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Ils l’ont fait !
Être jeune et entreprendre dans le secteur agricole
Avec plus d’un milliard d’habitants, l’Afrique est l’une des régions les plus jeunes et dynamiques au monde. Le continent africain compte 60 % de jeunes de moins de 35 ans et 420 millions ont entre 15 à 35 ans, un chiffre qui devrait doubler d’ici à 2040.
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Ils l’ont fait !
Être jeune et entreprendre dans le secteur agricole
Avec plus d’un milliard d’habitants, l’Afrique est l’une des régions les plus jeunes et dynamiques au monde. Le continent africain compte 60 % de jeunes de moins de 35 ans et 420 millions ont entre 15 à 35 ans, un chiffre qui devrait doubler d’ici à 2040.
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AgribusinessTV
SUCCESS STORIES
ILS L'ONT FAIT ! 02
€ C
Toute société qui ne réussit pas à titer parti de
l’énergie et la créativité de sa jeunesse sera laissée
pour compte, j j
Kofi Annan
Ancien Secrétaire général des Nations unies
AVERTISSEMENT
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responsabilité de son (ses) auteur(s) et ne reflète jamais les opinions ou les déclarations du CTA ou de
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03 ILS L'ONT FAIT !
SOMMAIRE
PRÉFACE 04
Mot du Directeur du CTA
AVANT-PROPOS 06
Montrer que c’est possible !
INTRODUCTION 07
LISTE DES ENTREPRENEURS PAR PAYS 09
LES ENTREPRENEURS À L'AFFICHE DANS CETTE PUBLICATION 10
ENTREPRENDRE DANS LA PRODUCTION 14
Cultiver des fraises au Sénégal, il l’a fait ! 15
Safiagribusiness ou le succès de l’association aviculture-maraîchage 22
Produire de la tomate autrement, l’exemple de Jean-Marie Kameni au Cameroun 29
Les œufs « moringés », une innovation de l’entreprise burkinabé Cagris 33
De la finance au maraîchage, histoire d’une passion pour la terre 39
Innover dans l’élevage du porc par l’introduction de la race Large White 44
ENTREPRENDRE DANS LA TRANSFORMATION 50
Danaya, des céréales rapides à préparer 51
Dayélian, les amuse-bouche traditionnels revisités 57
Instant Chocolat, enfin un chocolat 100 % ivoirien ! 63
Carol’s Confiture : une production artisanale à base de fruits tropicaux 73
Entreprise MIC AM : des chips de noix de coco et des emballages « made in Cameroun » 79
Tanko-Timati, la purée de tomate naturelle du Togo 84
Wassa-wassa tchigan : le couscous express à base d’igname 90
ENTREPRENDRE DANS LES EMPLOIS VERTS ET LA NUTRITION 96
Ollasset quitte la médecine pour le maraîchage bio 97
Farine de manioc sans gluten, pour le bien-être des consommateurs et des producteurs 102
Ambassadrice du maraîchage bio au Bénin 107
Au Burkina, du moringa à toutes les sauces 113
Kenya : valoriser les résidus de récolte en engrais bio 119
Freshy, des jus à haute valeur nutritive 124
En Côte d’ivoire, des vers de terre révolutionnent le secteur des intrants 128
ENTREPRENDRE DANS LES TECHNOLOGIES ET SERVICES 134
Sooretul, la plate-forme e-commerce des produits locaux au Sénégal 135
Un kit pour cultiver des légumes à la maison 142
Bioprotect, des intrants biologiques au Burkina Faso 148
DES DÉFIS COMMUNS À RELEVER 154
QUAND LES JEUNES ENTREPRENEURS PASSENT LE RELAIS ... 165
À PROPOS D'AGRIBUSINESS TV 170
À PROPOS DU PROJET ARDYIS DU CTA 171
RÉDACTION DES TEXTES
Fanny Grandval, consultante
COORDINATION DE LA
RÉDACTION
Inoussa Maïga, MediaProd
Nawsheen Hosenally,
MediaProd
SUPERVISION
Ken Lohento, coordonnateur
de programme senior, TIC
pour l'agriculture, CTA
COORDINATION DE LA
PUBLICATION
Murielle Vandreck, CTA
Bianca Beks, Consultante
EDITING
Matthieu Rostac
CONCEPTION
GRAPHIQUE
Hero, Afrique du Sud
MISE EN PAGE
Mercer Design, Londres,
Royaume-Uni
CRÉDITS PHOTO
Couverture : Ken Lohento
@ CTA 2019
ISBN 978-92-9081-650-8
ILS L'ONT FAIT ! 04
PRÉFACE
Jeunesse agricole et développement économique
et social en Afrique : un pari gagnant
AUX QUATRE coins de l’Afrique, de jeunes et innovants entrepreneurs mettent leur énergie
au service de nombreuses initiatives agricoles. Leur but est clair : créer de nouvelles opportunités
économiques et contribuer au développement de leur communauté. Or, parce que ces agripreneurs
opèrent souvent dans l’ombre, leur travail n’est pas toujours apprécié à sa juste valeur par leur
communauté ou ne peut toucher d’autres jeunes susceptibles d’être inspirés par leurs succès.
En 2016, le CTA a facilité la création d’Agribusiness TV suite à un appel à projets lancé dans le
cadre du programme ARDYIS. Nous avions alors pour ambition de mettre en lumière ces jeunes
entrepreneurs agricoles à la recherche d’une vraie visibilité. L’objectif était non seulement de
favoriser le développement de leurs entreprises mais également de faire émerger des modèles, de
susciter de nouvelles vocations.
