaux de votre vie et par les souffran-
ces de votre mort, et de m'avoir merite tons les biens qui
sont dans I'Eglise.
Esprit divin, je vous remercie d'avoir bien voulu repaodre
tant de dons et tant de graces dans mon Sme, et, nonobstant
tout le mepris que j'en ai fait , d'avoir si souvent renouvele
en moi votre vie.
Demandons pardon au Pere^au Fils et au Saint-Esprit.
Pere Eternel, je vous conjure de me pardonner le mauvais
usage que j'ai fait du corps et de I'esprit que vous m'avez
donnes avec tant de bonte, et conserves avec tant de niise-
ricorde.
Fils de Dieu, je vous demande pardon du pen de fruit que
j'ai tire des saints exemples de votre vie, des conseils de votre
saint Evangile , et des grSces de tons vos Sacremsnts.
Esprit divin, pardonnez-moi tons les mepris que j'ai fails
de vos inspirations, de voslumieres, et des remords aiTil vous
3 plu exciter dans ma couscienw.
— 16 —
Offrons-nous au Pdre, au Fils et au Saint-Esprit.
Pere eternel , je vous offre toutes les oeuvres de ma jour-
n^e , et je renonce a toute la complaisance que je pourrais y
prendre.
Verbe eternel, je vous offre toutes ines pensees et toutes
mes paroles, et je coiidainne d'avance toutes celies qut se«
raient vaines et inutiles.
Esprit de Dieu, je vous consacre toutes les affections de
mon coeur, et je deteste le dereglement de mes inclinations
Daturelles.
.^bandonnons-nous au P^re ^ au Fits et au Saint-Esprit.
Pere eternel, je renonce a toute la confiance que j'ai en m&
vertu, et je m'abandonne a vous pour m'etablir dans la votre.
Fils de Dieu, je condamne toute la presomption de mon
esprit, et je me donne a vous pour entrer en votreseule
sagesse.
Esprit divm,je renonce a toutes mes inclinations, pour
entrer dans les desirs de saintete que vous donnez aux saintes
ames.
Pere eternel , soyez la perfection de mon Snle
Fils de Dieu, soyez-en la lumiere.
Esprit divin , soyez-en tout le mouvement.
Bisons le Pater, /'Ave et le Credo.
Je vous offre encore une fois, 6 mon Dieu, mes pensres,
mes paroles et mes oeuvres , avec celies de mon Seigneur Je-
sus, pour qu'elles meritent d'etre recues de vous, etje de-
teste toute autre intention que celle qu'il aurait sMl etait sur
Ifl terre, et s'il vivait en ma place.
Je m'unis , 6 mon Dieu, a son divin Esprit, qui vous fait
aijTier et adorer par tons les Anges et par tous les Saints , et
qui remplit le cielet la terre par vos saintes louanges, a^fin de
me rendre present par cet Esprit a toutes les creatures qui
vous lionorent, et particulierement a celies qui vous bono*
rent dans Toraison.
EXERCICE
TIRE
DES PROPRES PAROLES DE V IMITATION DE J. C ,
Pour assister, avec piete ,
XV SAINT SACRIFICE DE LA MESSE.
(Traduction de M. de Beuil, Prieur Je Saint-Vnl)
Preparation.
Si ce sacrifice tres-auguste ue se ceiebrait qu'en un seul
lieu, et par iin seul pretre, dans tout le monde, quel respect
les hommes n'auraient-ils pas pour ce pretre unique , et avec
quelle ardeur u'accourraient-ils point en ce lieu, pour assisier
a la celebration des saints Mysteres !
Dieu a fait eclater sa grace et I'amour qu'il porte aux
hommes, precisement en ce qu'il a voulu qu'il y eiit plusieurs
pretres, et que Jesus-Christ filt offert en neaucoup de lieux,
pour etendre ainsi la communion de sou corps sacre dans
toutes les parties du monde.
O aveuijlement ! 6 durete du coeur bumain, de fairesi pen
de reflexion sur un don si ineffable, et de s'y accoutumer de
telle sorte, par I'usage qu'on en fait tons les jours, qu'on
tombe eusuite dans Tinatiention et I'indifference '
Je vous loue, 6 mon Dieu , et je soubaite que vous soyez
beni eternelleinent.
Ju commencemerit de la messe.