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La publication que vous tenez dans vos mains est née de la volonté
du CTA de documenter davantage les méthodes d’un certain nombre
d’entrepreneurs, potentielle source d’inspiration pour d’autres... j j
Deux ans plus tard, j’ai le plaisir de témoigner de la réussite d’Agribusiness TV. Les histoires
publiées dans ce livre montrent que cette webtélé a fortement aidé à la promotion de jeunes
entrepreneurs, leur permettant ainsi d’avoir de nouveaux clients et de s’imposer sur des marchés
alors inexplorés, tout en touchant d’autres jeunes Africains. Via ces sujets audiovisuels, certains
ont pu discuter avec des entrepreneurs, surmontant ainsi les défis rencontrés, tandis que d’autres
se sont tout simplement lancés dans la grande aventure de l’agripreneuriat en s’inspirant
des expériences rapportées. Signe de son succès, Agribusiness TV a reçu de nombreux prix
internationaux parmi lesquels le Prix du Forum SMSI 2017, décerné par l’Union Internationale
des Télécommunications (UIT), et le Prix francophone de l’innovation dans les médias, remis par
Radio Lrance Internationale et l’Organisation Internationale de la Francophonie.
05 ILS L'ONT FAIT
La publication que vous tenez dans vos mains est née de la volonté du CTA de documenter
davantage les méthodes d’un certain nombre d’entrepreneurs, sources d’inspiration pour d’autres,
de les faire connaître à un large public, des jeunes comme des acteurs de l’entrepreneuriat agricole.
Soutenir les jeunes dans ce secteur est une priorité du CTA, efficace seulement si l’on comprend
davantage les aspirations profondes de cette génération, les problématiques auxquelles elle fait face
et les stratégies qu’elle choisit de mettre en place. Au-delà de la présentation des entrepreneurs, de
leur parcours atypique, chaque histoire traite à sa manière de questions aussi diverses et cruciales
que l’accès au financement, l’impact des actions menées, les relations entamées avec d’autres jeunes
et l’utilisation des technologies numériques dans l’agripreneuriat.
Parce que la jeunesse constitue l’un des trois axes d’intervention du CTA, nous avons mis en place
différents programmes visant à développer l’entrepreneuriat agricole chez les jeunes : AgriHack
Talent, PEJERIZ au Sénégal et au Mali, VijaBiz au Kenya, DAIRY Profit en Afrique de l’Est.
En s’attardant sur cette nouvelle génération, le CTA contribue à l’accélération de la lutte contre le
sous-emploi et le chômage des jeunes, tout en renforçant le secteur agricole grâce à une intégration
plus forte et innovante de ces acteurs dynamiques.
Toutes ces actions portent déjà leurs fruits, mais le travail à réaliser demeure immense.
La collaboration de tous les partenaires autour de cette problématique, ensemble avec les jeunes,
est indispensable. Le CTA est prêt à apporter sa contribution. Bonne lecture !
Michael Hailu
Directeur
ILS L'ONT FAIT !
06
AVANT-PROPOS
Montrer que c'est possible !
L’AVENIR DU continent africain et de sa population majoritairement jeune est intimement lié aux
progrès réalisés dans le développement du secteur agricole, en particulier la transformation des filières
pour une plus grande valeur ajoutée dans nos pays. Dans un contexte marqué par le vieillissement des
agriculteurs (dont l’âge moyen est estimé à plus de 50 ans), aucun progrès durable ne peut être réalisé
sans l’engagement des jeunes. Aujourd’hui, les jeunes africains, de plus en plus instruits et ouverts au
monde, ont un meilleur accès aux connaissances, aux technologies, aux innovations qui, appliquées à
l’agriculture, peuvent accélérer la transformation de ce secteur ainsi que sa rentabilité.
Nous avons lancé la webtélé Agribusiness TV avec l’ambition de montrer au monde entier une autre
image de l’agriculture africaine : largement méconnue, portée par de jeunes femmes et hommes qui,
partant souvent du bas de l’échelle, réalisent des performances considérables dans différents maillons
de la chaîne de valeur agricole. Courageux, tenaces, créatifs, ils font face à de nombreux défis au
quotidien, nous apportant ainsi les preuves irréfutables qu’il est possible d’innover et de faire prospérer
l’agriculture en Afrique.
€ €
Aujourd’hui, les jeunes Africains, de plus en plus instruits et ouverts
au monde, ont un meilleur accès aux connaissances, aux technologies,
aux innovations qui, appliquées à l’agriculture, peuvent accélérer la
transformation de ce secteur ainsi que sa rentabilité, j ^
En deux ans, nous avons mis en lumière la réussite d’une centaine de jeunes agripreneurs issus de
douze pays à travers des reportages vidéo disponibles en versions française et anglaise. Vingt-cinq
d’entre eux, leurs parcours, leurs défis, les clés de leurs succès, vous sont ici présentés.
Inoussa Maïga et Nawsheen Hosenally
MediaProd, fondateurs d'Agribusiness TV
07 ILS L'ONT FAIT !
INTRODUCTION
Avec plus d'un milliard d'habitants, l'Afrique est l'une des régions les
plus jeunes et dynamiques au monde. Le continent africain compte 60 %
de jeunes de moins de 35 ans et 420 millions ont entre 15 à 35 ans,
un chiffre qui devrait doubler d'ici à 2040.
AU COURS de La procliaine décennie,
11 initiions de jeunes devraient entrer cliaque
année sur Le marché de l’emploi en Afrique alors
que seulement 3 millions d’emplois officiels sont
créés annuellement. Ainsi, des millions de jeunes
risquent de se retrouver sans emploi ou sous-
employés. De plus, les zones urbaines continuent
d’attirer les jeunes alors qu’elles ne sont pas
toujours en mesure de créer des opportunités
d’emploi pour les nombreux travailleurs venus
des zones rurales.
Pourtant, pour bon nombre de pays d’Afrique,
l’agriculture reste et restera le principal vecteur
d’emploi et de revenus. Sur le continent,
l’agriculture représente plus ou moins 60 %
de l’emploi, ce qui en fait un secteur
fondamental, non seulement pour la sécurité
alimentaire mais aussi pour la croissance
économique. Le secteur agricole au sens large
reste une source importante d’opportunités
d’emplois dans les zones rurales, bien entendu,
mais aussi dans les zones périurbaines et
urbaines. L’augmentation des initiatives de
transformation agroalimentaire soucieuses de se
rapprocher d’une clientèle urbaine en mutation
et l’augmentation de perspectives pour la
création d’activités économiques non agricoles
dans le secteur des technologies et services sont
notamment primordiales.
En dépit du potentiel, de nombreux jeunes
africains ne sont pas attirés par l’agriculture en
raison de sa mauvaise image, de sa précarité
ainsi que de son manque de compétitivité et
de soutien. La moyenne d’âge dans le secteur
agricole dépasse actuellement les 50 ans et pose
la question du renouvellement générationnel
pour assurer la relève dans un secteur aussi
essentiel pour l’économie et la sécurité
alimentaire et nutritionnelle des populations.
Or l’Afrique compte déjà de brillants
exemples d’agripreneurs talentueux. Face
aux contraintes d’emploi, faisant le constat
des opportunités du secteur agricole au
sens large, de jeunes africains décident
d’entreprendre dans ces domaines et les
cas de réussite se multiplient. Il était donc
Inoussa Maïga / Mediaprod
ILS L'ONT FAIT ! 08
Inoussa Maïga / Mediaprod
nécessaire de faire connaître ces initiatives
pour en inspirer d’autres ! Voilà la principale
mission d’Agribusiness T\) initiative lancée
grâce à l’appui du CTA : montrer aux jeunes
que l’on peut innover, gagner sa vie et créer
des emplois grâce à l’agriculture. Depuis
son lancement officiel en mai 2016, cette
webtélé est à l’affût des initiatives de jeunes
agriculteurs et entrepreneurs qui se sont
investis dans le secteur agricole, cherchant à
démontrer par de courtes vidéos (5 minutes
en moyenne) que ces jeunes s’en sortent et
que les opportunités sont immenses dans ce
domaine. Avec, pour but premier, d’inspirer
de nombreux autres jeunes.
A ce jour, Agribusiness TV a produit et diffusé
plus de 100 vidéos, sous-titrées en anglais et
en français, couvrant douze pays d’Afrique,
majoritairement en Afrique de l’Ouest. Les vidéos
diffusées sur Agribusiness TV couvrent cinq
thèmes principaux: production, transformation,
emplois verts, technologies et services, nutrition.
L’objectif de cette publication est de valoriser
les réalisations de 24 entrepreneurs promus par
Agribusiness TV afin de présenter un éventail
aussi riche que représentatif de la diversité
des initiatives. Nous souhaitons également en
montrer les impacts et encourager d’autres jeunes
à s’inspirer des modèles proposés pour mieux
s’investir dans l’agriculture.
JEUNES ENTREPRENEURS
Par pays et par thème
09 ILS L'ONT FAIT !
PAGE 14
ENTREPRENDRE
DANS
LA PRODUCTION
Thierno Souleymane Agne
FraiSen (Sénégal)
Boubacar Aliou Diallo
Safiagribusiness & Services
(Guinée)
Jean-Marie Kameni
(Cameroun)
Richard Mone
CAGRIS (Burkina Faso)
Danièle IM'Da
(Bénin)
Alphonse Sié Palm
(Burkina Faso)
PAGE 50
ENTREPRENDRE
DANS
LA TRANSFORMATION
Halatou Dem
Danaya Céréales (Mali)
Régis Ezin
(Bénin)
Emmanuel Deason Gbaou
Instant Chocolat (Côte d'ivoire)
Odile Kossiba Gnonwin
(Bénin)
Caroline Hien
Carol's Confiture (Côte d'ivoire)
Ange Stéphane Kouam
Fondjio
MICAM (Cameroun)
Ismaël Mamoudou Tanko
Timati (Togo)
Sonita Tossou
Fenou Foods (Bénin)
PAGE 96
ENTREPRENDRE
DANS LES EMPLOIS
VERTS ET LA NUTRITION
Ollasset Djoro Ahoua
(Côte d'ivoire)
Elizabeth Gikebe
Mhogo Foods (Kenya)
Grâce-Marlène Gnintoungbe
Les Jardins Chez Marlène
(Bénin)
Mohamed Ouedraogo
Yeepaoum Production
(Burkina Faso)
Samuel Rigu
Safi Organics Kenya (Kenya)
Fresnellia Sagbo
UPAF (Bénin)
Roméo Yao Dou
Microfertile (Côte d'ivoire)
PAGE 134
ENTREPRENDRE DANS
LES TECHNOLOGIES
ET SERVICES
Awa Caba
Sooretul (Sénégal)
Flavien Kouatcha Simo
Save Our Agriculture
(Cameroun)
Claude Arsène Savadogo
Bioprotect (Burkina Faso)
ILS L'ONT FAIT ! 10
LES ENTREPRENEURS À L'AFFICHE
ENTREPRENDRE DANS LA PRODUCTION
Thierno Souleymane Agne est un
Sénégalais de 29 ans, diplômé en droit
Il et technicien horticole. Guidé par l’envie
d’innover dans la production maraîchère,
il crée en 2016 FraiSen, entreprise de
production de fraises bio basée dans la
région de Thies (villlage de Benteigner).