Seigneur, quel est mon appui dans cette vie ? quelle est ma
cousolation dans tout ceqiii parait sous le ciel, sinon vous,
6 men Dieu ! donl la misericorde n'a pas de homes?
— 17 -
Ou moil 3me a-t-elle ete bieii sans vous, et quel mal a-t-elle
pu ressentir etaiit avec vous?
Le ciel est partout ou vous etes , et I'enfer, avec la niort ,
partout ou vous n etes pas.
Vous ^tes la fin et Tobjet de tous mes desirs.
C'est pourquoi , mon Seigneur et mon Dieu , je mets en
vous toute mon esperance et mon refuge. Je jette dans votre
sein toutes mes afflictions et toutes mes peines , parce que je
ne trouve rien de ferme ni de stable dans tout ce qui est hors
de vous.
Je tiens mes yeux eleves vers vous : j'espere en vous, mon
Dieu, pere de toutes misericordes.
Confiteor.
Seigneur, je vous confesse toutes mes offenses; je vous
confesse toutes mes faiblesses.
Souveut un rien m'abat et m'attriste: je fais quelquefois
des resolutions d'etre courageux ; mais aussitot qu'une petite
tentation me surprend, je ne sais plus ceque je deviens.
Lorsque je me crois assez assure, parce que je ne vois pas
le peril present, je trouve qu'un petit souffle me renverse
tout d'un coup.
Ayez done pitie de votre creature, et tirez-moi de cet amas
de fangeet de boue, afin quejen'y demeure point enfonce,
sans m'en pouvoir jamais relever.
Au Kyrie.
Qu'ai-je merite pour mes peches, sinon I'enfer et le feu
eternel ?
Que dirai-je , etant criminel commeje le suis, ettout con-
vert de confusion et de honte .^
Je ne puis ouvrir la bouche que pour dire cette seule parole .
J'ai peche, Seigneur, j'ai peche. Ayez pitie de moi et par-
donnez-moi.
Laissez-moi un peu pleurer et soupirer dans ma douieur,
— 18 —
avant que je descende dans cette terre tenebreuse que recou'
vre Tombre de la mort.
Aux Oraisons.
Donnez-moi , Seigneur, I'esprit de sagesse , afin que , vous
regardant comme le bien unique et souverain, je vous recher-
che uniquement et que je vous trouve.
Faites que Je sente plus de gout et de douceur en votre
amour que dans toutes les choses du monde ; et qu'etant ins-
truit par vous, je jiige de toutes les creatures, selon qu'elles
sent en elles-memes et selon le rang qu'elles tiennent dans
''ordre de votre sagesse.
Au Gloria in excelsis.
Seigneur mon Dieu, vous etes seul au-dessus de tout,
votre bonte est aussi infinie que votre grandeur et votre puis-
sance.
Vous trouvez en vous-meme la plenitude et la source ine-
puisable de votre eternelle felicite.
Toutes les joies et les consolations spirituelles decoulent
de vous.
Vous etes labeaute unique etsouverainementaimable : vous
i§tes un ocean de majeste et de gioire , en qui tons les biens
ont toujours ete, sont et seront eternellement tons ensemble
et dans leur souveraine perfection.
Aussi tout ce que vous me donnez ou me decouvrez de
vous sans vous manifester clairement a inoi et sans me faire
jouir de vous, est incapable de me donner une entiere satis-
faction.
Quej'aime a mereposer en vous seul, plutot qu'en toutce
qui est, mais qui n'est pas ce que vous etes, 6 le Dieu de mon
cneur !
A VEpitre.
Celui qui n'aime p^s uniquement et souverainement le bien
— 19 —
unique, soiiverain et ^ternel , langiiira longtemps dans son
^tat imparfait et rampera dans Tamour des choses basses.
Tout ce qui n'est point Dieu , n'est rien et ne doit tenir
lieu de rien.
Qu'on el^ve done , Seigneur , votre saint nom , et que le
mien soit dans I'ouhli; qu'on glorifie vos ccuvresetnon pas
les miennes, etque tous les hommes louentetbenissent votre
grandeur, sans que j'aie aucune part a leurs louanij^es.
Vous €les ma gloire, vous ^tes la joie de mon coeur.
Je merejouirai etje me glorifiefai en vous pendant toutle
jour ; et pour moi je ne meglorifierai que de mes infirmites et
de mes faiblesses.
A VEvangile.