Son objectif : montrer qu’il est possible de
produire des fraises bio toute l’année puis
de les commercialiser au Sénégal pour
ainsi concurrencer les fraises importées!
Boubacar Aliou Diallo est un
Guinéen de 28 ans, ingénieur en
télécommunications. En septembre 2014,
il se lance dans le secteur agricole avec
l’appui de sa famille et développe sa ferme
dans la commune rurale de Khorira.
En mars 2017, il créé Safiagribusiness
& Services, entreprise agricole associant
productions maraichères et aviculture. Il a
réalisé son rêve : créer des emplois !
H Jean-Marie Kameni est un Camerounais
de 32 ans. Technicien supérieur en
entrepreneuriat agropastoral et sorti
major de l’école d’agriculture en 2015,
il se lance alors dans la culture de la
tomate dans son village de Banwa Centre,
dans la région de l’Ouest au Cameroun.
Aujourd’hui, on l’appelle « le roi de la
tomate » !
Richard Mone est un Burkinabé de 36
ans. Ingénieur agronome de formation,
il a créé en 2014 son entreprise du
Complexe agricole du Sahel (CAGRIS),
située à Loumbila au Burkina Faso et
spécialisée dans l’aviculture - y compris
la production d’œufs au moringa. Il est
lauréat de plusieurs prix et collabore avec
beaucoup d’institutions.
Danièle N'Da est une Béninoise de 35
ans. Diplômée en banque et finance, elle
s’est rapidement convertie à l’agriculture.
Danièle est aujourd’hui à la tête d’une
exploitation maraîchère dans la commune
d’Abomey-Calavi au Bénin. Elle espère
que, dans les années à venir, sa ferme
deviendra un centre agropastoral et
incubateur d’innovations de référence.
Alphonse Sié Palm est un Burkinabé de
33 ans, diplômé d’un master professionnel
en formation des accompagnateurs en
création d’entreprises et d’une maîtrise
en sciences de gestion de l’Université
de Ouagadougou. Depuis sa sortie de
l’université, Alphonse pratique l’embouche
de porcs de race Large White dans son
village natal dans la région Sud-Ouest
au Burkina Faso. H espère devenir un des
meilleurs agriculteurs du Burkina Faso.
Crédits photos : Inoussa Maïga / Mediaprod
11 ILS L'ONT FAIT !
DANS CETTE PUBLICATION
ENTREPRENDRE DANS LA TRANSFORMATION
Halatou Dem est une entrepreneuse
malienne de 32 ans. Diplômée en finance,
elle a pris en 2011 le contrôle de Danaya
Hn \ Céréales, société de transformation et de
commercialisation de produits agricoles
fondée par sa mère en 1992. Avant de
mieux s’insérer dans le marché régional
et international, son entreprise a entrepris
d’obtenir une certification ISO.
Caroline Hien est une entrepreneuse
ivoirienne de 27 ans. Installée à Abidjan,
elle s’est lancée en mars 2015 dans la
fabrication artisanale de confitures de
fruits tropicaux via son entreprise Carol’s
Confiture. Elle ambitionne de créer à
terme en Europe une structure dédiée à la
distribution de ses produits.
â Régi s Ezin est un Béninois de 31 ans,
diplômé en management interculturel
et traduction. Depuis 2013, Régis s’est
lancé dans la production d’amuse-bouche
traditionnels en leur donnant une forme et
un emballage modernes. Son produit phare
est le kluiklui d’Agonlin, qu’il commercialise
avec beaucoup de succès dans les grandes
villes du Bénin et dans quelques autres
capitales africaines. Il ambitionne de
devenir un « Nestlé » de l’Afrique.
a Emmanuel Deason Gbaou est un
entrepreneur ivoirien de 35 ans, diplômé
en droit public et sciences politiques. En
2010, il quitte son emploi pour se lancer
dans la transformation du chocolat puis
crée en 2015 à Abidjan, quartier Cocody,
l’entreprise Instant Chocolat, centrée sur la
recherche et le développement pour la mise
en valeur des produits dérivés du cacao et
du chocolat. Il compte collaborer avec 2 500
coopératives ivoiriennes d’ici trois ans.
Odile Kossiba Gnonwin est une
Béninoise diplômée Bac+4 en droit des
affaires et carrière judiciaire. En 2012,
elle démarre son activité de promotion du
souchet sur un site de la commune d’Abomey
Calavi dans la banlieue nord de Cotonou
avant de créer en 2016 Norée, marque de
produits 100 % « Made in Bénin ».
a Ange Stéphane Kouam Fondjioestun
Camerounais de 36 ans, titulaire d’un
master 2 en économie industrielle. En
janvier 2013, il se lance dans l’aventure
de l’entrepreneuriat avec un produit
innovant : les chips de noix de coco.
Quatre ans plus tard, il crée officiellement
son entreprise Manufacture Industrielle
du Cameroun (MICAM) à Yaoundé avec
à son actif deux activités principales :
l’agroalimentaire et la fabrication
d’emballages pour produits manufacturés.
Ismaël Mamoudou Tanko est un
entrepreneur togolais de 33 ans. Diplômé en
gestion, il s’est lancé en 2016, après quatre
années de recherche, dans la transformation
de tomate en purée. Il est aujourd’hui à la
tête de l’entreprise Timati qui promeut la
marque phare Tanko Timati.
® Sonita Tossou est une Béninoise
de 26 ans titulaire d’un master en
pharmacologie. Basés dans le quartier
Sainte-Rita à Cotonou, elle et son mari
ont créé en 2016 leur entreprise Fenou
; Foods, qui fait dans la valorisation des
produits locaux transformés. Dans le
cadre de sa stratégie entrepreneuriale, les
jeunes occupent une place de choix.
Crédits photos : Inoussa Maïga / Mediaprod
ILS L'ONT FAIT ! 12
LES ENTREPRENEURS À L'AFFICHE
ENTREPRENDRE DANS LES EMPLOIS VERTS ET LA NUTRITION
HOllasset Djoro Ahoua est une
Ivoirienne de 29 ans, diplômée en
W * agriculture tropicale. C’est en 2009
t qu’elle se lance dans l’entrepreneuriat
agricole et s’initie au maraîchage
biologique dans la localité
d’Agnibilekrou, à l’est de la Côte
d’ivoire.
Elizabeth Gikebe est une Kenyane
de 27 ans. Diplômée en commerce et
technologies de l’information, elle créé
en 2016 Mhogo Foods, entreprise de
transformation agroalimentaire spécialisée
dans la production de manioc sans gluten
et basée à Banana (Kiambu, Kenya).
Grâce-Marlène Gnintoungbe est une
entrepreneuse béninoise de 30 ans.
Son entreprise agricole Les Jardins
Chez Marlène, située dans la localité
d’Abomey-Calavi, est spécialisée dans
la production de fruits et légumes
biologiques.
Mohamed Ouedraogo est un
entrepreneur burkinabé de 38 ans qui
exerce son activité dans la commune
de Kaya. En août 2012, il se lance dans
la production et la transformation de
produits à base de moringa, arbuste
réputé pour ses hautes valeurs nutritives,
avant de créer son entreprise Yeepaoum
Production.
Samuel Rigu est un entrepreneur
kenyan de 29 ans diplômé en gestion
d’agroentreprise. En 2015, il a créé Safi
Organics Kenya, entreprise basée à
Mwea (Kirinyaga) et spécialisée dans la
production d’engrais biologique à partir
de résidus de récoltes.
Fresnellia Sagbo est une Béninoise
titulaire d’un doctorat en biochimie et
technologies alimentaires. En 2012, elle a
lancé son entreprise Unité de Production
Agroalimentaire Freshy (UPAF) au Bénin,
spécialisée dans les jus de fruits locaux et
dont le site de production se situe à Porto
Novo. Son entreprise produit plus de 500
bouteilles de jus de fruits par jour,
t Roméo Yao Dou est un entrepreneur
ivoirien de 38 ans. ingénieur agronome
tÆ et docteur en microbiologie, il a créé
en 2011 Microfertile, une entreprise
de fabrication de fertilisants 100 %
biologiques utilisant des lombrics et
valorisant les résidus de cacao.
Crédits photos : Inoussa Maïga / Mediaprod
DANS CETTE PUBLICATION
ENTREPRENDRE DANS LES TECHNOLOGIES ET SERVICES
Awa Caba est une entrepreneuse
sénégalaise de 30 ans. Ingénieure
de conception en informatique de
formation, elle a cofondé en septembre
2014 Sooretul, start-up digitale basée
à Dakar, spécialisée dans la promotion
et la commercialisation des produits
agricoles transformés par les femmes
sénégalaises.
S Flavien Kouatcha Simo est un
j Camerounais de 29 ans, ingénieur
,1 généraliste de formation. Installé en
périphérie de Douala, il fonde en
2015 Save Our Agriculture, start-up
jV spécialisée dans la conception de kits
aquaponiques.
Crédits photos : Inoussa Maïga / Mediaprod
Claude Arsène Savadogo est
un Burkinabé de 32 ans, titulaire
de deux masters, l’un en économie
rurale et stratégie des entreprises
agroalimentaires, l’autre en ingénierie
économique et financière des projets
et des politiques publiques. En 2011,
il crée Bioprotect, entreprise de
production et de commercialisation
d’intrants et de pesticides biologiques
dont le siège social est situé à Fada
N’Gourma au Burkina Faso.
CHAPITRE 1
14
ENTREPRENDRE DANS
LA PRODUCTION
Photo envoyéee par Thierno Souleymane Agne
INTRODUCTION DU CHAPITRE
Ce chapitre présente les initiatives de six jeunes entrepreneurs s'étant
lancés dans l'entrepreneuriat agricole, plus précisément dans la
production. Qu'il s'agisse d'agriculture ou d'élevage, les jeunes dont les
histoires sont relatées cherchent à résoudre un problème de chômage à
la sortie de leurs études mais aussi à assouvir une passion pour la terre
ou l'élevage. Ces jeunes se lancent alors dans plusieurs créneaux ou
stratégies : promouvoir des variétés ou races spécifiques qui répondent
à une forte demande (Alphonse et son élevage de porcs Large White
au Burkina, Jean-Marie et sa culture de tomates charnues), innover
sur des sujets encore vierges (Souleymane et sa culture de fraises bio
au Sénégal) ou investir le système intégré agriculture et élevage pour
optimiser son exploitation (Boubacar en Guinée). Gros plan sur le
parcours de ces jeunes producteurs hors du commun.
HISTOIRE 1
Cultiver des fraises au Sénégal, il Ta fait !
15 ILS L'ONT FAIT
Thierno Souleymane Agne est un jeune sénégalais de 29 ans, diplômé
en droit et technicien horticole. Depuis 2011, Souleymane réfléchit à
la manière de s'investir dans la culture des plantes rares. En 2016, il
se lance dans la fraise bio après plusieurs mois d'essais. Longtemps
raillé par son entourage, Souleymane peut aujourd'hui être fier de son
parcours qui laisse présager un avenir brillant.