J'ecouterai ce que le Seigneur Dieu dit a moh coeur.
Heureuse est Tame qui ecoute Dieu, qui lui parle et recoit
de sa bouche la parole qui console.
Heureuse est Toreille qui entend les sons sacres de ce Ian-
gage divin , et qui se rend sourde aux bruits et aux tumu/tes
du monde.
Heureuse encore une fois est I'oreille qui n'ecoute point
la parole qui resonne en dehors, mais qui entend la verity
meme qui I'enseigne divinement au fond du coeur.
Heureux son|; les yeux qui, etant fermes a toutes les choses
exterieures, ne sont ouverts qu'aux interieures.
O mon ame ! considerez ces choses ; fermez toutes les por-
tes de vos sens et ecoiitez ce quele Seigneur votre Dieu vous
daigne apprendre. Voici ce que vous dit votre bien-aime :
fc Je suis votre salut, votre joie et votre vie ; demeurez dans
« moi et vous trouverez la paix.
« Quittez tout ce qui passe , et ne cherchez que ce qui est
« eternel.
« Que sonttoutes les choses temporelles,sinon une illusion
« et un songe.
« Et que vous serviront les creatures , si le Createur vous
« abandonne.
— 20 —
« Renoucez done a tout pour vous rendre a celui qui vous
« a creee, et soyez-lui fidele et obeissaute pour devenif vrai-
« ment lieureuse. »
Au Credo.
Heureuse est la siinplicite qui marciie avec sOrete dans le
sentier droit et uni des commandements de Dieu.
Plusieurs ont perdu la grace de la piete en voulant appro -
fondir des choses qui etaient au-dessus d'eux.
Vous demand ez , Seigneur, une foi sincere et une vie pure,
et non pas une haute intelligence et une profonde penetration
de vos raysteres.
Si je ne puis concevoir les choses les plus basses, comment
pourrais je comprendre celles qui sout infmiuient au-dessus de
moi.
Dieu marche avec les simples, ii se decouvre aux humbles,
il donne I'intelligence aux petits; il ouvre et eclaire I'esprit
des ames pures , et il cache sa grace aux curieux et aux su-
pevbes.
Dieu ne trompe point celui qui se fie en lui ; mais Thomme
se trompe s'il se fie en lui-meme.
La raison et la lumiere naturelle doivent supposer et
suivre la foi ; vous ne voulez pas, Seijineur, qu'elles la pre-
cedent et la detruisent
A V Offer toire.
C'est dans la simplicite de mon cceur, que je m'ol'fre a
vous en ce jour, 6 mon Dieu ! pour etre a jamais \ otre es-
clave, pour vous obeir et pour vous offrir sans cesse un sa-
crifice de louange.
Recevez cette oblation que je vous fais de moi , avec celle
de votre corps sacre , en presence des saints anges qui assis-
tent invisiblement pres de Tautel, alin qu'elle soit recue de
vous pour mon propre salut et pour celui detout voire peiiple.
Seigneur, je vous preseute sur Tautel de votre misericorde
tous les peclies et toutts les fautfs que j'ai commises devant
— 21 —
vous, depuis le jour que j'ai ete capable de vous offenser, jus-
qu'a cetteheure.
Daignez les brrtler, mon DIeu , et les consumer par le feu
de votre charite.
Pardonnez - moi , mon Dieu , pardonnez - moi toutes mes
faiites pour la gloire de votre saint nom.
Traitez-moi selon votre bonte , et non pas selon mes ini-
quites.
Je vous offre aussi, mon Dieu, tons les saints desirs des
ames pieuses , tonnes les necessites de mes parents , de mes
amis, de mes freres, de tous ceux qui mesontchers, de ceux
qui m'ont fait quelque bien , et enfin de ceux qui ont desire ou
demande queje vous offrisse, pour euxou pour les leurs, mes
prieres.
Je vous offre encore, Seigneur, mes prieres et cette hostie
de propitiation particulierement pour ceux qui m'ont offense
en quelque chose, qui m'ont afflige , qui m'ont blame. Rece-
\fez-la encore pour tous ceux a qui j'ai pu causer, par mes ac-
tions ou par mes paroles, quelque tristesse, quelque trouble ,
quelque ennui , ou quelque scandale , soit en le saehant, soit
sans le savoir ; afin que vous nous pardonniez tous les poches
que nous avons commis ou centre vous, ou les uns envers les
autres.
A la Preface.
Seigneur, entre tous les sacrifices de la loi qui n'etaient
qu'une figure que vous deviez faire, votre corps est la veritable
hostie qui a accompli en elle seule tous ces anciens sacrifices.
Je rends grace a votre bonte , 6 Jesus , pasteur eternel , de
ce que, n'etant que des pauvres en ce monde et bannis de no-
ire patrie, vous ne dedaignez pas neanmoins de nous nourrir
de votre corps et de votre sang precieux , et de nous inviter
par les paroles memes sorties de votre bouche sacree, a nous
approcher de ce saint mystere, en nous disant : Venez a moi ,
vous tous qui etes travailles et qui etes charges, et je vous
soulagerai.
Le pretre est votre ministre daus ce sacrifice, mais c'est
vous qui en etesTauteur principal ;c'est vous quioperez in-
visiblement comme pouvant tout ce que vous voulez, et vous
taisautobeirau menie instant que vous avez commande.
Quand le pretre celebre, Seigneur, il vous honore, il rejouit
ies Anges, il edifie TEglise, il procure la paix aux vivants et
le repos aux morts , et comble son ame de toutes sortes de
bifci)s.
Memento des vivants.
Otez, Seigneur, du fond de nos cceurs, lesoupcon, I'aigreur,
la colere , tout ce qui divise , et enOu tout ce qui pent alterer
la charite et affaiblir Tamour de nos freres.
Pardounez, monDieu, pardonnez a ceux qui vous deman-
dent misericorde; donnez votre grace a ceux qui en ont tant
de besoin, et rendez-nous tels, qu'etant dignes de jouir ici de
tous vos dons , nous nous avancions sans cesse vers cette vie
bienheureuse qui doit durer eternellement.
^ r Elevation.
Je vous vois present sur Tautel , vous, mon Dieu , qui etes
le Saint des saints, le Createur des homnies et le Seigneur des
Anges.
Eclairez mes yeux, afin que je contemple un si grand mys-
tere, et fortifiez ma foi, afin que je le croie tres-fermement.
Toutes Ies fois, 6 mon 3nie, que tu assistes au saint sacrifice
de la Messe , il doit te paraitre aussi grand, aussi aimable et
aussi nouveau que si Jesus-Christ, ce jour -la meme, etait
descendu dans le sein de la tres-sainte Vierge pour s'y faire
homme, ou que s'il venait d'etre attache a la croix, souffrant
et niourant pour le salut de tous Ies hommes.
Memento des morts.
Seigneur, que toutes Ies personnes deja sorties de cette vie
et dont la delivrance, vous le savez, est Tardeut objet de mes
desirs, recoivent, par cette oblation saiute, Ies benedictions
— 23 —
de votre grace; qu'elles eprouvent que vous les d^Iivrez de
leurs afnictioiis, aliii qu'etaiit degagees de toutes leurs peines,
el les vous reiident leurs actions de griicesdans toutela joie
et I'effusiou de leur coeur.
Au Pater.
Faites, 6 luoa Dieu, que je connaisse votre sainte volonte
et que, consideraut avec une grande attention, je repasse dans
mon esprit avec un liumble respect les faveurs generales et
particulieres dont vous avez comble nion ame , afln que je
vous en rende des actions de graces avec toute la reconnais-
sance qui vous est due.
Je suis inflniment au-dessous de tous les biens qu'il vous a
plu de me faire, et lorsque je considere combien vous etes au*
dessus de moi , je demeure comaie accable sous ie poids de
votre grandeur.
Celui qui vous aime et qui est dans la reconnaissance de
vos bienfaits ne doit point avoir de plus grande satisfaction
que de se soumettre a votre volonte et d'adorer vos desseins
eternels sur tout ce qui est.
Je devrais tout faire pour vous, Seigneur, et cependant c'est
bien plutot vous qui me servez que moi qui vous sers.
A f Agnus Dei et au Domine, non sum dignus.
« Venez a moi , vous tous qui ^tes travailles et qui etes
« charges, etjevous soulagerai.
« Le pain que je donnerai est ma chair que je dois donner
pour la vie du monde.
a Prenez et mangez : ceci est mon corps, qui sera livre
pour vous, Faites ceci en memoire de moi.
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en
« moi, et moi, en lui.