Du droit à l'agriculture
Avant de se lancer dans le secteur agricole,
Souleymane Agne était étudiant en droit avec
pour seul rêve de devenir magistrat. Après
deux ans d’étude, il a décidé d’abandonner
le droit pour se lancer dans l’agriculture.
Souleymane a surtout été motivé par l’histoire
de son grand-père qui avait offert pendant
la guerre, après chaque campagne agricole,
la moitié de sa production pour alimenter
les troupes françaises composées en grande
partie de tirailleurs sénégalais. «Je me suis
lancé dans l’agriculture pour faire ma part. Car si
mon grand-père a su se faire respecter et donner un
nom à sa région à travers l’agriculture, je peux à mon
tour changer la donne avec notre richesse première qui
est la terre », assure Souleymane. Néanmoins,
sa famille s’est vivement opposée à ce choix,
au point d’organiser un conseil pour tenter
de l’en dissuader. « Quand j’ai annoncé à mes
parents que je voulais abandonner mes études de droit
pour me lancer dans l’agriculture, mon père a cessé
de me parler pendant près de deux mois », concède-
t-il. Aujourd’hui, l’entrepreneur a 29 ans
et, depuis l’abandon de la fac de droit, il a
suivi une formation de technicien horticole.
Pendant sa formation, il a longtemps déploré
le caractère trop « théorique » des contenus
qui se limitaient le plus souvent aux cultures
maraîchères et fruitières « classiques », bien
connues des Sénégalais. En 2011, Souleymane
décide de se lancer dans les cultures rares et,
en particulier, de mener des essais pour la
production locale de fraises. «Je me demandais
souvent : pourquoi cultiver toujours la même chose ?
Pourquoi pas la fraise ? Ces questions avaient souvent
comme réponses les mêmes moqueries », poursuit-il.
Motivé à l’idée d’innover à tout prix, il se
lance alors dans une phase d’expérimentation
sur 2000 m 2 dans la région de Tambacounda.
U
Quand j’ai annoncé à mes parents que je
voulais abandonner mes études de droit
pour me lancer dans l’agriculture, mon
père a cessé de me parler pendant près de
deux mois. ^ ^
CHAPITRE 1 16
Photo envoyée par Thiemo Souleymane Agne
U
Il fallait seulement que quelqu’un décide
de prendre des risques et de s’y mettre pour
prouver que c’était possible. J’avais choisi
d’être la mascotte pour changer la donne. J J
17 ILS L'ONT FAIT
Un succès. Le jeune homme de 29 ans
confesse : « II fallait seulement que quelqu’un décide
de prendre des risques et de s’y mettre pour prouver que
c’était possible. J’avais choisi d’être la mascotte pour
changer la donne. » Afin de terminer ses études,
il interrompt l’expérimentation avant de se
lancer pleinement dans la production de fraises
bio à travers son entreprise FraiSen en 2016.
Lorsqu’on demande à Souleymane pourquoi il
a choisi cette activité, il répond : « Pour prouver
aux jeunes africains qu’il est possible de réussir dans
l’agriculture, avec des cultures jusque-là non connues ou
rarement cultivées en Afrique comme la fraise. »
Démarche stratégique
FraiSen est l’une des rares entreprises
d’Afrique de l’Ouest qui propose des fraises
100 % bio. Une culture rare et peu connue
des africains, bio de surcroît. Au Sénégal, si
la fraise a longtemps été considérée comme
un produit de luxe, elle commence peu à
peu à intégrer les habitudes alimentaires.
Actuellement, FraiSen commercialise trois
types de produits : des fraises de premier
choix, en barquette ou en vrac, et de la
confiture de fraise faite à partir des fraises
de second choix. Le mode de production
adopté est l’agriculture biologique. « Pour
avoir une fraise bien sucrée, il faut mettre l’accent
sur la potasse et, comme nous faisons des fraises
bio, nous n’utilisons que des matières organiques qui
ont une forte teneur en potasse, notamment la fiente
de poulet », précise l’entrepreneur. L’objectif
de l’entreprise à terme est de disposer d’une
large gamme de produits dont le processus
de production serait maîtrisé dans sa totalité.
Ainsi, FraiSen compte également produire
des pépinières de plants de fraisiers pour
réduire le coût de l’achat des fraisiers,
contrôler la qualité de la matière première
mais aussi étendre progressivement les
superficies cultivées. Il est prévu qu’une
grande partie des plants de fraisiers soit
plantée dans les exploitations de l’entreprise
et l’excès sera mis à la disposition des
agriculteurs pour production. Les produits
de ces agriculteurs seront ensuite achetés et
conditionnés par l’entreprise.
Accès au marché
Le premier objectif a été d’essayer de faire
disparaître les intermédiaires pour vendre
les fraises. Aujourd’hui, lorsque l’entreprise
récolte le fruit, celui-ci est mis à disposition
du client le jour même. Les clients sont
majoritairement des particuliers qui peuvent
être touchés individuellement ou via leurs
entreprises, ainsi que les glaciers-pâtissiers.
La distribution se fait en livraison à domicile
ou à l’entreprise. FraiSen est actuellement en
train de démarcher les gros distributeurs du
marché (Auchan, stations et autres supérettes)
pour placer ses produits. L’entreprise
souhaite aussi mettre en place des kiosques
de vente afin de se rapprocher des clients.