« Les paroles que je vous dis sont esprit et vie. »
Ce sont la vos paroles, 6 Jesus , verite eternelle ; je les dois
recevoir avec actions de graces et avec foi. EUes sont a vous,
puisque c'est vous qui les avez proferees, et elles sont aussi a
— 24 —
moi , puisque vous les avez dites pour mon salut. Je me sens,
louche par des paroles si pleines de bonte, de tendresse et de
charite: mais, helas! mes peches m'epouvantent et Timpurete
de ma conscience me defend d'approcher d'un si grand mys-
tere.
Venez a moi, vous tons qui ites travailles et qui ites char-
ges, etje vous soulagerai. parole la plus douce et la plus ai-
mable qu'un pecheur pouvait entendre. Mais qui suis-je, Sei-
gneur, pour oser m'approcher de vous ? Toute Vetendue des
cieux ne peut vous comprendre, et vous dites : Venez tous a
moi. Qui peut concevoir cette bonte qui ne dedaigne pas de
tant s'abaisser et qui nous invite a elle avec tant d'amour?
Les Anges et les Archanges vous reverent ; les Saints et les
justes tremblent devant vous, et vous nous dites : Venez
tous a moi.
Qui croiraitcela, Seigneur, si vousne I'assuriez vous-meme,
et qui oserait s'approcber de vous, si vous-meme ne nous le
commandiez.
M'appuyant , Seigneur, sur votre bonte et sur votre mise-
ricorde infinie, je viens a vous, comme etant malade , 5 mon
medecin et a mon sauveur, comme ayant faim et soif a la fon-
taine de vie; comme pauvre , au roi du ciel^ comme esclave
au Seigneur souverain; comme creature a mon createur;
comme afflige et abandonne a celui qui est mon consolateur
dans toutes mespeines.
Je ne puis etre sans vous ; je ne puis vivre sans etre nourri
de vous.
Si maintenant, lors meme que je communie, je ne laisse pas
de me trouver si negligent et si tiede, que deviendrais-je si je
ne prenais point un tel remede et si je n'avais point recours
a une si grande protection.
A la Communion. «
Quand Jesus est present, tout est doux a TSme, et ellene
trouve rien de difficile; quand Jesus est absent, tout lui est
dur et facheux.
*>n
Qiiand Jesus ne parle point au coeur, rien ne nous console;
mais lorsqu'il dit seulement une parole, nous sommes com-
bles de consolation. )
A la Post -Communion.
Oh! que le Seigneur qui visite Tame est grand ! que I'hote
qu'elle recoit est aimable ! que celui qui lui vient faire com-
pagnie est doiix ! que I'ami qui la vient voir est lidele ! que
Tepoux qui vient s'unir a elle est beau, qu'il est grand et qu'il
merite d'etre aime , puisqu'il passe infiuiment tout ce qui se
peut aimer ou desirer en cette vie !
Jux dernieres Oraisons.
Celui-la, Seigneur, est expose a de grandes chutes qui ne se
jette pas dans votre sein , et ne se repose pas sur votre seule
bonte de tout ce qui le regarde.
Faites-moi la grace seulement que ma volonte demeure
ferme en vous, et apres ceia disposez de moi comme il vous
plaira.
Si vous voulez que je sois dans les tenebres, soyez-en beni,
si vous voulez que je sois dans la lumiere , soyez-en encore
beni.
Si vous daignez consoler mon ame , soyez-en loue ; si vous
voulez Taffliger, soyez-en loue encore.
Seigneur, je souffrirai de bon coeur pour votre amour, tout
ce qui ni'arrivera selon votre ordre.
Je veuxrecevoir indifferemment de votre adorable main le
bienetle mal , la douceur et I'amertume, la joie etla tristesse,
et vous rendre pour tout de continuelles actions de graces.
Preservez-moi seulement de tout peche, et je ne craindrai
ni la mort ni I'enfer.
Pourvu que vous ne m'effaciez point du livre de vie , tons
les maux qui me pourront arriver ne me sauraientnuire.
— 26 -
Au dernier Evangile.
C'est vous, Seigneur, qui apprenez aux homines ce qu'ils
savent, et qui donnez plus de lumiere et d'intelligence aux
simples et aux petits que tous les hommes ensemble ne pour-
raient leur en apporter.
Celui a qui vous parlez possedera bientot la sagesse, et s'a-
vancera merveilleusement dans la vie de I'Esprit.
Malheur a ceux qui vont chercher dans la science des
hommes de quoi repaitre leur curiosite, et qui se mettent peu
en peine de savoir ce qu'ils doivent faire pour vous servir !
C'est vous qui elevez en uu moment Tesprit humble, et qui
le faites eutrer plus avant dans les raisons divines de I'eier-
nelle verite, que ceux qui auraient ete instruits pendant dix
ans dans la science des ecoles.
C'est vous, Seigneur, qui apprenez a fouler aux pieds tout
ce qui est sur la terre, a ne chercher que les biens du Ciel, a
ne go Liter que I'eternite , a raettre en vous seul toutes nos es-
perances a ne desirer rien hors de vous.
VEPRES DU DIMAIVCHE.
Pater noster. Ave , Mdria
f. Deus, in adjutorium, eto
9-. Domine, ad adjuvandum, etc.
Alleluia, ou Laus tibi , Domine, Rex seternae glorise.
PSAUME 109.
Dixit Doininus Domino meo : * Sede a dextris meis.
Donee ponam inimicos tuos : * scabellum pedum tuorum.
Virgam virtutis tuae emittet Dominus ex Sion : * dominare
in medio inimicorum tuorum.
Tecum principium in die virtutis tuaj, in splendoribus
Sanctorum : * ex utero ante luciferum genui te.
Juravit Dominus, et non pocnitebit eum : * Tu es Sacerdos
in ffiternum, secundum ordinem Melchisedech.
Dominus a dextris tuis : * confregit in die irae suae reges.
Judicabit in nationilms , implebit ruinas : * conquassabit
capita in terra multorum.
De torrente in via bibet : * propterea exaltabit caput.
Gloria Patri, etc.
Ant. Dixit Dominus Domino meo : Sede a dextris meis.
PSAUME 110.
Confitebor tibi, Domine , in toto corde meo : * in concilio
[justorum et congregatione.
Magna opera Domini : * exquisita in omnes voluntatesejus.
Confessioetmagnificentia opus ejus * etjustitia ejus
net in seculum seculi.
— 28 —
Menioriam fecit mirabilium suorum, misericors et misera-
tor Dominus : * escain dedit timentibus se.
Memor erit in seculum testamenti sui . * virtutem operum
suorum annuntiabit populo suo.
Ut det illis haereditatem gentium : * opera manuum ejus
Veritas et judicium.
Fidelia omnia mandata ejus, confirmata in seculum seculi:
* facta in veritate et aequitate.
Redemptionem misit populo suo : * mandavit in aeternum
testamentum suum.
Sanctum et terribile nomen ejus : * initium sapientiae timor
Domini.
Intellectus bonus omnibus facientibus eum : * laudatio ejus
manet in seculum seculi.
Gloria Patri , etc.
Ant, Fidelia omnia mandiila ejus, confirmata in seculum
seculi.
PSAUME 111.
Beatus vir, qui timet Dominum : * in mandatis ejus volet
nimis.
Potens in terra erit semen ejus : * generatio rectorum be-
iiedicetur.
Gloria et divitiae m domo ejus : * et justitia ejus manet in
seculum seculi.
Exortum est in tenebris lumen rectis : * misericors, et mi-
sera tor, et Justus.
Jucundus homo, qui miseretur et commodat : disponet
sermones suos injudicio : * quia in aeternum non commove-
bitur.
In memorid aeterna erit Justus : * ab auditione mala nou
timebit.
Paratum cor ejus sperare in Domino, confirmatum est cor
ejus: * non commovebitur, donee despiciat inimicos suos.
Dispersit, dedit pauperibus : justitia ejus manet in seculum
seculi : * cornu ejus exaltabitur in gloria.
— 29 —
Peccator videbit , et irascetur, dentibus &\m frcmot et ta-
bescet : * desiderium peccatorum peribit.
Gloria Patri, etc.
Jnt. Qui timet Domiuum, in mandatis ejus volet iiiinis.
PSAUME 112.
Laudate , pueri , Dominum : * laudate nomiMi Domini.
Sit nomen Doniiui benedictum : * ex hoc nmie, «t u^t^iie in
seculuni.
A solisortuusqueadoccasum : * laudabilenonieii Domini.
Excelsus super omnesgentes Dominus : * «Jt ftupet cailos
gloria ejus.