Le dernier projet en cours est la mise en
place d’une plate-forme de vente en ligne,
sorte de supermarché virtuel qui regroupera
vendeurs, consommateurs et décideurs pour
une meilleure organisation de la filière. « Nous
n’avons pas de problème de commercialisation mais
nous avons un problème de capacité de production,
aujourd’hui insuffisante pour répondre à une importante
demande », concède Souleymane.
CHAPITRE 1 18
Quelle utilisation des
TIC pour FraiSen ?
FraiSen utilise beaucoup les TIC dans son
activité, plus particulièrement les réseaux
sociaux - Facebook, Twitter, Instagram -
et cela fonctionne très bien. FraiSen a
maintenant un site internet (www.fraisen.com)
où les clients peuvent effectuer leurs
commandes. « Nous diffusons aussi des annonces
sur la disponibilité de nos produits dans le groupe
WhatsApp dénommé « Waalu ma Agri », qui signifie
« aider, accompagner » en wolof, que nous avons créé et
qui rassemble des passionnés d’agriculture », renchérit
le Sénégalais de 29 ans.
petit et ainsi de s’autofinancer. FraiSen a
également reçu des appuis d’amis issus de la
diaspora vivant au Canada, les ayant aidés à
s’agrandir. Depuis que l’entreprise fonctionne,
certains bailleurs sont revenus vers Souleymane
pour proposer des financements mais
l’entreprise a encore une fois préféré garder
son indépendance. Aujourd’hui, FraiSen est
rentable mais il reste un objectif à atteindre :
évoluer vers une production d’une tonne par
semaine. « Nous sommes partis avec les moyens du
bord. Nous savions que la meilleure manière de trouver
des fonds était de démarrer d’abord, de prouver que ça
marche », rappelle l’entrepreneur.
SON REVE ? « Devenir le plus grand entrepreneur
de l’Afrique et ainsi contribuer à l’essor »
Source de financement
Cinq ans après le démarrage des tests pour
la mise en place de son projet, Souleymane
a pu mobiliser 10 millions de francs CFA
(15 000€) grâce aux contributions d’amis et de
collègues. Du côté des bailleurs de fonds, si au
démarrage de son projet ces derniers n’ont pas
eu suffisamment de garanties pour lui apporter
un appui, ils s’y sont intéressés dès le décollage
de son entreprise. Cependant, Souleymane a
préféré rester indépendant pour ne pas trahir
sa vision et a depuis toujours travaillé sur
fonds propres, en évoluant progressivement.
Les fraises ont la particularité de se multiplier
naturellement grâce aux stolons, ce qui a
permis à l’entreprise de s’agrandir petit à
Surmonter les défis
Le premier défi était de démontrer la faisabilité
du projet, qu’il était possible de produire des
fraises bio, bien sucrées toute l’année. Cela a
demandé de la persévérance pour conduire
les nombreux tests nécessaires ainsi qu’une
parfaite connaissance du milieu biologique et
socio-économique car la fraise est une culture
exigeante. « C’est après des heures de recherche et
de tests que nous avons pu trouver la formule magique
qui nous donne des fraises 100 % bio et sucrées »,
explique Souleymane. Le second défi était de
trouver les moyens financiers pour développer
l’entreprise : l’investissement de départ de 10
millions de francs CFA n’était pas suffisant pour
mettre en place les infrastructures nécessaires,
ILS L'ONT FAIT !
19
notamment les serres. Le dernier défi était de
trouver des ressources humaines compétentes.
Pour y remédier, un centre de formation
aux métiers de l’agriculture biologique et
de l’alimentation a été créé. L’objectif de ce
centre est de former des jeunes aux itinéraires
techniques de la production de fraises bio.
Le centre propose un cursus de trois mois
de formation puis trois mois de stage au sein
de l’entreprise, qui se ponctue par une offre
d’emploi. << Notre centre de formation s’est avéré être un
investissement nécessaire pour l’entreprise », confirme
l’entrepreneur.
Facteurs déterminants
« Les principaux éléments qui nous ont menés à la
réussite sont notre équipe, composée de jeunes avec
des profils complémentaires, engagés et passionnés
d’agriculture, mais aussi la persévérance. Même si la
nature nous a souvent mis à rude épreuve, nous avons
poursuivi avec la conviction qu’un jour, nous trouverions
la solution qui donnerait vie à notre projet. La maturité,
l’expérience, la solidarité et la force mentale de notre
équipe sont les atouts qui nous ont placés sur le chemin
de la réussite. Il fallait y croire et nous y avons tous
crus. Par ailleurs, disposer des fonds souhaités nous
a permis défaire décoller l’entreprise », assure le
fondateur de FraiSen.
Entreprendre, quels
bénéfices personnels ?
Aujourd’hui, Souleymane est sollicité partout
dans le monde pour des accompagnements
et conseils dans la culture de la fraise. Cela
CHAPITRE 1 20
montre que les gens lui accordent une véritable
légitimité en la matière. C’est un sentiment de
satisfaction pour lui de sentir qu’il a apporté un
plus à la société. «Avant, on me considérait comme,
un grand rêveur. Aujourd’hui, je suis écouté et on accorde
de l’importance à chaque mot qui sort de ma bouche »,
s’amuse-t-il. « S’ily a une chose que j’ai appris dans
cette histoire, c’est qu’il faut parfois oser faire ce que
certains n’osent pas faire pour sortir du lot. »
Perspectives
« Notre objectif d’ici cinq ans est d’exploiter 50 hectares
de surface cultivable, de produire en moyenne 2 000
tannes de fraises bio, de créer 30 emplois permanents et
100 emplois temporaires mais aussi d’accompagner
les agriculteurs de la localité afin de réglementer et
d’organiser la filière. Nous avons aussi pour ambition
de lancer nos filiales dans d’autres pays d’Afrique de
l’Ouest pour ensuite se tourner vers le reste du continent
et ainsi, développer des partenariats stratégiques avec
certaines structures africaines du marché », avance
Souleymane.