Quis sicut Dominus Deus noster, qui in altis habitat : * et
humiha respicit in Coelo et in terra ?
Suscitans a terra inopem : * et de stercore origans paupe-
rem.
Ut coUocet eum cum principibus : * cum prii)ci])ibi(S po-
puli sui.
Qui habitare facit sterilem in dome : * malreni filioi um lae-
tantem.
Gloria Patri, etc.
Jnt. Sit nomen Domini benedictum in secula.
PsAUME 1 13.
In exitu Israel de iEgypto : * domus Jar.ot) de pojtulo
barbaro.
Facta est Judaea sanctilicatio ejus : * Israel pote.stas ejus.
Mare vidit et fugit : * Jordanis conversus est mtroisum.
Monies exultaverunt ut arietes : * et coUes Hicut agni
ovium.
Quid est tibi , mare , quod fugisti : * et tu , Jordanis , quia
conversus es retrorsum ?
Monies, exultastis sicut arietes : * el colles sicut agni ovium.
A facie Domini mota est terra : * a facie Doi Jacob.
Qui convertit petram in stagna aquarum : * et lupem in
fontes aquarum.
— 30 —
^'on nobis, Domme, non nobis : * sed nomini tuo da glo-
riain.
Super misericordia tu^ et veritate tua, * aequando dicant
gentes : Ubi est Deus eorum ?
Deus autem noster in Coelo : * omnia quseciimque voluit,
fecit.
Simulacra gentium argentum et aurum : * opera manuum
hominum.
Os babent , et non loquentur : * oculos habent , et non vi-
debiint.
Aures babent, et non audient : * nares habent, et non odo-
rabunt.
Manus babent, et non palpabunt; pedes habent, et non
ambulabunt : * non clamabunt in gutture suo.
Similes illis fiant , qui faciunt ea : * et omnes qui confixium
in eis.
Domus Israel speravit in Domino : * adjutor eorum et pro-
tector eorum est.
Domus Aaron speravit in Domino : * adjutor eorum et pro-
tector eorum est.
Qui timent Dominum , speraverunt in Domino : * adjutor
eorum et protector eorum est.
Dominus memor fuit nostri : * el benedixit nobis.
Beuedixit domui Israel : * benedixit domui Aaron.
Benedixit onnibus qui timent Dominum : * pusillis cum
mnjoribus.
Adjiciat Dominus super vos : * super vos et super filios
vestros.
Benedicti vos a Domino : * qui fecit caelum et terram.
Coclum Coeli Douiino : * terram autem dedit (iliis homi-
num
]Non mortui laudabunt te, Domine : * neque omnes qui
descend unt in infernmn.
Sed nos qui vivimus, benedicimus Domino, * ex hoc nunc
et usque in seculum.
Gloria Patri , etc.
- . 3 < - -
Jnt. Nos qui vivimus, bencdicimus Domino
Capitule. lieni soit Dieu Is Pere de Notre-Seigneur Jesus-
Christ, qui nous a coiubles en Jesus-Christ de toutes sortes
de l)enedictions spiritiielles pour le Cici ; comrne il nous a elus
en kii avant la creation dii inonde, par Tamour qu'il avait eu
pour nous , afiu que nous fussions saints et irreprehensibles a
ses yeux.
CANTIQUE DE LA SAINTE VIERGE.
Magnificat * anima mea Dominum.
Et exultavit spiritus meus : * in Deo salutari meo-
Quia respexit huinilitatem ancill3e suae : * ecce enim ex Hoc
beatam me dicent omnes generationes
Quia fecit mihi magna qui potens est : * et sanctum nomen
ejus.
Et misericordia ejus a progenie in progenies, * timentibus
eum.
Fecit potentiam in brachio suo : * dispersit superbos mentt
cordis sui
Deposuit potentes de sede : * et exaltavit humiles.
Esurientes implevit bonis : * et divites dimisit inanes.
Suscepit Israel puerum suum : * recordatus misericordiae
suae.
Sicut locutus est ad patres nostros, * Abraham, etsemini
ejus in secula.
Gloria Patri, etc.
IMITATION MEDITEE.
LIVRE I.
CHAPITRE PREMIER.
Qu'il faut imiier Jesus-Christ, et mepriser toutes les vanites
du monde.
i. Calui qui me suit ne marche point dans les t^nebres , dil le
Seigneur. (Kvang. S. Jean, YIll, 12
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