Impacts sur les jeunes
« Le premier impact sur les jeunes est la création
d’emplois pour eux puisqu’aujourd’hui, nous employons
plus d’une dizaine de jeunes (entre 15 et 28 ans)
permanents et plus d’une quinzaine en emploi temporaire.
Nous partageons aussi beaucoup d’information et donnons
des conseils à des jeunes qui nous sollicitent partout en
Afrique. Enfin, le centre de formation que nous avons
monté est l’occasion pour les jeunes de se professionnaliser
dans le. domaine de la production de fraises bio avec
un système de crédit formation remboursé sur salaire
pour les jeunes issus de milieux défavorisés », affiche
l’entrepreneur de 29 ans.
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Conseils aux jeunes
D’après l’entrepreneur sénégalais, il faut « ne pas
s’attacher à un salaire mensuel mais trouver la motivation,
l’engagement, la persévérance et l’abnégation face aux
sacrifices ; se ba ttre tous les jours pour la croissance de
l’entreprise, de son chiffre d’affaires, pour constituer son
budget annuel tout en veillant sur ses collaborateurs et ses
employés ; savoir partager le peu que l’on sait ; travailler
24 heures sur 24 car, pour un bon entrepreneur, 24 heures
par jour ne suffisent pas. Nattendez pas que d’autres vous
aident financièrement, foncez avec les moyens du bord.
Mettez de côté les cours théoriques des grandes écoles et
focalisez-vous sur votre vision et votre projet. »
L'œil des proches
Absa Nging Ndeye, cliente : « Je dois dire que je
ne suis pas vraiment amatrice de fraises à l’origine, j’aime
beaucoup tout ce qui est mangues et fruits du terroir, mais
je ne pensais pas qu’on puisse cultiver de la fraise au
Sénégal. Quand j’ai rencontré Souleymane et qu’il m’a parlé
de ses fraises, qui plus sont bio, je me suis dit pourquoi
pas ! En les essayant, je suis tombée sous le charme : elles
sont sucrées et juteuses. J’ai tellement aimé que j’en ai pris
quelques plants chez moi, que je cultive avec ma mère pour
faciliter la consommation locale de ms fraises. »
Que vous a apporté la
vidéo sur Agribusiness TV ?
La vidéo d’Agribusiness TV a permis plusieurs
choses, d’après Souleymane : « Accroître l’audience,
les gens y ont cru en voyant le résultat ; accroître la
clientèle, la demande s’est accrue, au point d’avoir des
difficultés à satisfaire celle-ci ; plusieurs investisseurs
ont frappé à la porte mais nous avons préféré rester
indépendants ; beaucoup de jeunes de la diaspora se sont
intéressés à la culture de la fraise. »
21 ILS L'ONT FAIT !
Agribusiness TV
LIEN VERS LA VIDEO SUR AGRIBUSINESS TV
http://agribusinessW.info/fr/demystifier-la-culture-de-la-fraise-au-senegal/
LA CARTE D'IDENTITE DE THIERNO SOULEYMANE AGNE
Age 29
Pays : Sénégal
Formation académique formation initiale en droit, abandonnée pour
devenir technicien horticole
COMMENT CONTACTER L'ENTREPRENEUR ?
WhatsApp +221 777957115
Autre numéro de portable : +221 776483381
Facebook : https://www.facebook.com/thierno.agne
Email : tsa855@gmail.com tsartnature@gmail.com
L'ENTREPRISE FRAISEN
Date de création : 4 juin 2016
Site web www.fraisen.com
Localisation : Région Thies, commune Diass, Village Benteigner
Investissement initial 10 M F CFA
Superficie cultivée 3 hectares de surface cultivables qui font office
d'expérimentation
ANNÉE
2017
2016
Nombre d'emplois permanents
13
7
Nombre d'emplois saisonniers
7
5
Chiffre d'affaires
20 000 000
5 000 000
ENTREPRENEUR UN JOUR, ENTREPRENEUR TOUJOURS !
Thierno Souleymane a développé d'autres entreprises avec d'autres
jeunes, notamment :
S CFMABA : le Centre de Formation aux Métiers de l'Agriculture
Biologique et de l'Alimentation
https:// web. facebook.com/CFMABA/
■S BayTech : une application mobile qui vise à informatiser
les données et informations techniques recherchées par les
agriculteurs afin de les rendre accessible à tous
https:// web. facebook.com/BYTECFlAF/
DISTINCTIONS ET PRIX
Souleymane a obtenu plusieurs prix dont les suivants :
2016 : Prix Forum Jeunesse Sénégal
201 6 : Prix Saga Africa
2017 : Prix Pitch AgriHack 2016 pour Bayseddo, cofondée avec
d'autres amis
POUR EN SAVOIR PLUS SUR THIERNO SOULEYMANE AGNE
Portrait : Thierno Souleymane Agne, l'agriculture sénégalaise au pas de
la modernité
https:/ / senagriculture.com/ portrait-thierno-souleymane-agne-lagriculture-
senegalaise-de-modernite/
Souleymane Agne et le bio : plus qu'une passion, une mission
http://www.senegal-export.com/souleymane-agne-et-le-bio-plus-qu, 158
Thierno Souleymane Agne partage son expérience avec nous
https://leblogjea.wordpress.com/201 7/05/
Lire la suite
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